Bibliothèque de l'Eglise apostolique arménienne - Paris - ALTINAY , Ayse Gül     Retour à l'Index des auteurs en français    Accueil des catalogues en ligne

Bibliothèque de l'Église apostolique arménienne - Paris
15, rue Jean-Goujon - 75008 Paris || Père Jirayr Tashjian, Directeur
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Ayse Gül ALTINAY
( n. 1971 )

L'auteur

Ayse Gül ALTINAY --- Cliquer pour agrandir
Naissance en 1971

Ayse Gül Altinay est enseignante en anthropologie à l'université Sabanci à Istanbul. Elle a publié plusieurs études sociologiques de grande importance, en anglais et en turc, et a participé à l'aventure du livre intitulé Ebru (Actes Sud, 2009). En 2008, le prix Duygu Asena du Pen Club turc lui a été attribué pour son livre La Violence à l'égard des femmes en Turquie.

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Rangement général
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 Les petits-enfants
Titre : Les petits-enfants / auteur(s) : Ayse Gül ALTINAY -
Éditeur : Actes Sud
Année : 2011
Imprimeur/Fabricant : Nord Copo, Roto-Page, Imprimerie : Floch, Mayenne
Description : 14,5 x 24 cm, 336 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection :
Notes : Traduit du turc par Célin Vuraler, titre original : Torunlar (2009)
Autres auteurs :
Sujets : Survivants du génocide arménien -- Turquie -- 20e siècle
ISBN : 9782742796106
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Le témoignage de vingt-quatre descendants d’Arméniens chassés ou massacrés au cours des années 1915-1918, qui présentent des profils bien différents et souvent inattendus : Kurdes, Turcs, Alevis ou sunnites, tous apprennent incidemment qu’ils appartiennent à une communauté honnie. Ce livre recueille le témoignage de vingt-quatre descendants d’Arméniens chassés ou massacrés entre 1915 et 1918, et qui présentent des profils bien différents et souvent inattendus : Kurdes, Turcs, Alevis ou sunnites, tous apprennent incidemment qu’ils appartiennent à une communauté honnie, que leurs aïeux étaient chrétiens, des chrétiens de Turquie…Le choc de cette révélation tardive provoque en eux des réactions diverses qui vont de la culpabilité à un étrange “flottement” entre deux mondes, brossant un tableau des sensibilités à l’œuvre dans la Turquie d’aujourd’hui. Après Le Livre de ma grand-mère publié aux éditions de l’Aube en 2008, ce texte offre un éclairage exceptionnel sur le grand tabou de l’histoire turque récente, sur l’un des débats intellectuels majeurs du début du XXIe siècle. Par ailleurs, ces micros-récits donnent la mesure de l’histoire non-officielle et laissent entrevoir ce que pourrait être une histoire complète du passage douloureux de l’Empire à la République, ainsi que de la mise en place d’une idéologie officielle.

Article de Philippe Villard, France-Arménie, numéro 375, Mai 2011

Présenté comme un recueil de témoignages de 24 descendants d'Arméniens chassés ou massacrés entre 1915 et 1918, ce texte est bien plus que cela car il soulève, pour ne pas dire bouleverse, de nombreuses questions sur le concept même d'identité. Cet ouvrage montre la fragilité des représentations, de la construction du sens de l'appartenance, mais il dévoile aussi la grande diversité de la façon de se définir soi-même. "Si jamais les Arméniens étaient de nouveau opprimés, je clamerais mon identité arménienne."Zerdüst, 35 ans.
24 témoignages : 24 histoires ébranlées par la vérité soudaine, par la découverte d'une histoire familiale inconnue ou à peine soupçonnée ; découverte souvent fortuite, d'ailleurs, qui prend racine dans le tabou silencieux des liens, des secrets et des histoires familiales.
"Un tel secret nourrit et creuse le manque de confiance en soi." rappelle Arif, 45 ans.
Ils sont Kurdes, Turcs, Alévis ou sunnites, ils retrouvent ou découvrent leurs racines arméniennes ou syriaques et tout s'en trouve chamboulé, dans cette société turque où la question d'identité occupe encore le devant de la scène, cette société qui catégorise, compartimente, où le sens de l'appartenance prime sur le reste, où il y a ceux qui se revendiquent Turcs pure souche... et les autres.
"Je viens du quartier... je suis le fils de Bedriye" Sur quoi, elle a tout de suite dit : "Tu veux dire Bedriye, la jeune infidèle ?" Ses paroles m'ont mis sens dessus dessous. raconte Bedrettin Aykin, 73 ans.
Et comme il ne reste souvent aucune trace du passé, que tout a été oublié, il faut du temps pour prendre conscience de cette réalité nouvelle et se construire à nouveau. Il faut remonter le fil du temps, rebâtir une généalogie et une histoire différente. Même si l'identité se construit et se transforme tout au long de l'existence, nous saisissons, grâce à cet ouvrage, que nous ne nous connaissons pas autant que nous le pensons. Cette dernière phrase, prononcée par l'un de ces «petits-enfants», illustre bien l'état d'esprit de tous ces témoins. Ce livre tend pourtant vers la vie, vers le présent, pas vers le passé. Il apporte, sur cette épineuse question de l'identité, un regard nouveau, plus vivant, plus réel, plus humain.

Philippe Villard, France-Arménie, numéro 375, Mai 2011


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