Naissance le 6 août 1843 à Andrinople (NDRL, actuellement Édirné en Turquie).
Hagop Baronian a passé plus de la moitié de sa vie à Constantinople, dont il a peint et critiqué la société dans son œuvre.
Il a fréquenté l'école arménienne de sa ville natale, puis une école grecque, mais n'a pu faire d'études poussées. Doué pour les langues, il a approfondi seul sa connaissance du français, du grec et de l'italien et pratiqué les auteurs classiques grecs et latins. C'est en 1863 qu'il s'installe à Constantinople, où il exercera ... plusieurs métiers : enseignant, fonctionnaire d'État, comptable, journaliste. Son œuvre d'écrivain est notamment liée à son activité de journaliste. C'est dans ses revues qu'il publie la majorité de ses écrits. Il dirige, et souvent rédige seul, les publications. (NDRL, L’animosité de la société, la misère et la tuberculose eurent raison de lui ; sa mort précoce survint en 1891, à Constantinople.)
Baronian est né satiriste, comme d'autres naissent poètes ou musiciens. Non seulement parce qu'il a des dons naturels d'auteur comique, mais aussi parce qu'il les assume comme une vocation, un apostolat presque ...
Il possède deux qualités éminentes pour réaliser cette tâche sociale : une droiture foncière et un sens infaillible du comique. Son propos n'est pas d'amuser ou de s'amuser simplement, mais de corriger, en faisant mal, s'il le faut, et en se faisant du tort, inévitablement. Il dit qu'il préfère manger de l'herbe et rester un homme droit, plutôt que connaître le bien-être et devenir un pique-assiette.
Il restera toujours fidèle à ce credo. Simple et bon, mais surtout honnête, il rira et fera rire sans arrière-pensée inavouable et ne profitera jamais des avantages que le métier de publiciste et la tâche de satiriste pouvaient lui assurer. Fier et indépendant, il ne pliera ni devant l'« establishment » arménien de Constantinople, ni même devant le pouvoir ottoman qui devient de plus en plus tyrannique ... Il critique les dirigeants civils et religieux de la communauté arménienne qui ne font pas leurs devoirs et ne servent pas le peuple, fustige l'administration provinciale ottomane qui écrase les Arméniens de l'intérieur sous les impôts et encourage les agissements criminels des féodaux locaux, il s'attaque même à l'administration centrale, sans craindre la censure ou la suspension. D'ailleurs, ses publications sont sévèrement contrôlées et souvent suspendues, sans qu'il se repente ou change d'attitude.
Krikor Chahinian, "Oeuvres vives de la littérature arménienne"