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Jean LONGNON
( 1887 - 1979 )

L'auteur

 
Naissance le 5 juillet 1887, décès le 3 novembre 1979.
Né Jean Herluison

Publia des textes en ancien français
Conservateur de la Bibliothèque de l'Institut de France (1945-1954 ; bibliothécaire depuis 1934). - Bibliothécaire du Musée Condé à Chantilly (1954-1966). - Archiviste paléographe.

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 L'empire latin de Constantinople et la principauté de Morée
Titre : L'empire latin de Constantinople et la principauté de Morée / auteur(s) : Jean LONGNON -
Éditeur : Payot
Année : 1949
Imprimeur/Fabricant : Saint-Amand, impr. de R. Bussière
Description : In-8° (230 x 145), 364 p., cartes, couv. ill.
Collection : Bibliothèque historique
Notes :
Autres auteurs :
Sujets :
ISBN :
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

AVERTISSEMENT

L'empire latin de Constantinople et la principauté de Morée, nés tous deux de la quatrième croisade, ne constituent pas deux domaines différents. Leur histoire ne forme qu'un seul et même sujet: la seconde, en effet, fit d'abord partie intégrante du premier, et elle le prolongea ensuite, durant près de deux siècles. Il était donc naturel de traiter dans un même volume cette double histoire. On le peut d'autant mieux que, pour la période où l'empire latin offre une matière importante, nous ne possédons que peu de renseignements sur la principauté, et que, d'autre part, quand celle-ci présente un développement particulier, le rôle de l'empire est extrêmement réduit, jusqu'à ce que cet état chancelant disparaisse définitivement.
Cette histoire curieuse, et passionnante sur certains points, de l'établissement des Français dans l'empire grec est mal connue. Et pourtant voici longtemps que des historiens de notre pays y ont dévoué leurs recherches et leurs études. Dès 1657, le grand Du Cange ouvrit la voie avec son Histoire de l'empire de Constantinople sous les empereurs français, qui demeure, malgré les siècles écoulés, un durable monument; et dans le second quart du XIXe siècle, Buchon s'est attaché à faire connaître, par de nombreuses publications, la principauté française de Morée, objet de sa dilection. Depuis, pour ne citer que les principaux érudits, l'Allemand Carl Hopi a renouvelé le sujet par un nombre considérable de matériaux qu'il a su rassembler, mais qu'il a mis en œuvre en 1867-1868 avec une lourdeur indigeste et parfois une légèreté dont on ne s'est pas assez méfié. Puis, au début de ce siècle, tandis qu'un autre Allemand, Ernst Gerland, développait les travaux de son compatriote sur les deux premiers empereurs latins, des Anglais, Sir Rennell Rodd et surtout William Miller, consacraient, chacun de son côté, à la principauté de Morée un ouvrage vivant, sérieux et documenté.
Après de longues années de recherches, je tente à mon tour un exposé de cette double histoire, que je voudrais rendre accessible au lecteur français. C'est une synthèse destinée au grand public lettré et curieux. Et c'est aussi un ouvrage de première main, où les érudits pourront trouver à glaner. Non seulement il a été fait directement d'après les sources imprimées, mais encore il utilise parfois des documents inédits, qu'il m'a été donné de réunir ou qui m'ont été communiqués. En 1942, j'ai eu la chance de retrouver aux Archives des Bouches-du-Rhône une pièce capitale, qui est la clef de l'histoire de la Morée sous la suzeraineté angevine. D'autre part, .à la veille du conflit mondial, j'avais dépouillé, pour le règne de Charles d'Anjou, les Registres Angevins de Naples, criminellement détruits en 1943 par des troupes allemandes en retraite: j'avais noté des centaines de documents concernant la Morée et commencé de les recueillir, quand ce travail fut interrompu par les menaces de guerre de septembre 1938. Enfin mon confrère et ami Charles Perrat, ancien membre de l'École de Rome et professeur à l'École des Chartes, qui avait fait le même travail pour le règne de Charles II, a eu la générosité de mettre à ma disposition les nombreuses pièces qu'il avait rassemblées. Ainsi la précieuse source des Registres Angevins ne sera pas complètement perdue.
On ne s'étonnera donc pas si je m'écarte sur certains points de mes devanciers, soit par l'utilisation de ces documents nouveaux, soit par une interprétation qui m'a paru plus juste des textes déjà connus. J'ai dû rectifier des imaginations ou des confusions de Buchon, des assertions hasardeuses de Hopf : la critique des sources n'ayant point sa place ici, en on trouvera ailleurs la justification (1).
Pour réduire le nombre et l'importance des notes au bas des pages, les références sont rassemblées, en général, à la fin de chaque paragraphe. Elles sont données en principe suivant l'ordre dans lequel les faits sont exposés au cours du paragraphe.
Il convient d'expliquer ici la méthode adoptée pour l'orthographe des noms propres. Pour les noms français, selon l'habitude de l'érudition française, j'ai donné leur forme moderne aux noms des localités dont étaient originaires les chevaliers : j'ai écrit ainsi Robert de Cléry, Geoffroy de Durnay, Guy de Dramelay, et non Clari, Tournay, Trimolay, que présentent les textes anciens.
Pour les noms grecs, j'ai transcrit phonétiquement la prononciation moderne, qui était déjà en usage à l'arrivée des croisés. J'ai suivi en général la méthode adoptée par l'état-major français pour sa carte de la Grèce au 200.000e, sur les suggestions du savant Hase. Toutefois, j'ai préféré traduire par eh, et non kh, la lettre x, dont la prononciation moderne se rapproche du eh allemand : Chalandritsa, Vlachernæ, Chlemoutsi; et devant toutes les lettres autres que e, i et y, j'ai rendu le z grec par c plutôt que par k, afin de me rapprocher des formes adoptées par nos compatriotes lors de leur établissement en Grèce: Calamata, Calavryta, Carytæna. Cependant j'ai conservé certaines transcriptions devenues traditionnelles dans les ouvrages historiques français: Blachernes, Bucoléon, Nicétas; et j'ai rendu les noms antiques suivant la méthode actuellement en usage : Spercheios, Démétrias. D'autres partis, sans doute, peuvent être adoptés sur cette délicate question; mais il n'en est pas, je crois, de parfaitement satisfaisant.
Il me reste, pour terminer, à dire ma reconnaissance à tous ceux qui m'ont aidé dans mon travail et dans la publication de ce volume. Je dois des remerciements particuliers à Charles Perrat pour la communication de ses importants documents angevins, encore inédits. Mon ami Antoine Bon, ancien membre de l'Ecole d'Athènes et professeur à la Faculté des Lettres de Montpellier, m'a fait obligeamment profiter de sa connaissance de l'histoire et des sites, en revoyant ce texte, pour lequel il m'a fait de très utiles suggestions. Enfin, le comte Chandon de Briailles a bien voulu me communiquer un excellent moulage de la bulle d'or qu'il possède de l'empereur Henri, et dont la reproduction orne la couverture de ce volume, comme une image symbolique de l'empire latin de Constantinople.
J. L.
(1) Voir notamment Problèmes de l'histoire de la principauté de Morée dans Journal des Savants, 1946, 77-93, 147-161.


DIVISION DE L'OUVRAGE
Pour la commodité du lecteur qui voudrait étudier à part l'empire latin de Constantinople ou la principauté de Morée, dont l'histoire est ici naturellement mêlée, voici comment se répartissent ces deux matières :
EMPIRE LATIN DE CONSTANTINOPLE
Baudouin 1er, 49-80. — Henri de Hainaut, 81-152. — Pierre et Robert de Courtenay, 153-168. — Jean de Brienne, 169-175. — Baudouin II, 178-186, 225-228.
PRINCIPAUTÉ DE MORÉE
Guillaume de Champlitte, 72-75, 95. —Geoffroy 1er, 111-120, 164-166. — Geoffroy II, 175-177. — Guillaume de Villehardouin, 187-250. — Les Angevins, 250-338. — Les derniers princes, 339-358.


Table des matières

AVERTISSEMENT7
INTRODUCTION. - État du monde chrétien à l'avènement d'Innocent III11
PREMIÈRE PARTIE - LA CONQUÊTE DE CONSTANTINOPLE
CHAPITRE PREMIER. - LA CROISADE19
La prise de croix, 19. — Négociations avec Venise et le marquis de Montferrat, 24. — Le départ, 29.
CHAPITRE II. - LA CONQUÊTE35
Première prise de Constantinople, 35. — Seconde prise de la ville, 41.
DEUXIÈME PARTIE - LES PREMIERS TEMPS DE L'EMPIRE
CHAPITRE PREMIER. - BAUDOUIN Ier (1204-1205)49
L'élection et le couronnement, 49. — Conflit avec Boniface, 55. — Organisation de- l'empire, 61. — Conquête de la Grèce, 69. — Bataille d'Andrinople, 77.
CHAPITRE II. — HENRI DE HAINAUT (1206-1216)81
Régence de Henri, 81. — Henri couronné empereur, 87. — Mort de Boniface et de Kalojan, 98. — Victoire de Philippopoli, 102. — Guerre des Lombards, 106. — Geoffroy de Villehardouin prince de Morée, 111. — Lutte contre les quatre ennemis de l'empire, 120. — La vie dans l'empire latin, 128. — Dernières années du règne, 144.
CHAPITRE III. - PIERRE ET ROBERT DE COURTENAY153
Pierre de Courtenay (1217), 153. — Robert de Courtenay (1221-1228), 159.
TROISIÈME PARTIE - DÉCLIN DE L'EMPIRE ET APOGÉE DE LA PRINCIPAUTÉ
CHAPITRE PREMIER. - JEAN DE BRIENNE (1231-1237)169
CHAPITRE II. - BAUDOUIN II JUSQU'EN 1259178
CHAPITRE III. — LA VIE DANS LA PRINCIPAUTÉ DE MORÉE187
Image de la Grèce féodale, 187. — Le cadre, 188, — Les hommes et les institutions, 194. — État social, 208. — Vie intellectuelle et artistique, 212.
CHAPITRE IV. - GUILLAUME DE` VILLEHARDOUIN (1246-1278)217
Premières années (1246-1258), 217. — Défaite de Pélagonia et chute de Constantinople, 223. — L'alliance angevine, 230. — Dernières années, 240.
QUATRIÈME PARTIE - LA MORÉE SOUS LE PROTECTORAT ANGEVIN
CHAPITRE PREMIER. — CHARLES Ier D'ANJOU ET CHARLES II251
Charles d'Anjou prince de Morée (1278-1285), 251. — Charles II (1285-1289), 262.
CHAPITRE II. — FLORENT DE HAINAUT ET PHILIPPE DE SAVOIE264
Florent de Hainaut (1289-1297), 264. — Isabeau de Villehardouin (1297-1301), 278. — Philippe de Savoie (13011307), 281.
CHAPITRE III. — PHILIPPE DE TARENTE ET LOUIS DE BOURGOGNE292
Philippe de Tarente (1307-1313), 292. — Les Catalans en Grèce, 295 : — Louis de Bourgogne (1313-1316), 301. — Mahaut de Hainaut (1316-1321), 309.
CHAPITRE IV. — LES DERNIERS PRINCES ANGEVINS314
La Morée en 1322, 314. — Jean de Gravina (1322-1333), 320 — Robert de Tarente (1333-1364), 323. — Philippe H de Tarente et Marie de Bourbon, 329. — Jeanne de Naples et Jacques des Baux, 332.
CINQUIÈME PARTIE - LES DERNIERS TEMPS DE LA PRINCIPAUTÉ DE MORÉE
CHAPITRE PREMIER. — LA COMPAGNIE NAVARRAISE ET NERIO Ier ACCIAIUOLI339
Les Navarrais et les prétendants, 339. — Nerio Acciaiuoli, 343. — Pierre de Saint-Supéran prince de Morée, 346.
CHAPITRE II. — CENT URIONE ZACCARIA ET LES DERNIERS ACCIAI UOLI348
Centurione Zaccaria, 348. — Les derniers Acciaiuoli, 352
CHAPITRE III. — SURVIVANCES356
TABLE DES CARTES
1. — Empire latin de Constantinople56-57
2. — Principauté de Morée et dépendances200-201


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