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Bibliothèque de l'Église apostolique arménienne - Paris
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Taner AKÇAM
( n. 1953 )

L'auteur

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Naissance le 23 octobre 1953 à Ölçek (Ardahan, Turquie).

Taner Akçam étudie l’économie à l’université technique du Moyen-Orient, à Ankara, où il obtient son diplôme en 1976. Plus tard, la même année, alors qu’il est étudiant post-grade de la même faculté, il est condamné à neuf ans de prison pour avoir participé à la publication d’un journal étudiant qui mettait l’accent sur le traitement de la minorité kurde de Turquie et est "adopté" comme prisonnier d'opinion par Amnesty International.. En mars 1977, il s’évade de la prison de très haute sécurité d’Ankara. En 1978, il reçoit l’asile politique en Allemagne. En août 1988, Akçam commence à travailler comme collaborateur scientifique à la Fondation pour l’avancement de la recherche et de la culture, à Hambourg. Il obtient un doctorat de l’université de Hanovre, avec une thèse intitulée Le Nationalisme turc et le génocide arménien ; du contexte des tribunaux militaires d’Istanbul entre 1919 et 1922. Le sujet de recherche initial d’Akçam est l’histoire de la violence et de la torture politiques à la fin de l’empire ottoman et au début de la république de Turquie. Depuis 1990, cependant, il concentre son attention sur le nationalisme turc et le génocide arménien, avec onze livres et de nombreux articles à son crédit. Akçam est professeur associé invité d’histoire à l’université du Minnesota (États-Unis), avant de rejoindre son poste actuel au Centre "Famille Strassler" pour l’étude de l’holocauste et du génocide, rattaché à l’université de Clark. Dans son ouvrage récemment publié, Un Acte honteux : le génocide arménien et la question de la responsabilité turque, Akçam se base sur des sources turques pour étudier le rôle du gouvernement ottoman dans le génocide et la question de la responsabilité de la Turquie dans le meurtre de 1,5 million d’Arméniens.

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 Ordres de tuer - Arménie 1915
Titre : Ordres de tuer - Arménie 1915 / auteur(s) : Taner AKÇAM - Les télégrammes de Talaat Pacha et le génocide des Arméniens
Éditeur : CNRS Éditions
Année : 2020
Imprimeur/Fabricant :
Description : 14 x 22 cm, 350 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection : Histoire
Notes : Annette Becker (Préface), Gilles Berton (Traduction) ; Contient un choix de documents. - Bibliogr. p. 309-314. Index
Autres auteurs : Annette BECKER [préfacier] -
Sujets : Génocide arménien 1915
ISBN : 9782271127174
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Dès 1915, le gouvernement jeune-turc à la tête de l'Empire ottoman a cherché à présenter l'annihilation du peuple arménien comme un simple projet de déplacement et de réinstallation. À cette fin, des documents accablants ont été très vite détruits et ceux qui ne l'ont pas été sont considérés jusqu'à aujourd'hui par les autorités turques comme des " faux ". Parmi eux figurent des télégrammes de Talaat Pacha et les mémoires de Naïm Efendi, bureaucrate ottoman qui travaillait au bureau des déportations d'Alep pendant les années 1915-1916. Ces documents ont longtemps été controversés, et les historiens, en l'absence de preuves suffisantes, évitaient de les citer. Ce livre rouvre le dossier. En véritable enquêteur, Taner Akçam s'est en effet lancé dans une minutieuse analyse de ces mémoires et des télégrammes qu'ils contiennent. En comparant les systèmes de codage de ces câbles avec ceux employés dans d'autres documents conservés dans les Archives ottomanes, en étudiant le papier utilisé et la datation de ces pièces à conviction, en regardant de près les signatures, et en confrontant les événements mentionnés par Naïm Efendi avec d'autres sources, Taner Akçam parvient à démontrer qu'il ne peut y avoir aucun doute sur l'authenticité de ces " ordres de tuer ".

Apportant ainsi de nouvelles preuves quant aux plans d'extermination de la population arménienne, ce livre rend aussi manifeste la politique de destruction systématique par le gouvernement ottoman de toutes traces relatives à ces atrocités.


Article de Gaïdz Minassian, Le Monde, 8 janvier 2020


Sommaire
Préface d'Annette Becker21
Avant-propos29
Introduction63
Première Partie
L'histoire et l'authenticité de Naïm Efendi et de ses mémoires75
Même si les mémoires sont authentiques, les documents pourraient-ils quand même être des faux ?114
Thèmes et événements mentionnés par Naïm Efendi et corroborés par des documents ottomans168
Deuxième Partie
Documents A A-l : L'original du texte de Naïm Efendi en turc ottoman224
A-2 : Les extraits des mémoires de Naïm Efendi tels qu'ils ont été publiés par Aram Andonian247
Document B : Lettre du Dr Avedis Nakkashian à Andonian277
Documents C
C-1 : Première page du fac-similé de la lettre d'Aram Andonian adressée à Mary Terzian284
C-2 : Transcription de la lettre d'Aram Andonian à Mary Terzian285
Document D : Lettre du consul W. Rossler au Dr Lepsius
Document E : Mémorandum aux avocats de Soghomon Tehlirian301
Conclusion305
Sources et bibliographie309
Index315


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 Un acte honteux. Le génocide arménien et la question de la responsabilité turque
Titre : Un acte honteux. Le génocide arménien et la question de la responsabilité turque / auteur(s) : Taner AKÇAM - Traduit de l'anglais par Odile Demange
Éditeur : Denöel
Année : 2008
Imprimeur/Fabricant : CPI Buissière à Saint-Amand (Cher)
Description : 490 pages, 15 x 23 cm, couverture illustrée
Collection : Médiations
Notes : Notes-Bibliographie pp 403-482, Index
Autres auteurs :
Sujets : Génocide arménien -- Négationnisme
ISBN : 9782207259634
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

A ceux qui s'interrogent encore sur la réalité du génocide des Arméniens, perpétré en 1915 par les Jeunes-Turcs au pouvoir à Constantinople, le livre de Taner Akçam devrait ôter leurs derniers doutes. Paru aux Etats-Unis en 2006, l'ouvrage de ce sociologue turc prend à contre-pied la thèse officielle turque sur ce crime commis pendant la Grande Guerre.

Pour la première fois, un chercheur turc a le courage d'ouvrir les archives ottomanes sur cette période sensible et d'assumer pleinement ce qui s'est passé : ici, la catastrophe est disséquée non du point de vue des victimes mais à travers le regard des assassins. La représentation du drame s'en trouve transformée. Avec Taner Akçam, ce qui compte, ce n'est plus le témoignage des rescapés, mais d'abord l'analyse d'un empire paranoïaque capable de transformer ses dirigeants en bourreaux. A 55 ans, cet enseignant au Center for Holocaust and Genocide de l'université du Minnesota concentre ses travaux sur une question : "Avons-nous des preuves d'une planification centrale et déterminée des autorités ottomanes visant la destruction totale ou partielle du peuple arménien ?"

En Turquie, la tragédie de 1915 est encore aujourd'hui présentée comme une cruelle conséquence de la guerre, et non comme un acte volontaire et formalisé : selon cette thèse, les sources officielles ne comporteraient aucune preuve de l'élimination délibérée et systématique des Arméniens. L'auteur démontre ici que ce discours est sans fondement. De façon irréfutable, il souligne la responsabilité du régime au pouvoir, de l'Etat, de son administration, et d'abord de l'armée. La bureaucratisation du meurtre collectif apparaît évidente, dit-il, dès lors que l'on se fonde sur "les minutes des débats parlementaires, la correspondance privée des organisateurs du crime et les procès-verbaux de soixante-trois tribunaux militaires jugeant en 1919 les dirigeants du CUP (le Comité union et progrès, le parti au pouvoir)", qui accablent ce dernier ainsi que l'armée turque.

Outre la responsabilité de l'Etat, Taner Akçam insiste sur la continuité entre les Jeunes-Turcs et les kémalistes qui fondent la République en 1923 : en effet, la majorité des dirigeants de la Turquie moderne sont issus des rangs jeunes-turcs, y compris Mustapha Kemal, et nombre d'entre eux sont compromis dans l'entreprise génocidaire.

Cette idée de continuité est rarement examinée par les historiens ; elle rompt avec la thèse selon laquelle la République kémaliste n'aurait rien à voir avec les événements de 1915. En réalité, les lois adoptées dans les années 1920 parachèvent le processus d'éradication de la présence arménienne dans le pays.

C'est le nationalisme qui fait le lien entre les deux régimes. Taner Akçam en décortique l'ambition : créer une Turquie homogène. Un dessein interrompu par les échecs militaires (1912-1915) attribués à "l'élément arménien". Enfin, il aborde l'aspect économique de ce crime contre l'humanité, considérant que c'est dans la spoliation des Arméniens de l'empire, souvent aisés, que sont jetées les bases d'une bourgeoisie turque, pilier de la proto-modernité kémaliste.

Telles seraient donc les origines du négationnisme d'Etat toujours en vigueur en Turquie, mais désormais bousculé par une société turque désireuse de s'approprier son histoire. En ce sens, ce livre salué par Orhan Pamuk, Prix Nobel de littérature 2006, invite la Turquie à revisiter sa mémoire. L'exercice est courageux : à Ankara, tout auteur qui soulève le tabou arménien voit sa liberté menacée par les tribunaux. Ancien militant d'extrême gauche, qui a connu la prison dans les années 1980, Akçam n'en prend pas moins, désormais, ses précautions : "Un acte honteux" n'est-elle pas l'expression utilisée par Kemal lui-même pour qualifier l'extermination des Arméniens ?

Hier comme aujourd'hui, l'identité arménienne, prolongement de la culture occidentale, demeure une pierre d'achoppement entre Turcs et Européens. Tant que la Turquie ne s'interrogera pas "sur sa perception des droits de l'homme et de la démocratie", prévient-il, le dissensus sur les normes éthiques perdurera. Selon Taner Akçam, il revient donc à la Turquie de s'affranchir de cet "acte honteux" par un acte courageux : la reconnaissance du génocide.

Gaïdz Minassian, Le Monde, daté 4 décembre 2008


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