L'auteur | |
Naissance le 13 juin 1899 à Goris (Arménie), décès le 8 juillet 1937 (fusillé, victime des purges staliniennes). Axel (Alexandre) Bakountz, né Alexander Stepani Tevosyan, est l'une des figures les plus attachantes de la littérature arménienne, tant par la valeur artistique de son œuvre que par le rayonnement de sa personnalité. Bakountz naît en 1899, à Goriss, chef-lieu du Zanguézour (République d’Arménie). Il fait ses études primaires dans sa ville natale, où il a été remarqué comme élève doué par les responsables de l'école. Les notables de la ville l'envoient au Séminaire d'Etchmiadzine, en 1910, où il séjourne cinq ans. Bakountz doit interrompre ses études en 1915-16, à cause de la fermeture provisoire du séminaire : des réfugiés d'Arménie Occidentale ont été installés dans les locaux de l'institution. Le futur écrivain passe l'année académique dans sa province natale. Ce séjour est marqué par deux faits caractéristiques : Bakountz est emprisonné pendant 34 jours, pour avoir publié en article contre le maire de Goriss, et il se consacre à l'enseignement au village de Lor. Ayant réintégré le séminaire l'année suivante, il en termine le cours moyen et est admis comme auditeur, en 1917. Cependant il ne poursuit pas ses études. En décembre 1917, il rejoint le front d'Erzeroum comme volontaire. Il combat à Erzeroum, à Kars, à Alexandropol, puis à Sartarapad, où les troupes arméniennes parviennent à stopper l'avance des armées turques, en mai 1918. Jusqu'à l'été de 1920, Bakountz vit à Erevan, puis à Tbilissi. Il est tour à tour journaliste, étudiant, enseignant et écrivain débutant. Il signe des poèmes en prose et des contes où s'expriment sa douleur et son désarroi devant le spectacle inhumain de la guerre et les dévastations morales et matérielles qu'elle provoque. Il réussit à se rendre à Kharkov, où, jusqu'en 1923, il suit les cours d'agronomie de l'université de la ville. Ses parents, avec qui il ne peut communiquer, croient qu'il a été tué en 1920. Bakountz rentre en Arménie en 1923 et commence à travailler comme agronome, d'abord dans l'administration centrale, puis dans sa province de Zanguézour qu'il sillonne à cheval, prodiguant conseils et enseignements pratiques à ses compatriotes. Il s'inscrit au parti communiste en 1925, après avoir participé, en 1923, à la "liquidation" du parti nationaliste Dachnaktzoutioun, à la demande des autorités. Pendant tout ce temps, il ne cesse d'écrire, mais se consacre surtout à sa tâche d'agronome qu'il tient particulièrement à coeur. C'est véritablement à partir de 1927 qu'il se consacrera à la littérature et réalisera, en une décennie, une oeuvre qui fera de lui un des plus grands prosateurs de la littérature arménienne. Cette ascension méthodique et sûre vers les sommets de l'art est brusquement interrompue en 1936 lors de la purge stalinienne. Bakountz est arrêté, accusé de nationalisme et de trotskisme, et emprisonné. Il est fusillé en juillet 1937, à l’âge de 38 ans. Bakouts a une production dense. Quelques poèmes en prose, des articles et des reportages journalistiques, des nouvelles, quelques romans et des scénarios de films forment l'oeuvre de Bakountz. Trois recueils de nouvelles, “Metnadzor”, “Le Semeur des Terres Noires”, “La Pluie”, des reportages sur la vie agricole regroupés dans “Les Lettres provinciales” et deux ouvrages satiriques, “Hovnatan Martch” et “Kiorès” forment l'essentiel de son œuvre publiée de son vivant. D’après “Œuvres vives de la littérature arménienne” de Krikor Chahinian, avec son autorisation pour l’ACAM |
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