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Bibliothèque de l'Église apostolique arménienne - Paris
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Pierre TER-SARKISSIAN
( 1921 - 2010 )

L'auteur

 
Naissance le 22 février 1921 à Paris (France), décès le 14 décembre 2010 à Paris (France).

Pierre Ter-Sarkissian, qui a fait une carrière de journaliste, a également beaucoup pratiqué la traduction, surtout dans le domaine américain (sa dernière fonction professionnelle fut d'être rédacteur en chef de la version française de "Sélection du Reader's Digest"). Depuis de nombreuses années, il se consacre plus particulièrement à l'arménien. Secrétaire de rédaction de la "Revue du Monde Arménien moderne et contemporain".

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 Le Bateau sur la montagne
Titre : Le Bateau sur la montagne / auteur(s) : Kostan ZARIAN - Traduit de l'arménien oriental par Pierre Ter-Sarkissian
Éditeur : Thaddée
Année : 2012
Imprimeur/Fabricant :
Description : 15 x 20 cm, 309 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection :
Notes : Réédition de l'ouvage paru en 1986 au Seuil
Autres auteurs : Pierre TER-SARKISSIAN [traducteur] -
Sujets : Roman
ISBN : 9782919131075
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Le chef-d’œuvre de Kostan Zarian, édité en 1986 par Le Seuil, et épuisé depuis deux décennies, va être de nouveau chez les libraires dès la fin du mois de novembre (2012). On ne trouvait plus Le bateau sur la montagne qu'au compte-gouttes, en occasion sur Internet. Le roman a été sauvé de l'oubli par les Éditions Thaddée qui ont racheté les droits de publication de la traduction en français de Pierre Ter-Sarkissian, l'œuvre originale étant rédigée en arménien oriental. L'intérêt de ce roman est immense. C'est tout d'abord un chef-d’œuvre de la littérature mondiale en raison de la qualité du style de l'auteur et de la profondeur de sa pensée. C'est aussi un des rares romans qui traite d'une période décisive de l'histoire de l'Arménie, celle de sa résurrection, en mai 1918, après trois batailles victorieuses dont celle de Sardarabad qui s'est déroulée à quelques encablures d'Etchmiadzine et d'Erevan. C'est enfin une œuvre qui pose des questions essentielles, celles du rapport de l'individu à la nation, et celles du rapport entre la diaspora et la mère patrie. Les Éditions Thaddée ont enrichi l'ancienne édition d'une passionnante et riche biographie de Kostan Zarian rédigée par Artsrun Avagyan, directeur de la faculté de lettres de l'Université d'État d'Erevan. On saura ainsi véritablement qui a été Kostan Zarian. Le livre comprendra également des cartes géographiques, des photographies de l'auteur ainsi qu'une brève chronologie de l'Arménie moderne.

Article non signé, Nouvelles d’Arménie Magazine, numéro 190, novembre 2012


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 Mosaïque de proses contemporaines d'Arménie
Titre : Mosaïque de proses contemporaines d'Arménie / auteur(s) : Serge VENTURINI - Traductions Élisabeth Mouradian et Pierre Ter-Sarkissian, suivi de "Entre effervescence et fermentation", de Serge Venturini
Éditeur : L'Harmattan
Année : 2012
Imprimeur/Fabricant : 14-Condé-sur-Noireau : Impr. Corlet numérique
Description : 13,5 x 21,5 cm, 162 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection : Lettres arméniennes
Notes :
Autres auteurs : Élisabeth MOURADIAN-VENTURINI [traducteur] - Pierre TER-SARKISSIAN [traducteur] -
Sujets : Littérature arménienne contemporaine
ISBN : 9782296960589
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

La collection « Lettres arméniennes » présente 17 nouveaux auteurs d’Arménie d’aujourd’hui encore inconnus du lecteur français. Avec cinq femmes et douze hommes, cette mosaïque de proses est un « instantané » de littérature contemporaine du début du XXIe siècle.
Elle n’est en aucun cas une anthologie, mais s’avère être un libre choix dans « la guerre du goût » établi par la traductrice Élisabeth Mouradian.
La présentation de cette mosaïque d’écrivains est suivie d’un regard critique du poète arménophile français Serge Venturini.

Auteurs publiés dans ce volume : Mikaël Abadjiants, Mariam Assirian, Hratch Béglarian, Nelly Chahnazarian, Vahagn Grigorian, Suzanne Haroutiounian, Alice Hovhannissian, Gourguen Khandjian, Gaguik Makhsoudian, David Mouradian, Raphaël Nahapétian, Ara Nazaréthian, Anahit Toptchian, Artak Vardanian, Karo Vardanian, Hovik Vardoumian, Hovhannès Yéranian.
Ils sont l'espoir d'une nouvelle littérature arménienne. Chaque prose, ou forme courte, est suivie d'une critique littéraire en fin de volume, ce qui permet au lecteur, après sa lecture, de confronter son opinion avec l'avis donné, comme en miroir.


Dans ce recueil, dédié à Yéghiché Tcharents, la traductrice a choisi de reproduire en langue française les œuvres de 17 nouveaux auteurs contemporains d’Arménie. Le choix des textes est fait par rapport au sujet, à la forme, au style d’expression, dans le but de constituer une mosaïque de proses…
"Entre effervescence et fermentation" est un point de vue critique littéraire, exprimé par Serge Venturini dans le même volume. Il pose la question : Comment écrire après Y. Tcharents ? Et détaille la réponse …une nouvelle littérature est à l’œuvre. Elle est actuellement en plein bouillonnement, en pleine ébullition. Le lecteur trouvera des réflexions intéressantes à propos de la littérature arménienne contemporaine.
Annie

Article Tigrane Yégavian, France-Arménie, numéro 387, Juin 2012

ZOOM SUR LA NOUVELLE LITTÉRATURE D'ARMÉNIE
Après trois longues années de collecte en amont, de lecture approfondie et de travail de traduction (2008-2011), Serge Venturini et Elisabeth Mouradian présentent aux lecteurs francophones un ouvrage original, qui pose un regard intelligent et furieusement libre sur la nouvelle prose d'Arménie (1)

Comment écrire après Tcharentz (1897-1937) ?
Question lancinante que pose à tue-tête Serge Venturini, le plus arménien des poètes corses. Sculpteurs d'une mosaïque de nouvelles qui sentent bon l'abricot, le directeur de la collection des lettres arméniennes de L'Harmattan et son épouse, la traductrice Elisabeth Mouradian, arpentent depuis de longues années le paysage littéraire d'Arménie. Leurs pérégrinations ont conduit à enfanter un bien singulier ouvrage qui, à défaut d'être une anthologie de nouvelles, se veut un kaléidoscope de 17 courtes nouvelles, 17 auteurs (2). Peu ou prou connu du public francophone, Serge Venturini pose son regard poétique sur les coulisses de leurs œuvres, présentant de judicieuses clés de lecture, doublées d'une réflexion pour aller plus loin. Au fil des pages, le lecteur découvre une réalité arménienne déroutante. Ecrivains engagés, témoins de la déliquescence d'une société en lambeaux, ces prosateurs décrivent une période critique, un réel palpable où la mémoire d'un passé fantasmé n'a pas sa place. Aussi, n'allez pas chercher dans ces pages un fil conducteur ni une logique cartésienne ! Contentez-vous plutôt de deux mots-clés sortis de la bouche de Serge Venturini : effervescence et fermentation. Effervescence d'un univers qui se meut dans un sombre environnement. Fermentation d'une prose en devenir qui se renouvelle en dehors des sentiers battus, sans pour autant épouser les formes du pamphlet, de la dénonciation des injustices inhérentes aux balbutiements de la jeune République arménienne. Comment trouver l'équilibre ?

Une sélection subjective
Le mérite premier de ce recueil revient à Elisabeth Mouradian qui, en réunissant dans un seul ouvrage cinq femmes et douze hommes, nous offre un regard neuf et tendre. D'une incontestable qualité littéraire, ces textes sont des instantanés de la nouvelle prose arménienne. Aux antipodes d'une émotion chargée de lyrisme, les textes sélectionnés par la traductrice (et son libre-arbitre) respirent une essence spirituelle qui n'a pas besoin d'adjectif ou de substantif pour s'inscrire dans la tradition tracée par le grand Tcharentz.
Ce qui compte dans ces «têtes de chapitre», c'est incontestablement l'expérience d'un chaos vécu par les auteurs, mais où la survie et l'humour ont le mot de la fin. Sorte d'oxymore où l'écriture cinématographique d'un David Mouradian croise la mystique de Hovik Vardoumian. Loin de se limiter au périmètre de la seule Arménie, les souvenirs de la guerre d'Afghanistan élargissent le champ de la littérature arménienne, tandis qu'un épisode de la guerre de libération du Karabagh est ramené quant à lui à sa dimension humaine et universelle.
Entre Serge Venturini et Elisabeth Mouradian existe une étonnante harmonie. Leur complémentarité a déjà donné naissance à deux volumes : un recueil de nouvelles de l'écrivain Hovik Vardoumian et une traduction de Tcharentz. Tels des passeurs, ils bâtissent des ponts de papiers, solides comme le roc quand l'innovation, la transmission et la quête d'élévation font sens, et fragiles, quand la diffusion du livre est hélas réduite à sa plus simple expression.
"N'entendez-vous pas sourdre une fiévreuse agitation, parfois violente, une ébullition souvent diffuse et latente, une sourde fermentation souterraine, croissante ? Une fois la blanche écume retirée, les scories d'une littérature de transition éliminées, ce qui disparaît est l'essentiel, le levain. Le ferment", écrit Serge Venturini. Reconnaissons-lui sa légitime inquiétude sur le devenir de notre identité, écrivant comme il le fait avec justesse : "La vraie tragédie ici, c'est de perdre ses origines, et donc l'histoire de son pays. Il s'agit d'une mort symbolique. Encore faut-il garder mémoire pour être et devenir."
Tigrane Yégavian, France Arménie, numéro 387, Juin 2012


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 La maison de rééducation : Erevan, 1926-1927 : souvenirs
Titre : La maison de rééducation : Erevan, 1926-1927 : souvenirs / auteur(s) : Yéghiché TCHARENTS - trad. de l'arménien par Pierre Ter-Sarkissian ; présentation de Claire Mouradian
Éditeur : Parenthèses
Année : 1992
Imprimeur/Fabricant : 58-Clamecy : Impr. Laballery
Description : 155 p. couv. ill. 24 cm
Collection : Collection Armenies ISSN = 0248-5877
Notes :
Autres auteurs : Claire MOURADIAN [introduction] - Pierre TER-SARKISSIAN [traducteur] -
Sujets : Tcharents Yeghiche 1897-1937 -- Emprisonnement
ISBN : 9782863640692
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Figure emblématique - quasi mythique - de la littérature soviétique et personnalité complexe, tourmentée, à multiples facettes, poète précoce et aventurier, Yéghiché Tcharents (1897 - 1937), par sa vie et son oeuvre, par sa fin tragique aussi, incarne les bouleversements et les contradictions de son époque. Il est tour à tour ce très jeune partisan sur le front russoturc, ce combattant de l'armée rouge qui exalte Lénine, les "foules en délire" d'Octobre, la démesure et le romantisme révolutionnaire, puis l'idéologue et le bureaucrate de la littérature prolétarienne ; il est enfin le poète assassiné en 1937, à l'apogée de la terreur de masse. Depuis, Tcharents a été canonisé comme l'un des plus grands noms de la littérature arménienne du XXème siècle. En 1926, celui qu'on a qualifié de "prototype de l'homme nouveau soviétique" est incarcéré pour un délit de droit commun et passe six mois en prison. De son expérience, il décide - ou on lui suggère - de tirer une oeuvre littéraire à la manière des Souvenirs de la maison des morts de Dostoïevski, le premier ouvrage sur le bagne sibérien qu'il cite explicitement comme modèle, mais dans un tout autre esprit. Le récit, l'un des rares textes en prose de Tcharents, composé de véritables tableaux et portraits tirés du quotidien d'un établissement dit de "rééducation", présente un "aspect étonnant de la vie soviétique" de cette époque de transition.

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 Le Monastère : journal d'un religieux
Titre : Le Monastère : journal d'un religieux / auteur(s) : Dikran TCHEUGURIAN - traduit de l'arménien par Pierre Ter-Sarkissian
Éditeur : Parenthèses
Année : 1988
Imprimeur/Fabricant : 58-Clamecy : Impr. Laballery
Description : 132 p. couv. ill. 24 cm
Collection : Collection Arménies ISSN = 0248-5877
Notes : Paru pour la première fois à Constantinople en 1914
Autres auteurs : Pierre TER-SARKISSIAN [traducteur] -
Sujets : Roman
ISBN : 9782863640487
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

La forme du roman - qu'indique le sous-titre, "Journal d'un religieux" - fait bien entendu penser au Journal d'un curé de campagne, mais le parallèle avec l'œuvre de Bernanos n'est certes pas de ceux qui s'imposent absolument : I'œuvre de Tcheugurian est beaucoup plus "ramassée" que celle de Bernanos, et on sait d'ailleurs qu'elle est le résultat d'une intense "condensation" à laquelle Tcheugurian avait procédé avant de se décider à la publication.

Ici, tout passe par le "narrateur', mais il s'en dégage curieusement un sentiment d'authenticité absolue. Il est vrai que l'œuvre baigne dans la réalité d'un double drame : celui de la situation morale et matérielle créée par les massacres de 1895-96, et celui du héros, I'archimandrite Artak, voué par son état au célibat et qui se débat contre la maladie et les cruelles contraintes d'une vocation - manifestement incertaine - qui l'excluent du siècle et de l'amour humain : sa passion pour la belle Chouchane est par définition vouée à l'échec.

Et puis, Artak est confronté avec le douloureux destin des orphelins recueillis au monastère où il vient d'être affecté, avec précisément pour tâche de s'occuper d'eux. Tcheugurian, qui avait des orphelinats une expérience personnelle, sait fort bien qu'en dépit de tous les dévouements, les enfants des parents disparus dans les massacres font dans la vie une entrée tragiquement inadéquate.

Certes, les personnages qui entourent Artak sont captivants, mais ce qui frappe surtout, c'est l'impressionnant développement des conditions et des composantes d'un destin dramatique.

Il faut bien dire que la vie n'offre ici que des promesses et des beautés qui se dérobent : juxtaposition du destin spécifique du peuple arménien, dont la survie est toujours menacée, et du destin personnel d'un religieux dont les pensées, les réactions, les troubles et l'évolution annoncent, à plus d'un demi-siècle de distance, ceux que connaîtront en d'autres lieux, et singulièrement en Europe, bien des clercs de notre temps.

Artak mène évidemment une vie close, une vie de "renfermement". Un critique, Hagop Margarian, a fait à ce sujet une remarque qui s'imposait. Après avoir énuméré les divers espaces - prison, hôpital, chambre de malade, etc - où il arrive à l'homme de se trouver enfermé, il conclut:

"Généralement, ces espaces clos reflètent d'un côté les limites et les entraves auxquelles sont assujettis l'homme et l'humain, et d'un autre côté, microcosmes spécifiques, ils expriment l'essence propre d'une société".

De fait, Le Monastère symbolise en un sens la situation de la société arménienne occidentale du début du siècle, tant dans le domaine des mœurs, de la vie religieuse, de l'état social et politique, que de la position historique, en d'autre termes les problèmes humains et nationaux arméniens de l'époque : leur écho entre très distinctement dans l'univers clos du monastère, au point qu'on a parfois l'impression que la communauté intérieure donne une image frappante de la collectivité nationale en général.

Dans sa clarté, la traduction française semble bien fidèle à l'atmosphère, aux conditions et à la réalité profonde d'une société et d'une époque.

Alexis Missakian, Cahiers arméniens ANI, N° 4 (1988)


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 Le Bateau sur la montagne
Titre : Le Bateau sur la montagne / auteur(s) : Kostan ZARIAN - trad. de l'arménien par Pierre Ter-Sarkissian
Éditeur : Seuil
Année : 1986
Imprimeur/Fabricant : 37-Tours : Impr. Mame
Description : 441 p. couv. ill. en coul. 22 cm
Collection :
Notes :
Autres auteurs : Pierre TER-SARKISSIAN [traducteur] -
Sujets :
ISBN : 2020090813
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Pour les éditeurs parisiens, la littérature à thème arménien, ou bien les traductions souhaitées, ne pouvaient qu'être liées au génocide de 1915. Rien d'autre ne semblait devoir exister à leurs yeux, et cela depuis plus de trente ans. Aussi, la publication, par les Éditions du Seuil, dans une remarquable traduction de Pierre Ter-Sarkissian, du roman de Kostan Zarian, Le Bateau sur la montagne (1), précédée, il est vrai, en la même maison, du Miniaturiste de Martin Melkonian - attitude significative des orientations de l'éditeur - ne peut être perçue que différemment, comme un signe, - celui de vouloir renouer avec la vraie littérature, - comme une manifestation, - celle de démontrer que la production littéraire arménienne est riche d'espoirs et d'œuvres talentueuses.

L'auteur du Bateau sur la montagne, Kostan Zarian, situe son roman au cours des années troubles 1918-1921, à l'époque de la révolution russe et de ses conséquences, à savoir la renaissance, six siècles après sa disparition, de l'État arménien. Le thème, des plus simples, est hautement symbolique qui témoigne de la volonté de vivre et de reconstruire que manifestent les Arméniens, au travers d'Ara Hérian (son nom est à rapprocher du mot "hérou" signifiant lointain, c'est-à-dire celui qui se projette dans l'avenir ou travaille pour cela), le héros du livre.

Sur le lac Sévan, véritable mer intérieure de l'Arménie, on ne peut naviguer, en raison de l'absence de la moindre embarcation. Du port de Batoum, où il se rend, Ara Hérian revient en Arménie avec un bateau. Le voyage s'est fait en franchissant les montagnes de Transcaucasie et, nonobstant les multiples difficultés et obstacles, le bateau parviendra jusqu'à la route menant à sa destination. Mais, entre temps, que d'événements! Ara Hérian s'insinue dans l'histoire, devenant lui-même l'histoire de ces années et l'on comprend le propos de l'auteur écrivant, dans sa préface, que son œuvre "n'est pas un livre d'histoire, mais une histoire intérieure", ou plus exactement l'histoire d'un esprit.

Né à Chamakhi, dans l'actuel Azerbaïdjan soviétique, en 1885, d'un père général de l'armée du tsar, Kostan Zarian recevra sa première éducation en russe; il sera donc, fort longtemps, incapable de s'exprimer dans sa langue maternelle. Par la suite, il viendra en France effectuer ses études secondaires, puis ira suivre les cours de littérature et de sciences sociales de l'Université de Bruxelles. Ses premières œuvres, de la poésie, paraîtront en français. Sur les conseils d'Émile Verhaoren, il se mettra à l'étude de l'arménien et séjournera trois ans au couvent de Saint-Lazare, à Venise.

En 1913, il se rend à Constantinople, capitale intellectuelle des Arméniens de l'Empire ottoman où la création littéraire, plus ancrée dans la modernité d'alors, est proche de ses préoccupations. Là, il participe à la fondation de la revue Méhian (Le Temple). A la déclaration de guerre, il passe en Bulgarie, puis en Italie. Après, ce sera un séjour de trois années en Arménie soviétique et, de nouveau, le départ. L'Europe tout d'abord, ensuite les États-Unis, puis le Liban. Hanté par le désir de revoir l'Arménie, il y retourne en 1960. Il y mourra en 1969, après avoir publié une nouvelle version, notablement modifiée et abrégée, du Bateau sur la montagne.

(1) Les Éditions du Seuil publient la version intégrale parue en 1943 aux Etats-Unis, et non celle, abrégée, de 1963.

Gérard Bédrossian, Cahiers arméniens ANI, N° 1 (1986)




Le traducteur, Pierre Ter-Sarkissian, qui a fait une carrière de journaliste, a également beaucoup pratiqué la traduction, surtout dans le domaine américain. Depuis quelques années, il se consacre plus particulièrement à l'arménien.

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 Photographies arméniennes : scènes et portraits 1880-1930
Titre : Photographies arméniennes : scènes et portraits 1880-1930 / auteur(s) : Jean-Claude KEBABDJIAN - Pierre TER-SARKISSIAN - 80 photographies reunies et commentees par Pierre Ter-Sarkissian, Jean-Claude Kebabdjian et Michel Pazoumian ; [publie par le] Centre de recherches sur la diaspora armenienne, Centre de documentation
Éditeur : CRDA
Année : 1983
Imprimeur/Fabricant : 94-Gentilly : Impr. S.C.I.I.
Description : 108 p. ill., couv. ill. 26 cm
Collection :
Notes :
Autres auteurs :
Sujets : Arméniens -- -- Portraits * Arméniens -- 1900-1945 -- Portraits * Photographes -- Armenie -- * Photographes -- Armenie -- 1900-1945
ISBN : 2904784044
Lecture On-line : non disponible

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Table des matières

Introduction : Une vocation photographique7
Carte de l'Arménie14
Note sur la photographie-objet17
Chapitre I 1880-188933
Chapitre II 1890-189939
Chapitre III 1900-190947
Chapitre IV 1910-191963
Officiers ayant participé à la bataille de Sardarabad83
Chapitre V 1920-193089
Installation des réfugiés à Alep (1922-1936)92
Iconographie108


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