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Bibliothèque de l'Église apostolique arménienne - Paris
15, rue Jean-Goujon - 75008 Paris || Père Jirayr Tashjian, Directeur
Téléphone : 01 43 59 67 03
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Vincent DUCLERT
( n. 1961 )

L'auteur

Vincent DUCLERT --- Cliquer pour agrandir
Naissance le 25 février 1961

Agrégé d'histoire, professeur de 1999 à 2013 à l'École des hautes études en sciences sociales, membre statutaire et, depuis 2017, directeur du Centre d’étude sociologique et politique Raymond Aron.
En 2013, il est nommé inspecteur général de l'Éducation nationale

En 2020, préside la Commission chargée de faire la lumière sur le rôle de la France au Rwanda lors du génocide de 1994.

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 Le dictionnaire biographique - Arméniens d'hier et d'aujourdhui
Titre : Le dictionnaire biographique - Arméniens d'hier et d'aujourdhui / auteur(s) : Claude-Hraïr HERATCHIAN - Ara KRIKORIAN -
Éditeur : Kirk Publishing
Année : 2021
Imprimeur/Fabricant : Imprimerie moderne de Bayeux - 14
Description : 16 x 24 cm, 680 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection :
Notes : 3 200 biographies -- Index
Autres auteurs : Vincent DUCLERT [préfacier] -
Sujets : Célébrités -- Arménie -- Biographies
ISBN : 9782905686930
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Avant-propos

L'idée de ce Dictionnaire biographique - Arméniens d'hier et d'aujourd'hui n'est pas nouvelle. Elle cheminait en nous plus ou moins consciemment depuis un certain temps. Notamment après la publication du Dictionnaire de la Cause arménienne et d'un ouvrage plus récent Arménie éternelle, Les grandes figures, deux publications dont le succès d'estime nous appelait à aller plus loin. Longtemps, sa réalisation nous est apparue comme un Himalaya infranchissable, eu égard à nos moyens et à notre temps disponible. Mais après mûre réflexion, la nécessité de combler une évidente et regrettable lacune s'est finalement imposée. Pour rédiger cet ouvrage, sans précédent en France, nous avons eu recours à des sources bibliographiques nombreuses et variées. Parmi celles-ci, il convient de citer en tout premier lieu, outre la presse et les ouvrages édités en Arménie et en diaspora, l'Encyclopédie en 4 volumes parue entre 1990 et 2003, le dictionnaire biographique en 3 tomes de Garnik Stepanian, sans oublier les dictionnaires spécialisés, celui d'Ardzvi Pakhtchinian consacré aux personnalités arméniennes ayant œuvré en diaspora et l'Armenian Infotext de George Mouradian publié aux États-Unis en 1995.
Notre Dictionnaire contient environ 3 200 notices biographiques, dont plus de la moitié illustrée par une photographie représentative de son auteur. Elles sont d'une longueur variable selon la notoriété des personnalités ou le matériau bibliographique à notre disposition. Quoiqu'il en soit, nous avons eu le souci permanent de bâtir des monographies équilibrées, objectives et impartiales, allant à l'essentiel, rédigées en respectant autant qu'il était humainement possible le plan et la structure que nous nous étions fixés dès le début de cette périlleuse aventure. Avons-nous évité tous les pièges et les chausse-trapes ? Rien n'est moins sûr. De ce point de vue, nous sollicitons bien entendu l'indulgence et la compréhension de nos lecteurs. Cela dit, il nous revient de donner certaines clés de lecture susceptibles de faciliter la consultation de ce volumineux ouvrage que, par commodité, nous avons rebaptisé entre nous Hay-Dico.
Les noms et prénoms sont généralement suivis des années et des lieux de naissance et de décès. L'insuffisance des données, parfois leur inexistence, voire la fiabilité douteuse des sources prétendues sûres, nous ont conduit à plus de circonspection. Ceci explique la présence des points d'interrogation. De plus, le lecteur ne manquera pas de noter que les années 1915, 1937/1938 et 1940/45 ne comportent pas d'indication de lieu de décès. Difficile sinon illusoire en effet, d'être sûr et précis s'agissant des tragiques disparitions survenues pendant le génocide de 1915, les purges staliniennes ou les deux guerres mondiales, Par ailleurs, nous nous sommes efforcés de donner, sous une forme forcément condensée, des renseignements aussi fidèles que possible concernant la profession, les activités parallèles, la filiation, la formation, la carrière et bien évidemment les liens vrais ou supposés avec l'arménité, sous toutes ses formes. Pour éviter d'alourdir les notices et éviter des répétitions inutiles, nous avons placé en ouverture du dictionnaire, deux chapitres complémentaires, l'un sur les sigles, abréviations et acronymes utilisés, l'autre sur les lieux géographiques mentionnés dans le corps de l'ouvrage. On pourra s'y reporter utilement. À noter également la conversion en lettres italiques des titres de journaux, des associations, organisations, distinctions et décorations diverses. Il en est de même des titres des œuvres littéraires originales, présentées en lettres latines, suivies de leur traduction. Autre précision importante, certaines monographies ont été complétées par la mention d'un ou plusieurs membres de la famille auxquels, selon le cas, il nous a paru normal de consacrer une juste place.
Nous avons placé en fin de notre Dictionnaire biographique l'index des noms. Pour chacun d'eux, il indique le numéro de pages correspondant à leur citation. À noter que le numéro de page en gras est celui de la monographie consacrée au personnage. Compte tenu des impératifs matériels et de temps, nous avons dû limiter nos ambitions. Aussi, n'avons-nous traité qu'un peu plus de 3 200 monographies sur les dizaines de milliers de personnes susceptibles de figurer dans notre Dictionnaire. La collecte bibliographique, la rédaction et la réalisation pratique de l'ouvrage ont exigé plusieurs années de travail. Nous nous sommes heurtés, dès le début, à de nombreuses difficultés. Qu'il s'agisse du choix des personnalités retenues, de la période de l'espace géographique, des domaines d'activité, de la translittération, de l'orthographe, de la longueur des notices et dans bien des cas du degré de fiabilité des sources, rien n'a vraiment été simple. Quelles étaient nos critères de sélection ? Nous avons choisi de rester, grosso modo, dans les limites de l'histoire contemporaine, avec un « zoom » sur la France et les pays francophones. Les 3 200 personnes traitées, d'origine arménienne avérée, d'Arménie et de la diaspora, décédées ou vivantes, connues, méconnues ou ignorées, appartiennent à l'ensemble du spectre des activités humaines. Arbitraire par construction, notre sélection ne saurait donner pleine satisfaction à tous nos lecteurs. Elle comporte inévitablement des omissions et des insuffisances, voire des erreurs de sélection. Fallait-il pour cela, y renoncer ? Non, bien sûr. Nous les assumons pleinement étant convaincus que, malgré ses inévitables imperfections, Le Dictionnaire biographique. Arméniens d'hier et d'aujourd'hui répond à une réelle attente.
Les différences séparant l'arménien occidental de l'arménien oriental se sont sensiblement aggravées avec l'adoption en 1922 de la réforme de l'orthographe qui a malheureusement mis fin à l'usage de l'orthographe classique, dite de Mesrob Machdotz. Pour résoudre les sérieux problèmes de translittération rencontrés tout au long de la rédaction de notre Dictionnaire, notre approche a été double, celle du respect global des règles de translittération et celle du pragmatisme et de l'usage. Là encore, nous sollicitons la compréhension de nos lecteurs. En conclusion de cet avant-propos, qu'on nous permette d'exprimer nos chaleureux remerciements à Vincent Duclert et Michel Marian, qui ont accepté de cautionner notre ouvrage sans l'ombre d'une hésitation. Leur soutien sans faille a été le meilleur des encouragements tout au long de cette longue et épuisante aventure. Remerciements aussi à Amadouni Virabian, ancien directeur des Archives d'État d'Arménie, dont nous tenons à reproduire ci-contre l'émouvante lettre d'encouragement. Cet ouvrage n'est que le début de cette aventure car comme tout Dictionnaire, il nous faut songer aux formes que prendront dans un proche avenir les nécessités de sa réactualisation. En complément de sa réédition papier à intervalles réguliers, il faudra bien faire appel à une autre solution de mise à jour, celle offerte par l'électronique. Nous nous sommes engagés à lancer ce nouveau chantier. De ce point de vue, reprenant l'idée clairement exprimée par Vincent Duclert et Michel Marian, on nous permettra de considérer ce premier Dictionnaire biographique comme un appel à la création et à l'engagement lancé aux nouvelles générations.

Les auteurs


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 La France face au génocide des Arméniens du milieu du XIXe siècle à nos jours
Titre : La France face au génocide des Arméniens du milieu du XIXe siècle à nos jours / auteur(s) : Vincent DUCLERT - Une nation impériale et le devoir d'humanité
Éditeur : Fayard
Année : 2015
Imprimeur/Fabricant : 18-Saint-Amand-Montrond : Impr. CPI Bussière
Description : 15 x 23,5 cm, 435 pages, couverture illustrée
Collection : Histoire
Notes :
Autres auteurs :
Sujets : Question arménienne -- Relations internationales -- 20e siècle
ISBN : 9782213682242
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

En 1915, un événement, l'extermination des Arméniens ottomans fait basculer le monde dans l'ère des tyrannies et des crimes de masse. Le traité de Lausanne signé avec la Turquie, huit ans plus tard, scelle la disparition de l'Arménie plurimillénaire, à l exception de la Petite République des régions russes, soumise à la terreur stalinienne. Parmi les Alliés, la France porte une lourde responsabilité dans le premier génocide du XXe siècle et l'abandon des survivants.
Critiques d'une telle politique impériale, des savants, des écrivains, des intellectuels, des parlementaires et diplomates français, des hommes de foi, rejoints par leurs homologues belges et suisses, choisissent de défendre un devoir d'humanité. Dès la fin du XIXe siècle, ils s'engagent contre l'injustice des grands massacres qui se répètent dans l Empire ottoman. À la suite de Séverine, Jaurès ou Anatole France, une majorité de dreyfusards se mobilisent. La solidarité devient une cause morale et politique majeure, débouchant sur la formation d'un large « parti arménophile ».
Dans cette étude passionnante, Vincent Duclert révèle l'histoire française de ce génocide tombé dans l'oubli. Il faudra attendre le 29 janvier 2001 pour que le Parlement, retrouvant la mémoire de ses engagements pour les Arméniens, adopte une loi de reconnaissance, tandis qu'intellectuels et historiens réinvestissent le champ de la connaissance du premier génocide

Historien à l École des hautes études en sciences sociales (CESPRA), Vincent Duclert est venu à l'étude du génocide des Arméniens par l'affaire Dreyfus, Jean Jaurès et la recherche sur les engagements démocratiques dont il est l'un des spécialistes.


Article de René Dzagoyan, Nouvelles d’Arménie Magazine, numéro 218, Mai 2015

En cette année de centenaire, le descendant de rescapés qui tient encore à remercier l'État français pour son soutien aux Arméniens ne doit pas lire ce livre s'il veut garder ses illusions. Ceux qui veulent remercier ces Français, obscurs ou illustres, qui ont œuvré pour leur survie et défendu leur cause doivent le lire de bout en bout. Il sauve de la désespérance. Le livre de Vincent Duclert n'est pas de ceux qui laissent indemnes. Il décrit, pas à pas, ce siècle et demi d'Histoire commune, où la question arménienne en France, du Traité de Berlin en 1878 au projet de loi anti-négationniste toujours en gestation (et pour combien de temps encore?) emplissait les colonnes des journaux et occupait les tribunes de l'Assemblée nationale, avant de se perdre, comme toujours, dans les couloirs feutrés du Quai d'Orsay, où « les affaires », et les prébendes qui s'en suivaient, avaient plus de force et de vertu que la justice tout court. Tel ce Gabriel Hanotaux, ancien secrétaire d'ambassade à Constantinople dans les années 1880, détenteur de 1894 à 1898 du portefeuille des Affaires étrangères (et, pour lui, portefeuille s'entendait dans tous les sens) durant la période même où le Sultan Abduthamid II, son bon ami et probablement partenaire, s'exerçait aux techniques naissantes du génocide, sourd aux appels désespérés des Justes, comme le consul Paul Cambon, Jaurès, Péguy, Clemenceau, Anatole France et bien d'autres, qui resteront aux yeux de l'Histoire les figures de la France. Pourtant l'État français, par le traité de Berlin, s'était voulu garant de la sécurité de ces Chrétiens d'Orient, qui s'étaient fiés à elle, sans savoir qu'ils n'étaient en réalité qu'une monnaie d'échange, bonne seulement à guider la main du Sultan à l'heure de signer les contrats. Vivant aujourd'hui, Gabriel Hanotaux figurerait en bonne place dans le trombinoscope de l'Institut du Bosphore, entre Elisabeth Guigou et Pierre Moscovici ou quelques autres stars de la presse, dont Vincent Duclert nous apprend qu'en ces temps lointains les journalistes n'étaient pas insensibles à de substantielles gâteries. Rien à voir, bien entendu, avec les chroniqueurs et éditorialistes qui figurent au tableau de chasse du susnommé Institut. Nous vivons une époque de vertu, on le sait. France des intérêts et des bakchichs d'un côté, France des valeurs et du courage de l'autre, Vincent Duclert démontre que dans le cours de ces deux pays parallèles, le premier triomphe toujours sans que le second ne renonce jamais à combattre.

Un tableau des intérêts sordides et du racisme

Pourtant ni l'une ni l'autre ne se défont de cette illusion récurrente qu'un jour la Turquie deviendra un pays comme un autre, c'est-à-dire européen. Jaurès même entretiendra ce fantasme, lui qui demande aux Arméniens, sur la foi des déclarations des Jeunes-Turcs à Paris, de renoncer à leurs exigences de liberté, vu qu'à ses yeux, très bientôt, du Bosphore aux confins de l'Empire, tous les peuples seront frères et égaux en droit. Ni les massacres d'Adana en 1909 ni les rapports alarmistes qui affirment que rien n'a changé sous le soleil anatolien n'entameront les illusions du fondateur du journal L'Humanité. Non plus que celles de Clémenceau, qui y voit dans ces tueries à tous points semblables à celles qu'il a dénoncées, un évènement isolé, sans signification. Pas plus qu'aujourd'hui les emprisonnements en masse de journalistes et d'opposants, ni leurs assassinats, n'entament l'image d'une Turquie en rupture avec l'époque kémaliste, symbole d'un islamisme modéré, pour laquelle, en dépit des va-et-vient des djihadistes du Daesh sur son territoire, le gouvernement Hollande a demandé l'ouverture de nouveaux chapitres propres à accélérer son adhésion à l'Union européenne. La tradition continue.
L'ouvrage de Vincent Duclert est, certes, un livre de désenchantement, tableau des politiciens veules, de l'État capitulard, des intérêts sordides et du racisme. Mais en suivant la trace de ces renoncements, on entend, en parallèle, la voix de ceux qui n'ont jamais renoncé à une France de la parole donnée, du droit, de l'indignation et de la dénonciation, celle qui va de Jaurès et Paul Cambon à Alfred Grosser, Meillet, Vidal-Naquet et bien d'autres, et qui continue aujourd'hui à se faire entendre par les voix d'Yves Ternon, Taner Akçam, Hamid Bozarslan, Annette Becker, Vincent Duclert lui-même, et tant d'autres sans mentionner ceux, Arméniens d'origine, qui, tout autant que leurs collègues, symbolisent par leur travail la France de l'intelligence. Vincent Duclert nous démontre qu'il y a, à l'égard des Arméniens, une dette française.
Aujourd'hui, comme hier, ce sont les intellectuels qui la paient.

René Dzagoyan, Nouvelles d’Arménie Magazine, numéro 218, Mai 2015


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