Bibliothèque de l'Eglise apostolique arménienne - Paris - THIERRY , Jean-Michel     Retour à l'Index des auteurs en français    Accueil des catalogues en ligne

Bibliothèque de l'Église apostolique arménienne - Paris
15, rue Jean-Goujon - 75008 Paris || Père Jirayr Tashjian, Directeur
Téléphone : 01 43 59 67 03
Consultation sur place du mardi au jeudi, de 14 heures à 17 heures


Jean-Michel THIERRY
( 1916 - 2011 )

L'auteur

Jean-Michel THIERRY --- Cliquer pour agrandir
Naissance le 13 aout 1916 à Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne, France), décès le 24 septembre 2011 à Étampes (Essonne, France).

Jean-Michel et Nicole Thierry sont tous deux médecins. Ils ont exercé de longues années à l'Hôpital d'Etampes, lui comme chirurgien, elle comme anesthésiste. Unis dans la vie, ils le sont aussi par leur amour de la culture, de l'histoire et de l'art, en particulier de l'art grec puis de l'art byzantin. Ils effectuent quelques voyages en Cappadoce ou ils découvrent les églises byzantines et leurs peintures.
Leur curiosité et leur volonté de recherche les poussent à découvrir les alentours et c'est la découverte de l'Art Arménien, art d'un peuple que Jean-Michel Thierry a connu lors de son adolescence - il a aujourd'hui 71 ans - au lycée Henri IV à Paris, à travers quelques camarades de classe.
Ainsi, de 1964 à aujourd'hui, plus de trente voyages permettent au couple de se constituer une documentation photographique très complète et très convoitée sur l'architecture arménienne. La diaspora découvre la richesse architecturale existant depuis des siècles sur nos territoires ancestraux. L'impact sur la jeunesse arménienne est de taille. "Les Thierry" sont très souvent sollicités par les associations de jeunes pour des projections de diapositives et des conférences. Leurs voyages se poursuivent en compagnie d'un architecte, M. Dupin, qui relève les plans de nos églises dans des conditions parfois très difficiles. Ces difficultés se traduisent en 1974 par de sérieux ennuis avec les autorises turques.
C'est alors la découverte des monuments situés en Arménie Soviétique que J.M. et N. Thierry visitent sur l'invitation de S.S. Vasken 1er Catholicos de tous les Arméniens. Afin de mieux comprendre la civilisation arménienne, Jean-Michel Thierry apprend même l'arménien ancien {Grabar} puis la langue actuelle.

Récemment, les Thierry ont repris leurs voyages sur le territoire turc et découvrent encore d'autres églises et monuments.
Amoureux de l'art arménien, en fait véritable défenseur de notre patrimoine, J.M. Thierry reste toujours fidèle à l'idée qu'en l'état actuel des choses, le maintien et le développement du tourisme sur les territoires arméniens de Turquie, liés au développement culturel de nos compatriotes de la diaspora contribueront à la sauvegarde de nos richesses architecturales.

L'œuvre accomplie par Jean-Michel et Nicole Thierry depuis près de 25 ans est considérable pour notre communauté et leur enthousiasme toujours présent aujourd'hui.

Cette ferveur, qui contraste avec la passivité de certains Arméniens, a amené le Dr Thierry à enseigner d'une part la Culture Arménienne à I'INALCO (Institut des Langues Orientales} où il déplore d'ailleurs le nombre très faible d'Arméniens inscrits et à concevoir d'autre part avec son épouse et Patrick Donabedian le magnifique ouvrage intitulé "Les Arts Arméniens", publié aux éditions Mazenod.

Ce livre est le fruit de décennies de travail. II est le témoin irréfutable de la richesse culturelle et architecturale d'un peuple. Et ce témoignage, nous le devons à la passion, à l'opiniâtreté et à l'ardeur toujours présente des très sympathiques Nicole et Jean-Michel Thierry.

Gérard Mouradian, France-Arménie (Décembre 1987)


N. B. : Son récent (2005) ouvrage paraît sous son patronyme moins abrégé que d'habitude, Thierry de Crussol ("Mon nom complet s'écrit sur deux lignes !").
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 Monuments arméniens de Haute-Arménie
Titre : Monuments arméniens de Haute-Arménie / auteur(s) : Jean-Michel THIERRY -
Éditeur : CNRS
Année : 2005
Imprimeur/Fabricant : EMD SAS, 53110 Lassay-le-Châteaux
Description : 22 x 28 cm, 199 pages, 85 illustrations noir et blanc, 82 cartes et schémas
Collection :
Notes : Ouvrage publié sous le patronyme moins abrégé que d'habitude "Thierry de Crussol"
Autres auteurs :
Sujets :
ISBN : 9782271061874
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Fruit de trente années de recherches, cet ouvrage propose un répertoire complet des monuments arméniens de Haute-Arménie situés actuellement en Turquie centrale. Beaucoup d'entre eux ont été découverts par l'auteur lui-même et sont à ce jour encore inconnus de la communauté scientifique.

Délimitant le territoire concerné sur la base de données historiques et géographiques, il en retrace l'histoire de l'Antiquité jusqu'au seuil du XXe siècle, puis donne un aperçu général des problèmes archéologiques, des types et des techniques de construction au cours des siècles. Suit un répertoire alphabétique des monuments, région par région. Chaque notice expose la situation, l'histoire et la description du monument, accompagnées d'une riche iconographie, constituée de photographies, de cartes et de plans. Les monuments concernés bénéficient d'une très faible protection et se dégradent inexorablement : l'inventaire de Jean-Michel Thierry de Crussol prend donc l'aspect d'un sauvetage virtuel d'une importance inestimable, une ultime description avant disparition.


1975
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 Ani : ancienne capitale du royaume d'Arménie
Titre : Ani : ancienne capitale du royaume d'Arménie / auteur(s) : Raymond Haroutiun KEVORKIAN - Jean-Michel THIERRY -
Éditeur : mairie de paris
Année : 1994
Imprimeur/Fabricant : Imprimerie de l'Indre
Description : 21 x 27 cm, 44 pages, couverture illustrée en couleurs, nombreuses photographies, carte
Collection :
Notes : Comité pour la sauvegarde d'Ani, sous le patronage d eJacques Chirac, Maire d eParis, eJacques Toubon, Ministre de la culture et de la Francophonie
Autres auteurs :
Sujets : Ani -- Arménie ancienne
ISBN :
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Le Comité pour la sauvegarde d'Ani s'est donné pour but l'inscription de ce site (Xe-XIIIe siècles) sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité.
L’intérêt historique d’Ani explique cette demande, rendue urgente par les accidents sismiques et climatiques qui ont fragilisé les monuments subsistants. De l'avis des chercheurs, historiens et archéologues, cet ensemble remarquable d'édifices qui constitue un maillon précieux de l'histoire de l'art et des civilisations disparaîtra dans les années qui viennent si aucune action n'est entreprise pour sa sauvegarde.
Le comité pour la sauvegarde d’Ani remercie son excellence monsieur Federico Mayor, directeur général de l’Unesco, pour son soutien, et monsieur Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, pour les démarches qu'il a bien voulu entreprendre.

Avant-propos

C'est le destin de certaines cités de tomber dans l'oubli, après avoir connu des heures de gloire et de prospérité.
Ani, capitale de l'Arménie bagratide autour de l'an mil, célébrée en son temps comme l'une des plus belles villes d'Orient, fut peu à peu abandonnée à son isolement et à sa désolation. Ce que les armes avaient commencé, la pluie, le gel, les forces sismiques sont en voie de l'achever.
D'après les hommes de l'art, si rien n'est entrepris, Ani ne sera plus qu'un souvenir à l'aube du troisième millénaire.
Or, il est essentiel de sauvegarder pour les générations futures ces éclats de civilisation, ces phares qui jalonnent la longue histoire des hommes.
Je pense que Paris, métropole active et vivante, ville des arts et de la pensée, a vocation à se tenir aux avant-postes pour plaider, chaque fois que nécessaire, en faveur du patrimoine de l'humanité et rappeler l'histoire de villes ou de contrées, jadis florissantes, aujourd'hui abandonnées.
Songeons un instant qu'il fut un temps où Ani et Paris devaient briller de feux également éblouissants autour de leurs monuments les plus précieux.
C'est donc avec plaisir et espoir que je salue l'action du Comité, constitué sous la présidence de Georges Duby, en souhaitant vivement que son appel soit entendu.

Jacques Chirac, Maire de Paris


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 Les Arméniens, Histoire d'une chrétienté
Titre : Les Arméniens, Histoire d'une chrétienté / auteur(s) : Gérard DEDEYAN - Ouvrage publié avec l’aide de la fondation Calouste Gulbenkian, la fondation Nourhan Fringhian - Musée Arménien de France, l'Union Générale Arménienne de Bienfaisance
Éditeur : privat
Année : 1990
Imprimeur/Fabricant : Maury imprimeur - Millau
Description : 122 p. 25cm
Collection :
Notes :
Autres auteurs : Aïda BOUDJIKANIAN-KEUROGHLIAN [contribution] - Frédéric FEYDIT [contribution] - Claude MUTAFIAN [contribution] - Jean-Daniel SAHAGIAN [contribution] - Anahide TER MINASSIAN [contribution] - Yves TERNON [contribution] - Jean-Michel THIERRY [contribution] - Monseigneur Norvan ZAKARIAN [contribution] -
Sujets : Arménie -- Histoire -- Christianisme
ISBN : 9782708953567
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Depuis 1988, ils ont été au coeur de l'actualité : les Arméniens de la République d'Arménie sont sans doute les premiers en URSS à exiger une démocratisation de la vie politique qui, à leurs yeux, doit passer par l'autodétermination des habitants du Karabagh, cette terre arménienne en Azerbaïdjan.
Dans le même temps, un épouvantable séisme les met une nouvelle fois à l'épreuve. Pour que les Arméniens de la Diaspora prennent davantage conscience de leur identité, pour que leurs concitoyens des pays d'accueil les connaissent dans ce qu'ils ont d'essentiel, un livre à la fois bref, attrayant et solide au plan scientifique s'est avéré indispensable.

Sous la forme d'un album abondamment illustré, "Les Arméniens, histoire d'une chrétienté", rassemble une équipe d'universitaires de renom, mais aussi d'éminents responsables religieux qui présentent tour à tour leurs Eglises ; c'est-à-dire, dans l'ordre d'importance : les Arméniens apostoliques (90 %) ; les Arméniens catholiques (9 %) ; les Arméniens évangéliques ou protestants (1 %).
Cette démarche, éclatante de démonstration d'oecuménisme interne, dépeint de façon vivante une communauté originale restée, semble-t-il, proche du christianisme primitif.
Nul doute qu'à travers ce pèlerinage aux sources de l'arménité, le lecteur ne comprenne mieux l'étonnante capacité des Arméniens à faire face aux épreuves de l'histoire, comme à effectuer une intégration harmonieuse dans tous les pays, qu'ils soient ou non de tradition chrétienne, où la tourmente les a dispersés.


Critique
Le jeudi 15 novembre 1990 à la salle Nourhan Fringhian, rue Jean Goujon, et le vendredi 16 à l'Eparchie, rue Thouin, les éditions Privat et les auteurs ont présenté au public et aux journalistes Les Arméniens, Histoire d'une Chrétienté. Ce livre collectif, au format 24x32, est le premier d'une série que Privat, probablement le plus grand éditeur français hors Paris, entend consacrer aux "minorités" religieuses, ethniques, le cas échéant carcérales ! L'intention est claire : en même temps procurer aux Arméniens un résumé exact de leur histoire (et de fait ce résumé n'est pas entaché de préjugés chauvins) et donner d'eux à leurs compatriotes français une présentation claire, lisible, à la fois "grand public" et intellectuellement exigeante. Ce sont d'ailleurs, comme il est à peu près de règle dans tous les domaines de connaissance, les meilleurs spécialistes qui font les meilleurs vulgarisateurs; dans le cas présent le linguiste Frédéric Feydit, les historiens Yves Ternon, Gérard Dedeyan, Anahide Ter Minassian, Dickran Kouymjian, Claude Mutafian, l'archéologue et historien de l'art Jean-Michel Thierry, la géographe Aida Boudjikanian. I1 était important pour sa diffusion que le prix du livre restât au-dessous de deux cents francs, ce qui explique suffisamment la fréquence et hétérogénéité des documents en noir et blanc et le caractère un peu brouillé de plusieurs clichés couleur. Les Fondations Fringhian et Gulbenkian et l'UGAB, ont contribue à sa publication.

L'économie du livre se présente ainsi. Deux brèves introductions, l'une du R.P. Michel Riquet, S.J., l'autre de Gérard Dedeyan, le maître d'oeuvre. Suivent les chapitres historiques, qui occupent à peu près les deux tiers de l'espace total. Le dernier tiers est constitué par les chapitres, relativement très nourris, consacrés aux trois Eglises, l'apostolique, majoritaire (90 % des fidèles), la catholique (9 %), dont le rite est reste arménien, l'évangélique (1%), et rédigés respectivement par Mgr Norvan Zakarian, Mgr Mesrob Djourian et le Pasteur Jean-Daniel Sahagian. Pour quelqu'un qui n'est pas né Arménien, le destin (au sens non providentiel du mot) du peuple arménien apparaît comme la concentration exceptionnelle de traits qui se trouvent ailleurs dispersés. ou diversement réalisés.

J'en recense quelques uns: le rapport étroit, en Pologne par exemple, entre identité nationale, résistance de cette identité, et institutions religieuses, l'existence constamment renouvelée, comme pour les Grecs anciens, pour les Juifs, ou les Libanais, ou les Palestiniens, de diasporas, et par voie de conséquence d'une part la déterritorialisation de masses entières de population, d'autre part leur rapport symbolique à une patrie prise dans l'acception "terre des ancêtres", enfin, dans ce cas précis, une relative rechristianisation de cette derniers; le passage au XlXeme siècle, comme en Grèce, de la katharevoussa (*) à la demotiki (*) en tant que langue littéraire; I'occidentalisation, comme pour les Juifs, les Libanais, les Maghrébins; le génocide enfin, si patent qu'il gêne et irrite certains Juifs soucieux de conserver un caractère unique, la colère de Dieu contre son peuple, à l'holocauste...

Les problèmes les plus sensibles pouvaient difficilement être traités dans un ouvrage aussi oecuménique que celui-ci. J'en citerai de nouveau trois, par ordre décroissant de généralité. L'un, extrêmement répandu, réside dans un certain embarras où se trouve l'incroyant lorsque son identité nationale a été maintenue pour l'essentiel par une religion et son Eglise; je crois qu'il est aisé de faire de cette dimension, en principe superfétatoire, une richesse. Un autre, extrêmement commun lui aussi, puisqu'il touche un très grand nombre d'immigrés et errants Immigrés, tient à la faible possibilité, pour tout individu ainsi déterminé, de concilier dans tous les cas deux allégeances, deux fidélités fortement distinctes; cette difficulté cependant parait moins grande pour les Arméniens que pour d'autres "minorités". Le dernier problème, auquel, par le truchement d'une citation d'Y. Ternon, A. Boudjikanian fait une rapide allusion, se situe dans le retard d'accommodation des partis politiques anciens de la diaspora à la victoire électorale du MNA et à son accession au pouvoir en Arménie "soviétique"; il s'agit cette fois d'une situation spécifique, qu'A. Ter Minassian a pu exposer avec plus de liberté dans son article d'Hérodote.

Placés in fine, une bibliographie et surtout, initiative heureuse dans ce genre de publication, un index permettent au lecteur de prolonger les apports d'un petit ouvrage plaisant.

(*) Katharevoussa : langue des puristes, proche du grec ancien ; Demotiki : la langue employée par le peuple

Michel Gauthier-Darley (1923-2002), dans France-Arménie, numéro 96, Décembre 1990


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Beaux-livres
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 Les Arts arméniens
Titre : Les Arts arméniens / auteur(s) : Patrick DONABEDIAN - Jean-Michel THIERRY -
Éditeur : Citadelles et Mazenod
Année : 1987
Imprimeur/Fabricant : Parsi : Lazare-Ferry ; Evreux : Herissey
Description : 623 p
Collection : L'Art et les grandes civilisations ISSN = 0066-7951 : 17
Notes : Principaux sites arméniens par Pattrick Donabédian ; Notices complétées par Jean-Michel et Nicole Thierry
Autres auteurs :
Sujets : Art arménien * Art -- Arménie -- Histoire
ISBN : 9782850880223
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Une édition historique

L'Art Arménien est un domaine vaste et riche : plusieurs milliers d'églises et plus de vingt mille manuscrits répertoriés mais aussi de la céramique et de l'orfèvrerie.
Voilà ce que Jean-Michel Thierry, chargé de cours de culture arménienne à l'INALCO et Patrick Donabedian, Docteur en Histoire de l'Art (Paris) et Docteur ès Sciences Artistiques de l'Académie des Beaux-Arts d'URSS ont voulu immortaliser à travers l'ouvrage publié aux Editions Mazenod, ouvrage auquel a participé Mme Nicole Thierry.
Ce livre révèle, outre l'origine thrace du peuple arménien, quelques faits historiques et légendaires de notre histoire religieuse, comme par exemple la légende de saint Grégoire bravant le Roi Tiridate ou Dertad III. Axé avant tout sur l'architecture arménienne, cet ouvrage est présenté par Jean-Michel Thierry comme un complément de l'œuvre de Mlle Sirarpie Der Nercessian.
En effet, J.-M. Thierry et P. Donabédian ont inclus dans leur livre des documents architecturaux d'édifices situés très à l'ouest de l'Arménie historique, ou des monuments jusqu'ici négligés ou inconnus (voir Gamk n°799 du 1-2 novembre 87). D'ailleurs, le tableau des sites architecturaux arméniens représente à lui seul une documentation synthétique et originale de l'étendue géographique de notre rayonnement culturel et national.

Abondamment illustré par de très belles photos couleurs, soit de l'ensemble, soit des détails d'une église ou d'un monument, le livre présente, de plus, de nombreuses vues de khatchkars ainsi que les plans des principaux édifices. Bien entendu, I ‘orfèvrerie et la céramique trouvent également une place prépondérante dans l'ouvrage, à côté de très nombreux manuscrits. Ainsi, près de 900 illustrations jalonnent les pages de ce livre, accompagnées d'une rétrospective de chaque domaine de l'art arménien, rétrospective chronologique survolant des siècles d'histoire, allant du Vle siècle avant J.C. à l'époque moderne.

Document très complet, témoignage de la vitalité et de la créativité d'un peuple, "les Arts Arméniens" de J-M. Thierry et P. Donabedian méritent de figurer dans une bibliothèque...

Gérard Mouradian, France-Arménie (Décembre 1987)


Autre commentaire

Il y a tout juste deux ans, en octobre 1985, les visiteurs du Musée de la Marine de Marseille pouvaient admirer une splendide exposition consacrée au livre arménien à travers les âges. Dans les vitrines, de magnifiques manuscrits enluminés côtoyaient de rarissimes impressions où l'élégance des caractères choisis rivalisait avec la beauté des gravures rappelant les ouvrages illustrés par Schauffelein ou Bernard Salomon. Toutefois, une absence remarquée, celle du livre concernant l'Arménie et les Arméniens.

Les collectionneurs et les bibliophiles connaissent bien ces volumes réputés que l'on rencontre, parfois, au hasard des ventes. Par exemple, La Cosmographie, de Pierre Apian; les Discours et histoire véritable des navigations, pérégrinations et voyages faits en Turquie, de Nicolas d'Arseville; les Relations de divers voyages curieux, de Melchisedec Thévenot; les Voyages au Levant et en Asie de Jean Thévenot ou Les Six voyages en Turquie, en Perse et aux Indes, de Jean-Baptiste Tavernier. A ces titres des xve et xve siècles, il serait possible d'en ajouter quelques-uns, imprimés au xvii~e siècle. Mais il faudra attendre notre époque pour, de nouveau, trouver des ouvrages dignes de figurer dans la bibliothèque d'un amateur éclairé. Il s'agit là, naturellement, de publications où la qualité du texte va de pair avec le choix des illustrations, des caractères et l'élégance de la mise en page. Et encore, leur nombre se limite à quatre. Tout d'abord, les deux volumes du Armenia. Travels and Studies, de H.F.B. Lynch (1901); ensuite, ceux de Die Bankunst der Armenier und Europa, de Strzygowski (Vienne 1918) puis, les trois volumes de La Roseraie d'Arménie, d'Archag Tchobanian (Paris 1918,1923 et 1929), et enfin L'Art Arménien de Sirarpie Der Nersessian (Paris 1977). Depuis, plus rien. Il faudra, de nouveau, patienter, plus d'un demi-siècle pour pouvoir leur adjoindre Les Arts Arméniens, de Jean-Michel Thierry (chargé de cours à l'École Nationale des Langues Orientales Vivantes et directeur du Centre d'Études et de Documentation sur l'Art Chrétien Oriental) et Patrick Donabédian (Docteur de IIIe cycle en Histoire de l'Art et Docteur Ph. D. ès Sciences Artistiques de l'Académie des Beaux-Arts de l'U.R.S.S.) que publient les prestigieuses Éditions Mazonod.

Trop souvent, on croit qu'il suffit d'une centaine d'illustrations en couleurs et d'une incertaine présentation pour obtenir un livre d'art. Rien de plus faux, et les responsables des Éditions Mazonod le savent bien qui cherchent toujours à allier la qualité et la précision du texte avec une iconographie rare ou inédite. Tels sont les soucis dominant la célèbre collection L'Art et les Grandes Civilisations, riche de plus d'une quinzaine de titres dont La Préhistoire de l'Art Occidental, I'Art en Inde, L'Art de l'Ancien Japon, Des Barbares à l'An Mil, I'Art Baroque... et maintenant Les Arts Arméniens.

Par ailleurs, la rédaction des ouvrages a été confiée aux plus éminents spécialistes: André Leroi-Gourhan, Kostas Papaioannou, William Watson, Danielle et Vadime Elissoeff, Marcel Durliat, Yves Bottineau... et la recherche iconographique demande plusieurs années de labour. Le résultat, des livres qui satisfont tout à la fois le public éclairé des amateurs d'art et celui des érudits. Une collection qui est à l'art ce que La Pléiade est à la littérature.

Par son titre, Les Arts Arméniens, cet ouvrage pourrait induire en erreur le lecteur profane, aussi les auteurs s'empressent-ils de délimiter leur propos : "Il n'est pas facile de dire ce qu'est exactement l'art arménien. Précisons d'abord que nous n'envisagerons pas ici l'art comme "la manière de faire une chose selon certaine méthode, selon certains procédés" ainsi que le veut Littré. Nous en écartons, en effet, les arts dits libéraux (poésie, musique) mais surtout nous nous attacherons davantage aux œuvres d'art elles-mêmes qu'à leurs procédés d'exécution.

"A la notion d'art ainsi définie, se trouvent implicitement jointes deux connotations, l'une esthétique, l'autre historique. En ce qui concerne la première, nous serons volontairement brefs car il s'agit là d'une question purement subjective. Nous nous contenterons de fournir au lecteur des éléments d'appréciation. La seconde, la valeur historique, nous paraît plus importante à exprimer car l'œuvre d'art contribue à la connaissance d'une civilisation au même titre qu'un texte littéraire. Nous attacherons en ce sens une attention particulière aux arts mineurs, qui, touchant de plus près la vie quotidienne, expriment mieux que les chefs-d'œuvre la mentalité d'un peuple."

Cela étant, Les Arts Arméniens se présentent comme une réponse à ce que pensaient, il y a peu encore, la plupart des historiens de l'art. Ainsi, en 1887, J. Mourrier écrivait que "Ni les Arméniens, ni les Géorgiens n'ont pu créer un art absolument original..., leur architecture, comme le pays, a perpétuellement subi l'influence étrangère". Cette influence étant, naturellement, celle de Byzance. Des historiens comme L. Bréhier et Ch. Diehl - ce dernier, dans son Manuel d'art byzantin (1925-1926) - n'affirmeront pas autre chose. Pourtant, les documents ne manquaient pas; des ouvrages paraissaient régulièrement dont ceux de F. Dubois de Montpéreux, Ch. Texier, Grimm ou M.F. Brosset. En vain. Il faudra attendre les travaux de J. Strzygowski et, tout particulièrement son Die Baukonst der Armenier und Europa (1918) - ouvrage riche de plus de 800 illustrations - pour que les spécialistes s'intéressent enfin, et sérieusement, aux arts arméniens.

Le récent développement des recherches concernant les arts arméniens a permis de constater que "les Arméniens se sont montrés de grands artistes surtout dans deux domaines, l'architecture et la miniature; c'est là que ce sont révélés au mieux leur savoir-faire et leur créativité. Il ne faudrait pas négliger pour autant d'autres formes d'expression, notamment la sculpture sur stèles (les khatchkars) ". Les arts mineurs également, c'est-à-dire les bronzes, la sculpture sur bois, les poteries, les céramiques et l'orfèvrerie, ces objets de tous les jours, ne peuvent être ignorés. Toutefois, la connaissance que nous en avons est toute nouvelle. Par contre, il n'en va pas de même avec la sculpture sur pierre ou les peintures murales car les éléments d'appréciation manquent.

De nos jours, les ouvrages concernant les arts arméniens abondent, pourtant Les Arts Arméniens ne leur ressemble en rien et se révèle tout à fait original. Les raisons de cette différence, les auteurs l'exposent à la fin de leur introduction:

"Enfin une dernière et importante remarque s'impose. Nous nous sommes aperçus en effet que, pour expliquer complétement et clairement ce qu'est l'art arménien, ses origines, son évolution, ses multiples aspects, plusieurs volumes auraient été nécessaires. Il fallait donc nous résigner à choisir entre deux attitudes: ou condenser les connaissances indispensables dans un exposé forcément un peu austère, ou se contenter d'idées générales d'une lecture plus facile, mais relevant moins dé l'histoire que de la critique d'art. Nous avons rejeté cette dernière solution, car plusieurs ouvrages récents remplissent parfaitement cet office."

Ce souci se traduit dans la structure même du livre. Et Jean-Michel Thierry et Patrick Donabédian, qui comptent parmi les meilleurs spécialistes occidentaux actuels de l'art arménien, savent l'importance de la clarté dans l'exposition. Aussi n'ont-ils pas hésité à subdiviser leur ouvrage en quatre vastes époques.

L'œuvre s'ouvre sur une introduction, à la fois historique et théorique, où les auteurs, après avoir explicité le concept d'art, situent l'Arménie et les Arméniens. L'espace et le temps. Pareillement, des explications sont données quant aux différentes techniques utilisées. Ils y montrent, également, l'extrême importance du Christianisme en tant qu'élément fondateur pour les arts de cette nation.

Nous savons que la terre ne demeure jamais indifférente et participe aux expressions artistiques; il en va de même pour les facteurs ethniques et donc nationaux. C'est la raison pour laquelle les auteurs n'aborderont ici que les arts produits essentiellement par les Arméniens. Cette vision, toute naturelle, implique un élargissement inhérent à l'histoire car: "On est tout de même frappé par la facilité avec laquelle les Arméniens acceptaient, contrairement aux autres peuples du Proche-Orient, les migrations et s'adaptaient aux conditions nouvelles qui leur étaient imposées. Cette constatation nullement péjorative explique, au contraire, la pérennité de la culture arménienne et son expansion." Et l'art arménien se développera en de lointains ailleurs: certes, la proche Géorgie, mais aussi la Crimée, la Pologne, l'Ukraine et même l'Italie qui "a été au Moyen Âge le pays occidental qui a eu les liens les plus étroits avec l'Arménie... Qu'il nous suffise de dire que l'installation de communautés arméniennes n'a pas cessé depuis le haut Moyen Âge mais s'est accrue dans des proportions importantes à la fin du XIVe siècle." Les traces de cette dernière communauté, aujourd'hui oubliée, ne manquèrent pas: "On sait que de nombreuses églises arméniennes ont été construites dès le VIe siècle (Santa Maria de Matera), mais surtout plus tard, aux Xllle et XIVe comme Saint-André de Tarente et Saint-Lazare de Venise, celle de Pérouse. La plupart ont été détruites ou radicalement transformées. Les monastères furent fondés en si grand nombre qu'ils durent s'organiser en un ordre augustinien qui sera totalement italianisé au XVIIIe siècle. Ce qui frappe en effet, c'est l'intégration rapide des Arméniens dans le milieu culturel italien."

A l'introduction, succèdent les quatre chapitres formant le corps de l'ouvrage. Un travail remarquable a été réalisé pour la précision et la richesse des données rassemblées ainsi que pour l'étendue des époques abordées. Tout d'abord l'art de la période préalable (VIe av. J.-C. - VIIe après. J.-C.) qui s'achève par l'âge d'or du haut Moyen Âge; ensuite, l'époque des royaumes (IXe - XIIe siècles) où plusieurs États-royaumes d'Ani, de Siounie, de Kars, du Vaspurakan, de Tasir-Lôri et principauté du Taron - luttent pour maintenir leur indépendance; puis viennent les siècles de la féodalité (XIIe - XVe siècles) avec, notamment, le royaume de Cilicie, mais aussi les premières importantes communautés diasporiques; l'art des XVIIe et XVIIIe siècles viendra clore cet ensemble.

En dépit des vicissitudes de l'histoire, l'art des Arméniens demeure, ce qui permet à Jean-Michel Thierry d'affirmer, dans sa conclusion, que malgré des "rapports qu'on ne saurait nier avec les autres arts chrétiens", l'art arménien "reste isolé autonome, étonnamment traditionaliste. Et pourtant les Arméniens lorsqu'ils s'expatrient participent sans réticence à la vie culturelle des pays qui les accueillent." Et il ajoute que "la contradiction entre cette extraordinaire faculté d'adaptation aux sociétés humaines les plus disparates et le conservatisme pesant sur la vie affective, culturelle et donc artistique n'est pas le moindre des mystères de l'âme arménienne."

Tout au long de ces chapitres, les auteurs se sont attachés à maintenir des constantes thématiques: les architectures religieuse et civile, la sculpture, les thèmes décoratifs et ornementaux, la peinture et les miniatures, les khatchkars, la monnaie et les arts mineurs.

Pour cet ouvrage de plus de six cents pages, Jean-Michel Thierry et Patrick Donabédian ont pu rassembler une iconographie riche de plus d'un millier d'illustrations dont plusieurs centaines en couleurs et or. Cette dimension, inédite à ce jour, fait des Arts Arméniens une œuvre s'inscrivant en parallèle au Musée imaginaire de la sculpture mondiale d'André Malraux auquel, certainement, ils ont dû songer. Toutefois, ce n'est point là un ordinaire recueil d'illustrations, semblable à tous ceux que nous ne connaissons que trop. Non. Des légendes extrêmement documentées, de caractère scientifique, les accompagnent. Toute cela fait que cette réalisation s'affirmera incontestablement comme l'ouvrage de référence le plus exhaustif et le plus sûr pour tous ceux, Arméniens et non Arméniens, qui auront à s'en servir.

Sur un autre plan, ce travail, tant du point de vue scientifique qu'esthétique, témoigne de manière impressionnante en faveur de la civilisation et du patrimoine artistiques arméniens, et, a fortiori, plaide contre l'abandon ou la destruction d'une partie considérable de ce patrimoine aujourd'hui en Turquie.

Il apporte la démonstration de la variété et de la richesse que peut prendre la création artistique chez un peuple, création qui constitue l'un des moyens les plus sûrs pour la connaissance d'une civilisation.

Enfin, cet ouvrage a le mérite d'inventorier et de présenter tout un ensemble d'édifices trop longtemps ignorés par l'Occident car "l'Arménie était comme l'Italie un véritable réseau d'édifices témoins du Christianisme primitif." Cette exploration, qui offre une source considérable de matériaux nouveaux pour les spécialistes, permettra de mesurer, à son exacte dimension, l'influence de l'art arménien sur les pays voisins, en particulier la Géorgie, infirmant ainsi les thèses des partisans de l'influence byzantine et celles des historiens turcs qui affirment que les monuments arméniens sont l'œuvre de Turcs christianisés.

Ce n'est pas là le moindre mérite de cet ouvrage dont la publication constituera, nous n'en doutons pas, un événement des plus importants.

Gérard Bédrossian, Cahiers arméniens ANI, N° 3 (1987)


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 Le Couvent arménien d'Horomos
Titre : Le Couvent arménien d'Horomos / auteur(s) : Jean-Michel THIERRY -
Éditeur : Peeters
Année : 1980
Imprimeur/Fabricant : Louvain
Description : 19 x 26 cm, XII-99 p.-16 p. de pl. : ill., couv. ill. en couleurs
Collection : Matériaux pour l'archéologie arménienne : II
Notes : Bibliogr. p. X-XII. Index
Autres auteurs :
Sujets : Architecture -- Turquie -- Horomos (Turquie), couvent d' * Architecture religieuse -- Turquie -- Armenie
ISBN : 280170122X
Lecture On-line : non disponible

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2358
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 Les sculptures de la coupole de l'ermitage de Spitakavor en Siounie
Titre : Les sculptures de la coupole de l'ermitage de Spitakavor en Siounie / auteur(s) : Jean-Michel THIERRY -
Éditeur : Pères mekhitaristes de Venise
Année : 1978
Imprimeur/Fabricant : Tipo-litografia armena - Veneza
Description : 17 x 24 cm, 11 pages, 10 reprodcutions photographiques
Collection :
Notes : Extrait de la revue "Bazmavep" 1977/3-4, pp. 637-648
Autres auteurs :
Sujets : Architecture religieuse
ISBN :
Lecture On-line : non disponible

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711
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 La Cathédrale des Saints-Apôtres de Kars , 930-943
Titre : La Cathédrale des Saints-Apôtres de Kars , 930-943 / auteur(s) : Jean-Michel THIERRY -
Éditeur : Dépositaire Éditions Peeters - Louvain
Année : 1978
Imprimeur/Fabricant :
Description : 19 x 26 cm, VIII-71 p.-VIII p. de pl. ill., couverture illustrée en couleurs
Collection : Matériaux pour l'archéologie arménienne : 1
Notes : Bibliogr. p. VII-VIII
Autres auteurs :
Sujets : Kars (Turquie) -- Cathédrale des Saints-Apôtres
ISBN : 2801700959
Lecture On-line : non disponible

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INTRODUCTION
On pourra s'étonner que le monument que nous présentons ici n'ait jamais fait l'objet d'une étude archéologique sérieuse et approfondie et qu'il ait fallu attendre l'année 1967 pour qu'en soit publié, pour la première fois, le plan.
Pourtant, par son très bon état de conservation, par sa datation certaine au début du Xe siècle, par l'intérêt de son architecture et de sa décoration sculptée, il aurait dû attirer l'attention des archéologues. Or, il n'en est rien. Comme nous le verrons, J. Strzygowski lui a consacré seulement quelques lignes assez ternes et, plus récemment, G. C'ubinasvili n'en a guère dit plus.
Comment expliquer cette carence, pour un monument situé au cœur d'une ville d'accès, somme toute, facile ? L'explication nous paraît essentiellement politique et militaire. Kars a été, et est encore, sans doute, une des places fortes les plus sûres de la Turquie orientale. Depuis quatre siècles sa citadelle contrôlait la frontière de l'Empire Ottoman, soumise aux attaques des Perses, puis des Russes. Quand l'archéologie arménienne a commencé à susciter l'intérêt du monde savant, dans la seconde moitié du XIXe siècle, Kars était devenu, face à l'expansionnisme tsariste, un véritable camp retranché, bien entendu interdit aux étrangers. L'annexion russe (entre 1878 et 1919) n'arrangea pas les choses, la situation s'étant simplement inversée. Kars devenait, pour les Russes, le pivot de leur défense, en même temps, du reste, qu'une base de départ, et là encore les archéologues étaient jugés indésirables.
Ce n'est qu'en 1964 que les Turcs, qui avaient reconquis la province, autorisèrent le libre accès de Kars. Toutefois, en dépit de cinq séjours dans la ville (en 1959, 1964, 1966, 1967, 1970), notre étude est restée assez superficielle car les autorités locales n'apprécient pas qu'on s'intéresse de trop près aux antiquités arméniennes. Nous pensons, malgré ces restrictions, que les notes qui vont suivre ne seront inutiles, ni à l'archéologue, ni à l'historien.
La cathédrale de Kars se trouve dans l'ancienne ville. Celle-ci, autrefois cernée d'une muraille flanquée de hautes tours, occupe la rive droite d'un petit ruisseau affluent du Kars çay entre, au nord, la citadelle, assise sur un dyke volcanique et, au sud, la ville nouvelle bâtie sur une colline.
Kars est situé à 1750 m d'altitude, sur un plateau sombre et sévère, entaillé de profondes gorges taillées à pic, au fond desquelles coulent de tumultueux torrents.
La ville, nous l'avons dit, est essentiellement militaire et sa forteresse remonterait, selon la tradition, à la plus haute antiquité. Le nom même de Kars serait, selon certains, d'origine géorgienne et, selon d'autres, d'origine turque. Les Arméniens lui donnaient le nom de Karuc', concurremment à celui de Kars.
Les maisons, datant pour la plupart de l'occupation russe, sont basses, massives, austères et, par leurs pierres noires, contribuent à donner à la ville cette impression de tristesse et d'abandon qu'ont ressentie la majorité des voyageurs. Cependant, depuis quelques années, Kars, qui est le chef-lieu du vilayet, s'est repeuplé et compte environ 30.000 habitants, kurdes, turcs et russes blancs. Les progrés de l'élevage, la création d'une petite industrie (lait, fromages), le développement du tourisme lui ont donné une certaine prospérité6.

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