Ondine Khayat a puisé dans les souvenirs de sa grand-mère arménienne, et dans son imagination, pour écrire son premier roman. A trente-trois ans, elle s'est coulée avec aisance dans la vie et la mémoire d'une enfant devenue une vieille dame, après avoir traversé les horreurs de son siècle.
Je m'appelle Louise Kerkorian.
Pour mon grand-père, j'étais Lucine, et je le suis aujourd'hui redevenue. Je suis née à Marache, dans L'Empire ottoman, en 1901. J'ai dévalé les allées radieuses de mon enfance, poursuivie par des éclats de rire. Nous vivions dans une magnifique maison entourée par un immense jardin coloré.
J'ai été aimé et choyée [...]. En 1915, prétextant le rôle de cinquième colonne joué par les Arméniens, les dirigeants jeunes-turcs prirent la décision qui fracassa nos vies contre les parois de l'horreur. Tous ceux que j'aimais furent tués. [...]
Collez votre oreille au monde, et écoutez l'histoire d'une vie qui a cherché dans les ruines de son enfance le chemin de sa mémoire.
O.K.