Naissance le 1er décembre 1880, à Vagharchabad (actuelle Etchmiadzine, Arménie), décès le 4 avril 1933
Spiridon était fils d'instituteur. Mais très tôt, il devient orphelin de père et de mère, et vit sous la tutelle des oncles paternels et maternels. À l'âge de 13 ans, sa famille le place au séminaire Guévorgyan d'Etchmiadzine où, par sa voix douce et agréable, il attire sur lui l'attention de son professeur de musique, qui n'est autre que Komitas Vardapet.
Après avoir terminé ses études, en 1902, il quitte le séminaire, mais devient le plus proche disciple de Komitas et son aide dans la transcription en notes des chants arméniens, liturgiques et folkloriques. Déjà en 1899, quand le célèbre Vardapet revient de sa tournée européenne, il ne se sépare plus de son maître.
Pour parfaire ses études en musicologie, il est envoyé à Berlin où, de 1905 à 1908, il étudie la théorie musicale et la direction d'orchestre ; en même temps, il perfectionne sa voix. À son retour, il devient maître de musique à l'école diocésaine de Chouchi (1908-1909), puis à l'école Nersessian de Tbilissi, en Géorgie (1909-1921) ; durant cette période, il donne plusieurs conférences, dans différentes villes.
À partir de 1921, il revient en Arménie et commence à enseigner la musique. En 1924, il est engagé comme professeur de théorie musicale au conservatoire d'Erevan. Il en sera le recteur en 1930 et restera dans cette fonction jusqu'à sa mort, en 1933. Un peu avant de mourir, il est décoré du plus haut insigne de la République soviétique d'Arménie.
Ses œuvres
Spiridion Melikyan, qu'il ne faut pas confondre avec Romanos Melikyan, a continué et complété l'œuvre de Komitas, qui consistait à sauver les chants populaires arméniens, en les transcrivant en notes et en les publiant. Il trouva un manuscrit de Komitas datant de 1904 et que l'on croyait perdu ; il contenait plusieurs chants populaires que le célèbre Vardapet avait transcrit en notes.
De son vivant, il publia en 1914 Les chants de la région de Chirak. Mais la plus grande partie de ses œuvres fut publiée après sa mort. Entre 1949 et 1952, parut son œuvre complète, en 2 volumes, contenant 533 transcriptions de chants populaires arméniens, avec leurs arrangements.
Les sujets de ces chants sont assez divers : on y trouve des chants de travail dans les champs, des cantiques liturgiques, des chants de mariage, des chansons d'amour, des romances et même des berceuses pour enfants.
De plus, il y a aussi des danses folkloriques, des chants de troubadours. On y découvre les chants et danses particuliers de la région de Sassoun. Les habitants de Sassoun étant des montagnards, les musiques sont plutôt énergiques, comme les pas de danse propres à cette région inaccessible aux paysans des champs.
Spiridon Melikyan a laissé une trace indéniable dans la musicologie arménienne. En même temps il a été le successeur le plus fidèle de Komitas dans son œuvre immense de sauvetage des chants populaires arméniens.
Recueillipar Mons. Joseph Kélékian, L'Église arménienne, numéro 283, Septembre 2019
