2012 Rangement général
 |   | Les récits de nos vies atteintes |
Titre : | Les récits de nos vies atteintes / auteur(s) : Martine HOVANESSIAN - Une histoire arménienne inconcevable |
Éditeur : | L'Harmattan |
Année : | 2013 |
Imprimeur/Fabricant : | Corlet numérique, 14110 Condé-sur-Noireau |
Description : | 14 x 22 cm, 310 pages, couverture illustrée en couleurs |
Collection : | |
Notes : | Bibliographie p. 261-281 |
Autres auteurs : | |
Sujets : | Génocide arménien -- Récits personnels -- Anthropologie -- Psychannalyse |
ISBN : | 9782343021041 |
Lecture On-line : | non disponible |
Commentaire :Ma proximité avec le champ anthropologique du groupe, mes incursions géographiques dans les communautés arméniennes de la diaspora, mes pratiques d’entretien et d’observation donnant lieu à des rencontres fabuleuses ont fortifié la certitude d’une connaissance enfouie en attente d’un “dire”, d’une transmission espérée d’un savoir sensible. Ces faisceaux d’histoires orales recueillies dans la longue durée déploient un paysage d’une intériorité tourmentée sous bien des aspects, que l’on ne peut imaginer si l’on s’applique au strict exercice monographique. Ici, les récits de nos vies encombrées d’impératifs et d’injonctions de nos parents à la voix étranglée, exilés de l’extrême ou orphelins, ont tenté de délier des mouvements narratifs comme autant de voix prolongeant les corps. Le collectif ne fut pas une visée, surtout pas, mais une référence déchirée, turbulente à apprivoiser, à rendre aimable compte tenu du démantèlement violent dont il a été la cible avec le génocide de 1915. La chorale a surgi à travers une relation de confiance qui s’est tressée grâce au temps. Nous ne voulions rien d’autre qu’être là dans l’échange et retrouver nos gestes, nos mots, nos allégresses dans les écorchures de mémoire. Être là, dans cette histoire arménienne inimaginable qui nous a submergés et qui a brisé nos capacités à nous confronter entre nous, tranquillement, à concevoir un futur possible sans le poids de la menace. Il fallait parler de nos peurs et de nos terreurs intériorisées et dégager un passage possible vers l’idée d’un chemin “à soi”, malgré nos hantises des corps entassés, des corps fantômes, se frayer un passage et permettre de nous caler dans le temps présent. EXTRAIT « Nous nous sommes accordé le temps nécessaire, dans la secrète conviction partagée que des imprévisibles surgiraient, arborant le plus essentiel des scènes et des parcours de vie, du ou des moment(s)qui ont fait basculé la conscience de l’appartenance, nous, enfants d’exilés et de survivants. Nous nous sommes d’une certaine manière arrachés au temps social pour nous rapprocher de nos rythmes intérieurs, incitant au silence, à la méditation compréhensive, au souvenir actif de nos peines. Scansions qui montraient un présent de moindre importance au regard des situations vécues, irradié par une archéologie des mémoires retenues. Nous avons tourné autour de nos cœurs. » (p.41) TABLE DES MATIÈRES Le mode générationnel et « l’arménité » Une tâche ingrate Nos « pactes » autobiographiques : atteindre l’autre Le plaisir du dire Prendre le risque de l’in-cohérence Polyphonie : dégager un horizon Franchir Territorialiser l’exil extrême Le geste poétique : dépenser au lieu de collecter Un rêve effondré Douleur de la langue : l’exil dans l’exil Le corps de l’écriture Tissage Le fragment Les reliques d’un corps social perdu Partie I : « D’où viennent les parents » ? Les épreuves L’écroulement Fissurations Le « témoin interne » Apatride, orphelin : plus de place dans le monde « Il y a toujours un orphelin quelque part » Sentiment d’irréalité : l’atteinte du cœur des mots La complainte : un chant qui hante Deïr Zor Sauvons l’exil La solitude Le roman familial Narrer les parcours à travers la cartographie Les photos Les angoisses abyssales de nos parents Les voix des pères : ce que l’on cherche à dire lorsque l’on parle de son père Le changement de nom du père L’écriture sur le père Mémoires du lieu : une symbolique vigoureuse Hichadagaran (mémorial) Partie II Et nous qui sommes-nous ? Lignes de vie Des positions générationnelles Le sentiment de liberté La Lettre, l’aviateur et le cavalier La lettre : récit du 2.6.2000 La dette Ne pas être différent La banalisation Des douleurs encore… L’insulte est un « coup » La haine et la colère Otage d’une « haine du désir » Nos souvenirs d’enfance : la vie de notre quartier La région sensible Les déclics « L’arrière-pays » : retrouvailles La forteresse : Arménie, juillet 2006 La ruine et l’explosion L’Orient Les logiques sociales Des fragments de ma propre biographie Les plaintes lancinantes La couleur rose Détours, itinéraires : mes compagnons de pensée |
1256 Rangement général
 |   | Revue Hommes et migrations - Diaspora arménienne et territorialités |
Titre : | Revue Hommes et migrations - Diaspora arménienne et territorialités / auteur(s) : Revue Hommes et Migrations - Numéro 1265, Janvier-février 2007 |
Éditeur : | Cité nationale de l'histoire de l'immigration |
Année : | 2007 |
Imprimeur/Fabricant : | |
Description : | 16 x 24 cm, 224 pages, couverture illustrée en couleurs |
Collection : | |
Notes : | |
Autres auteurs : | Martine HOVANESSIAN [directeur] - |
Sujets : | Immigration -- Diaspora arménienen |
ISBN : | 9770223329004 |
Lecture On-line : | non disponible |
Commentaire :Dossier -Diaspora arménienne et territorialités Coordonné par Martine Hovanessian, avec des articles de Emile Temime, Jean-Luc Huard, Sarah Djergaïan, loannis K. Hassiotis, Annick Lenoir-Achdjian, Sarah Mekdjian, Nélida Boulgourdjian-Toufeksian, Tamara A. Galkina, Hasmik Kirakosyan, Gérard Chaliand, Sylvia Kasparian, Krikor Beledian. La notion de diaspora arménienne nécessite à la fois des recherches qui croisent plusieurs échelles et le recours à des champs disciplinaires différents permettant de repérer et d'analyser les évolutions du lien social dans la dispersion.
Mémoire - Telle que je l'imagine : la Cité nationale de l'histoire de l'immigration à travers le regard de ses visiteurs potentiels, par Alexandra Poli Musiques - Toumani Diabaté, par François Bensignor Cinéma Par André Videau Livres Par Mustapha Harzoune
Table des matières Introduction. Par Martine Hovanessian Diasporas et identités collectives. Par Martine Hovanessian Les Arméniens à Marseille. Des années vingt à aujourd'hui., Par Emile Temime La présence arménienne dans l'entre-deux-guerres dans la région Rhône-Alpes. Par Jean-Luc Huard Un territoire de l'identité arménienne, Le 9e arrondissement de Paris. Par Sarah Djergaïan La communauté arménienne de Thessalonique. Organisation, idéologie, intégration. Par loannis K. Hassiotis L'évolution de l'identité arménienne à Montréal. Les relations entre les parents et les écoles arméniennes, par Annick Lenoir-Achdjian Identité et territoire. Les Arméniens à Los Angeles., Par Sarah Mekdjian La migration des Arméniens à Buenos Aires. Le réseau associatif. Par Nélida Boulgourdjian-Toufeksian Les Arméniens à Moscou depuis la dissolution de l'URSS. Par Tamara A. Galkina La migration arménienne vers Paris et sa région dans la période 1988-2004. Par Hasmik Kirakosyan Les Arméniens et la mémoire. Dialogue entre Martine Hovanessian et Gérard Chaliand Langues et identités des Arméniens de la diaspora. État des lieux. Par Sylvia Kasparian Exils et territoires symboliques. Le rôle des revues littéraires d'après la Catastrophe. Par Krikor Beledian |
1205 Rangement général
 |   | Le lien communautaire |
Titre : | Le lien communautaire / auteur(s) : Martine HOVANESSIAN - Trois générations d'Arméniens |
Éditeur : | L'Harmattan |
Année : | 2007 |
Imprimeur/Fabricant : | 14-Condé-sur-Noireau : Impr. Corlet numérique |
Description : | 13,5 x 21 cm, 326 pages, couverture illustrée en couleurs |
Collection : | |
Notes : | Texte remanié de : Thèse de doctorat : Ethnologie : Paris, EHESS : 1990 ; Réédition ; Contient un choix de témoignages. - Bibliogr. p. 305-316 |
Autres auteurs : | |
Sujets : | Arméniens -- France -- Issy-les-Moulineaux Hauts-de-Seine -- Histoire |
ISBN : | 9782296028692 |
Lecture On-line : | non disponible |
Commentaire :Le lien communautaire, ce sont les récits d'une nouvelle territorialisation, la refondation d'un langage collectif et de nouveaux cadres sociaux de la mémoire, les dynamiques de transmission entre des générations à partir des fragments réappropriés d'une histoire nationale pulvérisée. Il ne s'agit pas ici d'une simple monographie locale sur les identifications de la minorité arménienne nouées à un lieu, mais d'un travail anthropologique sur des identités narratives produites en situation d'exil extrême. L'histoire de vie d'Haroutioun, rescapé arménien du génocide de 1915, constitue comme celle de tant d'autres survivants, un moment de vérité sur cette condition du transfert d'un lieu à l'autre et sur l'expérience de la déterritorialisation engendrée par la violence des États. Au moment du débarquement à Marseille et de son acheminement vers une destination de travail, Haroutioun témoigne de l'immense décalage entre son monde interne et un monde extérieur totalement dénué de repères. Le lien communautaire, ce sont les récits d'une nouvelle territorialisation, la refondation d'un langage collectif et de nouveaux cadres sociaux de la mémoire, les dynamiques de transmission entre des générations à partir des fragments réappropriés d'une histoire nationale pulvérisée. |
346 Rangement général
 |   | Les Arméniens et leurs territoires |
Titre : | Les Arméniens et leurs territoires / auteur(s) : Martine HOVANESSIAN - |
Éditeur : | Autrement |
Année : | 1995 |
Imprimeur/Fabricant : | en France |
Description : | 173 p. ill., couv. ill. 25 |
Collection : | |
Notes : | Numéro spécial de "Autrement, Série Monde", 84, mars 1995 Bibliogr. p. 170-173 |
Autres auteurs : | |
Sujets : | Arméniens -- France -- Issy-les-Moulineaux Hauts-de-Seine -- Histoire -- 20e siècle * Arméniens -- France -- Alfortville Val-de-Marne -- Histoire -- 20e siècle * Mémoire collective -- France |
ISBN : | 9782862605319 |
Lecture On-line : | non disponible |
Commentaire :Martine Hovanessian est l'une des anthropologues françaises qui connaît le mieux la communauté arménienne. Depuis quelques années, elle s'attache à rendre compte de la place du religieux dans la construction d'une identité collective diasporique. Le livre qu'elle consacre à la communauté arménienne de France qui s'est fixée à Issy-les-Moulineaux et à Alfortville en témoigne. Cette Arménie des bords de Seine, ce "grenier à mémoire" qui porte les cicatrices du génocide, de l'exil, se retrouve autour de quelques mythes fondateurs dont l'église est l'un des creusets les plus caractéristiques. "C'est même le lieu le plus représentatif du pouvoir communautaire" écrit Martine Hovanessian, à propos de l'église apostolique d'Issy. Les seize pierres de fondation qui symbolisent les onze apôtres de Jésus et les cinq évangélistes (conformément aux traditions multiséculaires arméniennes) ont été chacune pour leur part parrainées par un Arménien, et l'église, construite dans un temps record, a été consacrée et bénie par Vazken 1er, Catholicos d'Etchmiadzine. Autour de l'espace religieux, toute la vie communautaire s'est regroupée, l'édifice jouant le rôle d'un pôle d'attraction pour nombre d'activités. Non pas que toute la population pratique régulièrement le culte, comme ailleurs, les prêtres se plaignent de l'absence croissante des jeunes générations, mais la fidélité se décline moins dans la référence aux actions de l'église que dans la célébration de son rôle historique de préservation d'une identité nationale. Elle perpétue ainsi les représentations et une tradition où la conscience d'appartenance se développe dans la croyance en une irréductibilité. L'église fonctionne comme un catalyseur, lieu d'une réconciliation, forme de centralité dépassant les appartenances de classe, atténuant les différences politiques et les distinctions régionales. C'est dans les espaces religieux, quel que soit le rite, apostolique, catholique ou protestant, que s'est ainsi maintenu l'apprentissage de la langue arménienne, du moins pour ce qui est de l'usage écrit. Lieu de culte et d'enseignement, l'église est aussi le centre de rencontres et d'échanges, même si, aux yeux de certains, la hiérarchie très rigoureuse de son fonctionnement interne déployé par les docteurs en théologie freine les initiatives originales et incite à trouver de nouveaux principes organisateurs de l'espace social arménien. A Alfortville, par exemple, la Maison de la Culture arménienne, inaugurée en 1971, joue un peu ce rôle. Elle incarne une nouvelle conscience diasporique suffisamment dynamique pour proposer au travers des apprentissages culturels "davantage qu'une simple illustration fétichisée des origines". C'est dans cet établissement qu'après le dernier tremblement de terre en Arménie, l'aide d'urgence s'est structurée et organisée. Le mythe d'une unité communautaire arménienne s'y est épanoui au point de doter les Arméniens d'Alfortville d'une force de cohésion incontestable. Pourtant Martine Hovanessian montre avec talent que les forces centrifuges jouent aussi un rôle non négligeable dans la communauté. Les originaires de la même région forment ainsi des micro-communautés qui s'enracinent sur des territoires distincts. Le village arménien de France reproduit, à l'échelle des quartiers de banlieue, des modes de socialisation distincts entre collectivises arméniennes de l'Empire ottoman. La reconstruction partielle de réseaux villageois et familiaux forme quelques noyaux homogènes dans certaines périphéries urbaines et parfois l'identité régionale a de telles racines qu'elle se substitue au sentiment d'une appartenance nationale. Martine Hovanessian va jusqu'à évoquer des villages arméniens réinventés par la diaspora et superposes à ce chez soi qui est devenu, des l'arrivée, l'objectif quasi obsessionnel des familles. Construire sa maison et l'inscrire au coeur d'un quotidien arménien, tel est le but poursuivi par la plupart des immigrants qui ont fui le génocide. "La maison, construite grâce à la mobilisation des ressources communautaires et des énergies familiales, incarne un lieu de pérennité identitaire, un monde clos qui abrite la famille." Car, dans un premier temps, tout est fait pour maintenir la traditionnelle famille patriarcale avec ses hiérarchies internes, assignant à chacun de ses membres un rôle clairement délimité. Ceux qui sont les rescapés de famille démantelées n'ont pas de souci plus pressant que de restructurer les bribes de leur ancienne cohésion. Aujourd'hui encore, les anciens évoquent avec nostalgie une Arménie communautaire faite de convivialité entre ces familles si fortement structurées. Sur les trottoirs d'un même quartier, paroles et dons circulent, les plus vieux sommant les enfants de conserver l'usage de la langue maternelle. Bien sûr, certains témoins évoquent cette vie de quartier comme une contrainte assujettissant les destinées individuelles au rythme collectif. Mais tous reconnaissent qu'ainsi s'est préservé un espace de l'entre-soi qui a permis au patrimoine culturel de demeurer vivant. Martine Hovanessian nous conduit ainsi à travers l'imaginaire de la diaspora arménienne. Evoquant la place privilégiée de l'origine, du parcours migratoire du récit de survie de ceux qui ont fui le génocide, elle nous montre que la première génération a su conserver le souvenir des catastrophes précédant l'exode en même temps que celui de la reconstruction des premiers liens communautaires. C'est seulement en 1928, lors de la crise du textile que connut la France, que les Arméniens qui s'étaient d'abord fixés à Marseille, Lyon, Valence, Décines, Saint-Etienne et St-Chamond, se sont implantés dans la région parisienne. La France apparaît pourtant comme une terre refuge très idéalisée et Martine Hovanessian évoque avec une très grande pudeur les marques d'antipathie dont les Arméniens ont souffert comme bien d'autres étrangers dans les années 30. L'épisode de 1947, date du rapatriement de 7 000 Arméniens de France vers l'Arménie soviétique, illustre cette réalité, même si aujourd'hui on mesure parfaitement l'immense déception que fut ce retour raté vers la terre promise. 1956 a permis à ces arméniens de fuir à nouveau l'URSS et de retrouver la France dont ils avaient oublié pour partie les affronts après la terrible déception "socialiste". Incontestablement ce livre explique la manière particulière dont les Arméniens ont usé pour s'intégrer à la France tout en maintenant la mémoire d'une identité spécifique. Monuments, noms de rues, cérémonies commémoratives marquent l'espace et le temps, inscrivant l'identité arménienne au coeur de ces cités de banlieue que sont Alfortville et Issy-les-Moulineaux Antoine Spire, Les Nouvelles d'Arménie, numéro 3, Mai 1995 |
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