Bibliothèque de l'Eglise apostolique arménienne - Paris - ARDILLIER-CARRAS , Françoise     Retour à l'Index des auteurs en français    Accueil des catalogues en ligne

Bibliothèque de l'Église apostolique arménienne - Paris
15, rue Jean-Goujon - 75008 Paris || Père Jirayr Tashjian, Directeur
Téléphone : 01 43 59 67 03
Consultation sur place du mardi au jeudi, de 14 heures à 17 heures


Françoise ARDILLIER-CARRAS
( n. 1948 )

L'auteur

Françoise ARDILLIER-CARRAS --- Cliquer pour agrandir
Naissance en 1948 à Bressuire (Deux-Sèvres, France)

Françoise Ardillier-Carras travaille plus particulièrement l'eau, les espaces ruraux fragiles et la transition post-soviétique. Elle est titulaire d’une thèse de doctorat sur le bassin de la Gartempe (Limousin-Poitou), soutenue en 1995. En 2002, l’auteur soutient sous la direction du professeur Jean-Robert Pitte une habilitation à diriger les recherches intitulée « Campagnes d’Arménie ». Au long de nombreux séjours dans cette république du Sud-Caucase, Françoise Ardillier-Carras acquiert une connaissance profonde des lieux et des hommes et participe à de nombreuses actions concrètes de développement en Arménie et de coopération.

Maître de conférences à l'Université de Limoges (info 2004).
Professeur émérite des Universités et Vice-Présidente de la Société de Géographie (info 2016)

ligne
2016
Françoise ARDILLIER-CARRAS --- Cliquer pour agrandir

Rangement général
Cliquer pour agrandir

 Arménie - Terre vivante au coeur du Caucase
Titre : Arménie - Terre vivante au coeur du Caucase / auteur(s) : Françoise ARDILLIER-CARRAS - Autre auteur : Olivier Balabanian ; préface de Charles Aznavour
Éditeur : Glénat , La Société de géographie
Année : 2013
Imprimeur/Fabricant : Italie, L.E.G.O., S.p;A.
Description : 14 x 20 cm, 320 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection : Des pays et des hommes
Notes :
Autres auteurs :
Sujets : Arménie contemporaine -- Portraits
ISBN : 9782723496421
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Avantpropos

Le 21 septembre 1991, l'Arménie devient république indépendante. Ce petit pays du Sud Caucase entre alors dans une ère nouvelle de son histoire. Délicat mouvement à la charnière de deux périodes, le passage est brutal et fait basculer, du jour au lendemain, un pays et ses habitants de l'enfermement soviétique marqué par soixante-dix années de collectivisme, à l'ouverture vers l'extérieur et l'économie de marché.

C'est précisément pour saisir et comprendre le mécanisme de la transition, où s'entremêlent fragilité et doutes, douleurs et espoir, que nous nous sommes engagés sur un itinéraire inconnu, dans l'Arménie d'aujourd'hui.

«Le plus difficile n'est pas de poser les pieds en Arménie, ni de la quitter, mais de ne pas y revenir.» On nous avait pourtant prévenus. Boutade sans intérêt, pensions-nous alors, en 1997. Pour nous, géographes universitaires, l'Arménie se présentait comme un terrain de recherches scientifiques, un objet géographique mal connu, riche, plein d'attraits, ne serait-ce que par la diversité des thèmes à étudier. La curiosité, naturelle pour le géographe, allait nous réserver bien des surprises; jamais, alors, nous n'aurions pu imaginer tout ce qu'arménien signifie. Vraisemblablement devons-nous beaucoup à saint Grégoire l'Illuminateur, Sourp Grigor Loussavoritch, celui qui, en 301, convertit le roi d'Arménie au christianisme. Il nous inspira, sans nul doute, l'impression qui nous saisit, dès l'entrée au «karastan», le pays des pierres.

Cheminant pas à pas à la découverte des lieux, nous entrâmes, tout simplement pourrait-on dire, dans l'intimité des Arméniens tant sont puissants les liens de l'hospitalité. Tantôt comblés par l'extraordinaire beauté des paysages de montagne, quand l'oeil du géographe se fait poète ou photographe, tantôt bousculés dans nos idées préconçues sur les héritages soviétiques, et présoviétiques, portés par ce peuple, tantôt profondément touchés et émus par ce mélange de détresse et de générosité, en tous lieux, à la ville comme à la campagne, les couleurs de notre parcours ressemblaient à la palette d'un peintre, toute de nuances et de contrastes.

La géographie se mit alors à l'écoute des hommes, oubliant ses théories, les rapports officiels et les litanies statistiques. Pour un tel parcours, au plus profond des villages et au coeur des familles, il faut se faire humble et déposer à la porte des habitations où l'on est invité à entrer, tout ce qu'on a pu accumuler de connaissances ou d'incompréhensions. Nous venions pour connaître, nous étions en apprentissage. Les réalités, au quotidien, parmi les plus secrètes, nous sont apparues progressivement derrière le filtre de la pudeur ; faiblesses humaines, errements et échecs, obstinations et réussites, et le magnifique orgueil des Arméniens, leur fierté irréductible face à l'adversité, aux malheurs du temps, et leur raison d'exister pour l'avenir des enfants et du pays.

Le langage, aussi, nous fut conté. S'exprimer dans la langue de Mashtots et, qui plus est, en arménien oriental nous a coûté des efforts que l'on pourrait qualifier de louables, comme le sont en général les efforts, mais dont les résultats, loin de nous satisfaire, étaient pourtant salués par ceux qui jugeaient de notre difficulté à mener à la fois nos préoccupations scientifiques de terrain et celles, linguistiques, imposées par les exigences des échanges «en direct» avec les habitants. Mais c'est peut-être le langage du coeur qui permit de comprendre véritablement la respiration du pays.


ligne
    Retour à l'Index des auteurs en français    Accueil des catalogues en ligne