Bibliothèque de l'Eglise apostolique arménienne - Paris - PASCAL , Blaise     Retour à l'Index des auteurs en français    Accueil des catalogues en ligne

Bibliothèque de l'Église apostolique arménienne - Paris
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Blaise PASCAL
( 1623 - 1662 )

L'auteur

Blaise PASCAL --- Cliquer pour agrandir
Naissance le 19 juin 1623 à Clairmont (aujourd'hui Clermont-Ferrand, France), décès le 19 août 1662 à Paris (France).

Mathématicien, physicien, inventeur, philosophe, moraliste et théologien français.

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 Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies
Titre : Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies / auteur(s) : Blaise PASCAL -
Éditeur : Jacqueline Zortian
Année : 2000
Imprimeur/Fabricant : Polycopie
Description : 21x 29 cm, 15 pages, reliure spirale
Collection :
Notes : Édition bilingue français-arménien, Édition à l'occasion de l'anniversaire dix-sept fois séculaire de l'Arménie chrétienne
Autres auteurs :
Sujets : Pascal -- Prière
ISBN :
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Préface

Vers la fin de sa vie Pascal se détourne des sciences et des mondanités pour se consacrer à la recherche spirituelle. La maladie lui inflige de terribles souffrances et le contraint à de longs silences. Il médite, et le fruit de ses pensées se concentre sur de petits feuillets où il note ce dont il veut faire L'Apologie de la religion chrétienne et que nous connaissons sous la forme fragmentaire de Pensées. Est-ce au cours d'une de ces périodes qu'il a composé la Prière pour demander à Dieu le, bon usage des maladies1 ? Ou a-t-il voulu faire le point pendant une de ses rémissions ? Moins de deux ans plus tard, il meurt, le 19 août 1662, dans la fleur de l'âge, à 39 ans.
Ces quinze paragraphes, fortement empreints de poésie, montrent une approche toute intérieure de la spiritualité, nourrie de l'expérience douloureuse de la maladie. L'oraison finale est une offrande de ses souffrances à Dieu et traduit l'aspiration passionnelle à l'amour divin et à son absolu : « Qu'étant malade comme je suis, je me glorifie dans mes souffrances. » Certes, les sources mystiques ne manquent pas, de saint Augustin à sainte Thérèse. Mais le lyrisme douloureux, la foi vécue dans un élan qui arrache le corps à sa misère, l'illumination que procure le tête-à-tête avec Dieu, évoquent pour les Arméniens les belles élégies de Grégoire de Narek, Le livre du chant des douleurs, que le moine a écrites au Xe siècle dans ses montagnes du Vaspourakan, dans la région de Van.
En ce premier anniversaire de la mort de notre Patriarche Suprême, Sa Sainteté Karékine 1er, Catholicos de tous les Arméniens, c'est donc par ces derniers écrits du philosophe français qu'il aimait, et citait volontiers dans ses homélies, que nous voulons rendre hommage à sa mémoire. Au siècle dernier, en 1872, cette prière a été traduite en arménien dans la revue SION, paraissant à Jérusalem. Et pour Pascal comme pour Karékine 1er, la mort fut terriblement précoce et nous sembla injuste, inacceptable.
Nous avions été éblouis lors de sa première rencontre officielle à Paris avec son prédécesseur, le Catholicos Vasken 1er. Karékine était alors Catholicos de Cilicie et, se félicitant de l'indépendance de l'Arménie nouvellement acquise, il avait rappelé que pourtant, le siège historique de Sis n'était toujours pas accessible aux Arméniens, et que la Cilicie n'était plus terre arménienne, rêvant à voix haute d'un «retour sur ses terres de l'Aigle de Cilicie ». Les fidèles assemblés dans la cathédrale de Paris, l'église Saint-Jean Baptiste de la rue Jean Goujon, pleuraient et chantaient avec lui. Peu après, il avait présidé le colloque tenu à Paris sur l'Eglise apostolique arménienne en avril 1993, et avait prononcé la conférence inaugurale sur le Credo. Enfin, nous entendions un prélat de haut rang démontrer qu'il n'y avait aucune différence dogmatique entre l'Eglise arménienne et la grande famille chrétienne, et que le schisme était, une fois de plus, le fait des hommes, non de la foi. Enfin, son élection au Saint Siège d'Etchmiadzine ouvrait la voie à une espérance folle : l'unité des Arméniens, de la mère-patrie des et de la diaspora, des églises, par la réconciliation des sièges d'Etchmiadzine et d'Antélias, devenait possible. Seule cet homme avait le charisme, l'autorité pour imposer cette unité. Lors de son intronisation, le 9 avril 1995, Le dimanche des Rameaux, les délégués du monde entier, les représentants des autres religions, les fidèles venus de nombreux pays, l'Arménie elle-même sortant du long hiver soviétique, des années de guerre, coupée de ses voisins par le blocus, émergeant d'une période de privation, tous, nous étions pleins d'une espérance immense, mais lucide et exigeante. Il promettait, à Dzidzernagaberd, devant la flèche dressée à la mémoire du million et demi de victimes du génocide de 1915, sous le ciel bleu et pur d'Arménie, de ne pas oublier le passé, mais de faire jaillir de la douleur l'avenir vivant. L'Arménie devait sortir de ce passé doloriste et en tirer la force de créer le futur. Et le Notre Père qui fut prononcé alors fut un des plus forts qu'il nous fût donné d'entendre. Un beau printemps...
Il n'aura eu que quatre ans. Quatre années pour parcourir la planète, faire entendre sa parole, représenter au plus haut ce petit peuple, plaider pour la paix et l'union. Et tous de s'émerveiller : les grands de ce monde, devant cet orateur brillant, polyglotte et cultivé, les ecclésiastiques des églises sœurs éblouis par la tolérance et la culture de celui qui présidait la Conférence œcuménique des Eglises, les Arméniens de la diaspora si fiers d'être représentés par une telle personnalité. Le Pape lui-même trouvait en lui un frère, et choisissait ses prières pour accompagner la montée au calvaire du Vendredi Saint. Jean-Paul II avait voulu venir le voir une dernière fois, en Arménie, sur son lit d'agonie, mais sa propre maladie l'en avait empêché.
Car la maladie l'a frappé et l'a condamné au silence. Lui dont on aimait tant la parole, cet homme de dialogue, qui trouvait les mots qui conviennent aux intellectuels ou aux enfants, qui savait enchanter les anciens d'une maison de retraite en entonnant une vieille chanson populaire, cet homme-là a dû passer ses derniers mois dans le mutisme. Terrible ironie.
Terrible ironie, sauf si on revient à ses écrits et à son message. Plongeons-nous dans ses encycliques, ses homélies, ses entretiens. On y trouvera une méditation profonde sur la douleur, sur la maladie, sur la souffrance, constitutive de l'homme, fondamentale pour le Chrétien, inséparable du destin de l'Arménien. «Nous avons la capacité de transmuter la souffrance en feu purificateur. On dit que l'or est plus pur après être passé par les flammes. C'est la même chose pour l'être humain », proclamait-il dans une allocution2 adressée aux étudiants du Collège Universitaire de Beyrouth, en décembre 1979, au plus fort de la guerre civile du Liban. Il expliquait aussi que la souffrance doit être évitée, combattue, certes, mais qu'on peut aussi la transcender quand elle est là, par la « voie sacrificielle. Elle consiste à endosser la souffrance d'autrui avec amour, compassion, camaraderie et solidarité. C'est le sens que nous donnons tous, en tant que chrétiens, au mot croix. »
Dans ses Entretiens avec Giovanni Guaïta3, il consacre de longs développements à la vertu rédemptrice de la douleur :
« La douleur est en effet le résultat du péché, de l'éloignement de Dieu, car la présence de Dieu dans notre âme et dans notre conscience est source de joie, c'est la force pour la victoire sur la douleur. Mais il y a aussi une vision positive de la douleur. Il faut regarder ce que la souffrance produit en nous. Je pense qu'elle nous rend plus authentiquement humains. Elle nous fait retrouver le juste rapport avec Dieu. Combien de fois nous oublions de rendre grâce à Dieu pour ses dons ; il n'y a que la douleur qui nous fait nous tourner vers lui...
«La souffrance peut devenir une purification. Cela ressort clairement de la vie des saints. Elle nous fait comprendre quelles sont les vraies valeurs, spirituelles et humaines, celles qui ont l'empreinte de l'éternité. C'est l'expérience de la souffrance qui nous apprend la différence entre bonheur et plaisir ; trop souvent notre époque confond ces deux concepts.»
Il évoque plus loin son expérience personnelle :
« Souvent, quand j'ai traversé des moments de souffrance ou de maladie, la vie a pris un sens beaucoup plus grand, que je n 'avais jamais perçu étant en bonne santé et heureux. Devant un lit d'hôpital et un cercueil j'ai « senti » la valeur de la vie comme nulle part ailleurs, car ce sont la mort et la douleur qui nous font comprendre la valeur de la vie... La souffrance est le gage de notre liberté : le fait même de son existence nous dit que Dieu respecte notre liberté et notre dignité.»
Il développait aussi volontiers le concept de « métanoïa », qui signifie en grec « conversion », processus de purification et d'élévation à Dieu. Nous ne reconnaissons-nous pas la démarche de Pascal ?
Par-delà les siècles, le philosophe janséniste et le patriarche arménien se retrouvent dans la proclamation de leur foi, dans la sublimation de leurs souffrances, dans la victoire sur leur corps, dans ce dépassement de soi qui reste un modèle pour nous.
Ecoutons Pascal ; retrouvons Sa Sainteté. Ils sont sur leur lit de douleur, et ils nous illuminent...

Jacqueline ZORTIAN, Agrégée de Lettres


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 Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies
Titre : Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies / auteur(s) : Blaise PASCAL - Suivi de Présentation et commentaire de Jean Mesnard
Éditeur : Paris : le Nouveau commerce
Année : 1994
Imprimeur/Fabricant : 63-Teilhède : Impr. Aux amoureux de science
Description : 46 p. : fac-sim., couv. ill. ; 22 cm
Collection : Les Suppléments
Notes : En couverture, fac-similé du manuscrit du MÉMORIAL de Pascal
Autres auteurs :
Sujets :
ISBN : 2855410746
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Pendant les dernières années de sa vie Pascal connut un retour des maux qui ne cessèrent qu'à sa mort, le 19 août 1662.
Dans la Vie de son frère (deuxième version), Gilberte Périer nous dit : « On ne peut mieux connaître les dispositions particulières dans lesquelles il souffrait toutes ses nouvelles incommodités des quatre marnières- -années de sa vie, que par cette Prière admirable que nous avons apprise de lui et qu'il fit en ce temps-là pour demander à Dieu le bon usage des maladies, car on ne peut douter qu'il avait dans le cœur toutes ces choses, puisqu'elles étaient dans son esprit, et qu'il ne les a écrites que parce qu'il les a pratiquées. Nous pouvons même assurer que nous en avons été témoins... » et plus loin : « Quand on lui disait quelque fois qu'on le plaignait, il répondait que pour lui, il n'avait point de peine de l'état où il était : c'est que je connais le danger de la santé et les avantages de la maladie.»
Ne soyons pas surpris, même si notre époque nous offre avant tout le confort, si elle nous fait trembler devant la maladie et la mort. Il serait néanmoins absurde de donner à la démarche de Pascal l'allure d'un paradoxe.
La Prière de Pascal peut être au contraire un recours, sinon le secours. Cette prière est d'abord une invitation à rencontrer un homme et à le faire autrement qu'à travers l'image des Provinciales ou par le découpage des Pensées.
Cette Prière est sans doute le plus autobiographique des écrits de Pascal, en même temps que le plus achevé. Cette prière a été vécue, écrite et méditée.
La Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies est composée de 14 paragraphes qu'achève une oraison (le §).
L'ensemble (les 15 § ont été numérotés par Pascal) peut se lire à la suite, mais encore séparément, chaque partie étant, en elle-même, une méditation.
Cette édition est suivie de larges extraits de la Présentation qu'en a faite Jean Mesnard.
Les travaux de Jean Mesnard sur l'œuvre et la personne de Blaise Pascal ainsi que sur les contemporains qui l'ont approché, n'ont pas d'égal.

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