Bibliothèque de l'Eglise apostolique arménienne - Paris - SIRANOSSIAN , Alexandre     Retour à l'Index des auteurs en français    Accueil des catalogues en ligne

Bibliothèque de l'Église apostolique arménienne - Paris
15, rue Jean-Goujon - 75008 Paris || Père Jirayr Tashjian, Directeur
Téléphone : 01 43 59 67 03
Consultation sur place du mardi au jeudi, de 14 heures à 17 heures


Alexandre SIRANOSSIAN

L'auteur

Alexandre SIRANOSSIAN --- Cliquer pour agrandir
Alexandre Siranossian, né à Lyon, a fait ses études musicales au Conservatoire National de Lyon et de Genève. Directeur de l’Ecole Nationale de Musique et de danse du pays de Romans (France), il est également directeur artistique de la Fondation Stephan Elmas et de l’Orchestre des Pays de la Drôme. Alexandre Siranossian s'est, dès le début de sa carrière, attaché à rechercher et diffuser des auteurs oubliés ou peu connus (P.Busseuil, S.Elmas, T.Mansourian, D.Haladjian, G.Junillon, K.Micouli, A.Messoumentz).

Responsable musical, pianiste et chef d'orchestre il est à l'origine de nombreux échanges culturels franco-arméniens. Il favorise dans ses programmes de concerts, la découverte d'oeuvres ou de compositeurs originaires de ces deux pays. Depuis 1977 il a dirigé de nombreux concerts en Arménie et tissé un lien privilégié avec de nombreux compositeurs et interprètes. Le programme du 8 avril 2005 avec la création de la symphonie italienne (1872) de Vincent d'Indy et la reprise après 50 ans de la symphonie-poème (1954) de E.Mirzoyan s'inscrit dans cette démarche artistique

A Romans, responsable de la vie musicale depuis 1968, il a contribué au développement de la vie culturelle et permis à cette petite ville d'accueillir de grands artistes comme le célèbre violoniste Tibor Varga (1921-2002) à travers l'Académie d'été Tibor Varga et de nombreux concerts

Heureux chercheur, il a notamment retrouvé les archives et l'oeuvre du pianiste-compositeur Stéphan Elmas, un manuscrit inédit du R. P. Komitas, et la partition originale de la première symphonie, dite Italienne (1869 1872), de Vincent d'Indy, créée sous sa direction en 2005, avec l'orchestre philharmonique d Arménie.


Officier des Arts et Lettres (Ministère de la Culture et de la Communication), depuis 2002.
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 Les métamorphoses de Tigrane
Titre : Les métamorphoses de Tigrane / auteur(s) : Alexandre SIRANOSSIAN - L'épopée arménienne dans le théâtre classique et l 'art lyrique. Tome I et Tome II
Éditeur : Sources d'Arménie
Année : 2014
Imprimeur/Fabricant : Aubin-Print, Les Tourelles 42110 Saint-Barthélmy-Lestra
Description : 2 volumes dans un coffret (236 + 264 pages) + Fascicules : Généalogies et cartes (12 pages), nombreuses illustrations
Collection : L'Arménie ... une histoire, ISSN 2112-910X ; 2
Notes : Bibliogr. vol. 2, p. 233-249. Glossaire. Index
Autres auteurs : Maxime K. YEVADIAN [contribution] -
Sujets : Théâtre classique et art lyrique européeens -- Sujets arméniens
ISBN : 9782952731898
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Les œuvres présentées dans cet ouvrage apportent un éclairage inédit sur la culture européenne de l’époque moderne, tout en proposant un champ nouveau aux études arméniennes. Au travers de figures devenues légendaires, l’Arménie et les Arméniens furent évoqués par des auteurs tels que Corneille, Molière, Metastasio, Goldoni, et des compositeurs comme Cavalli, Keiser, Hasse, Haendel et Vivaldi.
Jusqu’ici, on ne connaissait qu’une vingtaine d’œuvres théâtrales et lyriques mettant en scène des personnages arméniens. Les recherches menées par Alexandre Siranossian font état de plus de six cents pièces de théâtre et opéras, nous offrant une matière inédite, touchant à tous les domaines de l’art, de la littérature à la peinture. L’auteur a voulu faire revivre ce moment d’engouement dans l’histoire européenne, lorsque rois et princes admiraient, dansaient et jouaient sur des œuvres inspirées par l’Arménie et son prestigieux passé.
Si l’on connaît la place occupée par les Arméniens dans le monde économique européen autour du xviie siècle, bien documentée, on demeure frappé de voir combien la présence arménienne fut importante dans le quotidien et dans les représentations mentales des élites européennes.
Maxime Yevadian s’est attaché à éclairer la dimension historique de ces tragédies, comédies et drammi per musica, et permet au lecteur de découvrir les sources d’inspiration de leurs auteurs.
Des chapitres traitant de la matière lyrique mettent en lumière cet ensemble, avec des illustrations originales, souvent inédites, qui surprendront par leur richesse et leur diversité. Le lecteur découvrira un nouvel aspect des personnages du théâtre et de l’art lyrique, dont les origines demeurent souvent inconnues du public.
Le second volume contient des notices sur les auteurs et les œuvres sélectionnées, donnant des clés pour accéder à cette richesse artistique largement méconnue.
L’ouvrage s’adresse au grand public, amateur de théâtre et d’opéra, mais aussi à ceux que passionne l’histoire de l’Arménie, réelle ou fantastique.

Article d’Elisabeth Baudourian, Nouvelles d’Arménie Magazine, numéro 212, Novembre 2014

Pour la première fois, un coffret apporte un éclairage inédit sur deux siècles de littérature théâtrale et lyrique des XVIIe et XVIIIe siècles grâce au recensement des références arméniennes dans 645 œuvres. Cette tâche qu'Alexandre Siranossian a menée durant quatre ans, avec la complicité de l'historien Maxime Yevadian, ouvre de nouvelles perspectives dans le champ des études arméniennes.

Nouvelles d'Arménie Magazine: S'agit-il du premier recensement des références arméniennes dans la littérature théâtrale et lyrique?
Alexandre Siranossian : Plusieurs personnes s'étaient déjà interrogées sur les personnages arméniens dans des œuvres telles que Polyeucte de Corneille ou Rhadamisthe et Zénobie de Crébillon. Un article avait été publié dans la Revue des Études Arméniennes au début du XXe siècle. Bien des années plus tard, en 1963, la JAF envoie le compositeur Avedis Messoumentz en Italie pour rechercher des opéras sur Tigrane roi d'Arménie. Au bout de deux ans, dix-huit œuvres sont recensées. S'il y a eu un tel vide, c'est aussi parce que ce n'est qu'à partir des années 1950 que l'on redécouvre la musique baroque. Ainsi, le chef d'orchestre et musicologue italien Angelo Ephrikian (1913-1982) contribue à la renaissance de Vivaldi. En 1969, j'ai eu la chance d'assister à Bâle à la représentation de l'opéra Il Tigrane de Scarlatti créé en 1716 et qui n'avait jamais été rejoué depuis. En 2006, j'ai repris ces études là où les avait laissées Messoumentz. Mes recherches ont été grandement facilitées par Internet car beaucoup de bibliothèques sont numérisées.

NAM: Combien avez-vous répertorié d'œuvres et combien de temps a pris cette recherche?
A. S.: J'ai recensé en tout 645 œuvres. Nous les avons classées avec Maxime Yevadian en sept groupes. Certaines s'inspirent de faits réels de l'histoire arménienne, d'autres, comme Le Couronnement de Poppée de Monteverdi, utilisent un nom, un titre, un indice évoquant l'Arménie ou incluent un personnage nommé Tigrane... Conçues par 140 auteurs, 236 compositeurs et 7 chorégraphes, ces œuvres se répartissent en 5 romans, 62 pièces de théâtre et plus de deux cents textes à l'origine de 549 versions musicales originales. Ainsi, un drame musical de Goldoni intitulé Tigrane, mis en musique par trente compositeurs différents, a été comptabilisé comme autant d'œuvres différentes. L'une des grandes surprises de nos découvertes est la présence d'un personnage nommé Tigrane dans 154 œuvres théâtrales ou lyriques. On peut se demander pourquoi autant d'auteurs et compositeurs comme Vivaldi (11 titres) et Albinoni (7 titres) ont mis en musique des livrets où figure l'Arménie. On constate même une étonnante « tigranisation ou arménisation » de certains livrets : ainsi, en 1720 à Venise, Albinoni reprenant son opéra Griselda créé en 1703, remplace le personnage de Roberto par celui de Tigrane. Un exemple que l'on retrouve à plusieurs reprises.

NAM: Que révèle cette présence arménienne dans l'Europe des XVIIe et XVIIIe siècles?
A.S.: Les tragédiens et librettistes qui maitrisaient les langues grecque et latine puisèrent les sources de leur inspiration dans les écrits des auteurs de l'antiquité comme Xénophon, Justin et Tacite, dans lesquels l'Arménie est présente. Contrairement à la majorité des peuples de l'Antiquité souvent disparus, les Arméniens sont alors très présents en Europe et notamment à Venise. Marchands, imprimeurs ou ecclésiastiques, ils forment des communautés parfois importantes notamment en Italie. Ainsi, l'histoire de Zénobie, épouse du roi d'Arménie Rhadamiste, nous est parvenue grâce à Tacite. Elle inspira tout d'abord plusieurs tragédiens français comme Scudéry, Montauban et enfin Crébillon. Ce dernier, contemporain de Voltaire, remporta, avec sa tragédie Rhadamiste et Zénobie de 1711, un succès considérable, passa à la postérité et fut préféré à Voltaire pour l'Académie Française ! Repris par les librettistes italiens, le récit de Tacite a donné lieu à plus de soixante opéras et une importante œuvre picturale.

NAM: Les marchands arméniens de Venise ont-ils été des mécènes qui ont soutenu ou inspiré les auteurs?
A. S.: Le répertoire mis à jour comporte des personnages déguisés en costumes de marchands arméniens. Concernant le mécénat, un livret vénitien datant de 1 682 est dédié à Girolamo Mirman. La dédicace évoque à plusieurs reprises l'origine arménienne de ce marchand. Mais cela ne peut expliquer qu'à Venise, lieu central de la création d'œuvres lyriques, il y ait une si forte référence à l'Arménie. Une recherche approfondie dans les archives des compositeurs et des librettistes vénitiens pourrait permettre de savoir quels liens ils ont eu avec les Arméniens. On peut citer également une activité culturelle parmi des descendants de ces marchands : un librettiste réputé chez les Sceriman et un danseur étoile et maitre de ballet important issu de la famille du Marquis de Serpos. À Livourne, où existait un quartier arménien, cette influence prend une forme originale: l'opéra de la ville inauguré en 1782, prit le nom de Teatro degli Armeni parce que l'édifice se trouvait à proximité de l'église Saint-Grégoire l’Illuminateur.

NAM: Quelles ont été les découvertes les plus surprenantes ?
A. S.: Il y en a beaucoup :je peux citer une tragédie portant le titre de King or not King créée en 1611, à la cour du roi d'Angleterre dont le héros sera le premier Tigrane roi d'Arménie de l'histoire du théâtre ; la création en 1698 à Düsseldorf d'un opéra portant le titre L'Armeno, œuvre suscitée par la présence dans cette ville d'Israel Ory (1659 - 1711) , patriote du Karabagh qui avait proposé la couronne d'Arménie au prince-électeur du Palatinat s'il parvenait à libérer le pays; en France, dans Le Temple de la gloire, ballet de Voltaire mis en musique par Rameau, l'auteur fait un parallèle surprenant entre le triomphe de Trajan dans la ville d'Artaxata et les victoires militaires de Louis XV sur les Anglais.

NAM : Comment êtes-vous arrivé à la réalisation d'un tel coffret qui comporte deux tomes et de nombreuses illustrations?
A. S.: Ce projet, conçu avec la participation de Maxime Yevadian, a évolué sans cesse et nécessité l'intervention de nombreux spécialistes parmi lesquels Richard Takvorian qui a assuré la direction artistique de la publication. Plusieurs personnalités de niveau international comme le chef d'orchestre allemand Reinhard Goebel, le père Lévon B. Zekiyan, aujourd'hui archevêque, et Yann Sordet, directeur de la bibliothèque Mazarine, ont immédiatement compris l'importance du sujet. Ce dernier nous a ouvert les portes de son institution, tout comme la grande majorité des responsables des bibliothèques et musées européens avec lesquels une véritable coopération s'est parfois engagée. Les soutiens financiers de la Fondation Calouste Gulbenkian, de la Société Fineco, du Centre national du livre, de l'UGAB France, du Département de la Drôme, de la Fondation Armenia et de quelques particuliers ont été déterminants pour la publication de cet ouvrage.

Elisabeth Baudourian, Nouvelles d’Arménie Magazine, numéro 212, Novembre 2014


Volume I,

Table des matières

Préface de Reinhard Goebel12
Les Arméniens et l'Occident, une relation particulière par Boghos L. Zekiyan14
Introduction d'Alexandre Siranossian22
1 - L'Arménie au temps du Grand Cyrus34
L'histoire fragmentaire de l'origine de l'Arménie36
- Une période d'importance considérable dont deux moments sont retenus par les Modernes 3737
- Cyrus et Tigrane39
- Cyrus et Tomyris46
Artamène ou le Grand Cyrus, la création d'un héros lyrique48
Les discours sur un roi de légende58
- La jeunesse de Cyrus61
- L'avènement au trône de Cyrus62
- Les guerres de Cyrus65
- La guerre de trop…70
- La succession de Cyrus78
2 - La sagesse de Tigrane le Grand ou l'épopée des Artaxiades80
L'histoire d'une grande lignée, les Artaxiades82
- Artaxias ler, le fondateur83
- La succession d'Artaxias ler85
- La source principale des librettistes sur Tigrane II85
- Son avènement87
- Son expansion protectrice87
- Mithridate VI, Cléopâtre et Tigrane II88
- Lucullus et Pompée en Arménie90
L'arménisation d'un pan entier du répertoire, le royaume de Bithynie92
Tigrane II, héros d'opéra102
- La jeunesse de Tigrane103
- La guerre contre les Romains110
- La soumission à Pompée116
3 - Zénobie, l'orgueilleux Radamiste et le prince Tiridate128
Zénobie, la reine fidèle 130130
- La source principale132
- Le règne de Mithridatès135
- Les ambitions de Radamiste135
- L'affirmation de Tiridate138
- Le voyage de Tiridate à Rome141
- L'apogée du règne de Néron142
- Le règne de Tiridate en Grande-Arménie145
Zénobie et la sagesse de Tigrane146
- La fin du règne de Claude et l'avènement de Néron150
- Le couple Radamiste et Zénobie160
- L'ambition démesurée de Radamiste : un cas d'école161
- L'amour sans limite de Zénobie pour Radamiste162
- Les suites fictives170
- Les histoires travesties177
- Les guerres romano-parthiques182
- Le couronnement de Tiridate182
4 - L'Arménie entre les Parthes et Rome194
- Les bribes de l'histoire IIe siècle196
- L'absence d'une source majeure197
- La campagne de Trajan en Arménie197
- Hadrien et Vologèse199
- Antonin et Sohème201
Les guerres entre les Parthes et les Romains202
- Les œuvres situées sous le règne de Trajan203
- Les œuvres situées sous le règne de Marc Aurèle209
5 - Un théâtre de l'histoire biblique212
Trois moments clés de l'histoire sacrée de l'Arménie214
- La prédication en Arménie de l'apôtre Barthélemy215
- Polyeucte et les martyrs de la Petite-Arménie220
- La conversion de Tiridate III229
6 - Les métamorphoses de Tigrane238
Tigrane et l'identité vénitienne240
- L'apparition de Tigrane dans le monde lyrique242
- Le caractère du Tigrane vénitien243
- La « tigranisation » de certaines œuvres244
- Tigrane et le gout du public248
- Tigrane en lien avec l'Arménie248
- Tigrane sans lien avec l'Arménie266
- Les personnages inventés279
7 - Le costume des « Princes-Négociants »280
La fascination européenne pour les négociants arméniens282
- Les Sceriman284
- Les Mirman285
- Les Serpos289
- Israel Ori, un personnage hors du commun291
- Des costumes légendaires292
Les costumes arméniens, un accessoire recherché296
- Les personnages costumés311
Conclusion et perspectives de Maxime K. Yevadian320

Volume II

Table des matières

Introduction 88
Notices biographiques10
Table des matières des notices biographiques206
Annexes208
Chronologie générale des œuvres209
Listes des auteurs, des compositeurs, des chorégraphes et de leurs oeuvres 222222
Auteurs et œuvres222
Compositeurs et œuvres226
Chorégraphes et œuvres232
Bibliographies233
Sources antiques 233233
Romans et théâtre234
Œuvres musicales237
Œuvres complémentaires245
Études246
Index des auteurs, des compositeurs, des personnages et des œuvres250
Auteurs250
Compositeurs252
Personnages254
Œuvres littéraires et musicales258


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