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Bibliothèque de l'Église apostolique arménienne - Paris
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Emile POULAT
( 1920 - 2014 )

L'auteur

Emile POULAT --- Cliquer pour agrandir
Naissance le 13 juin 1920 à Lyon (Rhône, France), décès le 22 novembre 2014 à Paris (France)

Historien et sociologue, spécialiste de la laïcité française.

Né le 13 juin 1920 à Lyon, mais ayant passé l’essentiel de sa jeunesse à Paris, Émile Poulat, réfractaire au STO pendant la guerre, est ordonné prêtre en 1945. Licencié en lettres classiques et en philosophie, docteur en théologie (1950), il intègre, fin 1949, la Mission de Paris, qui compte dans ses rangs de nombreux prêtres-ouvriers. Lui-même prend un travail salarié, dans une compagnie d’assurances, puis d’assistant de laboratoire. En 1954, il se rallie à la position des insoumis quand Rome décide de mettre fin à l’expérience des P.O. Rayé de l’Ordo du diocèse de Paris en 1955, il se marie la même année avec Odile Jacquin, qui sera toute sa vie son infatigable collaboratrice. Recruté comme sociologue au CNRS, fin 1954, il fonde, avec Henri Desroche, François-André Isambert et Jacques Maître, le Groupe de Sociologie des Religions, patronné par Gabriel Le Bras. Il est aussi, avec les mêmes, à l’origine des Archives de Sociologie des Religions, revue fondée en 1956, dont il coordonne pendant de longues années l’impressionnant bulletin bibliographique. Disciple d’Ignace Meyerson et de Gaston Bachelard, il se fait une spécialité de la sociologie historique du catholicisme. Après des travaux approfondis sur le modernisme (thèse de doctorat d’État en 1962) et l’intégrisme, mais aussi les prêtres-ouvriers, il développe – en parallèle avec Jean-Marie Mayeur – un modèle d’interprétation du catholicisme postrévolutionnaire. Exposé dans Église contre Bourgeoisie (1977), celui-ci met en évidence l’intransigeance de l’Église face à la société moderne, son double rejet du libéralisme et du socialisme au profit d’une troisième voie, expression d’un catholicisme intégral porté par le mouvement catholique : écoles, patronages, œuvres diverses, syndicats, parfois partis, tout un ensemble constituant à la fois une contre-société et une contre-culture.

Directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’EHESS, il anime un séminaire original, où chercheurs et témoins se rassemblent autour d’un maître curieux de tout. Les années passant, il porte une plus grande attention à la laïcité, qu’il aborde en historien, par sa genèse, et qu’il définit comme « la liberté publique de conscience ». Récusant l’idée d’une neutralité excluant les religions de l’espace public, il explique que « le régime de laïcité est un régime d’inclusion, où il y a place pour tous, sans distinction de race, de religion, de croyance, de sexe, etc. ». Chroniqueur à La Croix de 1983 à 1999, il est régulièrement consulté comme expert par la Conférence épiscopale française. La République le sollicite aussi : en 2005, le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, lui confie une mission d’étude sur l’histoire des négociations entre la France et le Saint-Siège ayant permis, au début des années 1920, de régler une partie du contentieux de 1905. Il synthétise l’essentiel de ses idées sur ce thème dans Scruter la loi de 1905 (2010). Le 9 décembre 2012, jour anniversaire de la loi de Séparation, il est décoré des insignes d’officier de la légion d’honneur par le Président de la République, François Hollande, à l’Élysée.
Travailleur infatigable, d’une érudition déconcertante, Émile Poulat est décédé le 22 novembre 2014. Il laisse une œuvre considérable (33 livres, plus 700 articles, plus de 2 000 comptes rendus d’ouvrages). Son ouvrage le plus personnel et le plus attachant est sans doute L’Ère postchrétienne (1994), où il s’interrogeait sur l’effondrement de la culture catholique dans la société moderne, la fin de ce qu’il appelait, en paraphrasant Léopold Sédar Senghor, la « christianitude », et sur le destin d’un monde ainsi « sorti de Dieu ».

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 Les diocésaines, République française, Église catholique : loi de 1905 et associations cultuelles, le dossier d'un litige et de sa solution, 1903-2003
Titre : Les diocésaines, République française, Église catholique : loi de 1905 et associations cultuelles, le dossier d'un litige et de sa solution, 1903-2003 / auteur(s) : Emile POULAT -
Éditeur : Paris : la Documentation française
Année : 2007
Imprimeur/Fabricant : Paris : Impr. Jouve
Description : 1 vol. (IV-577 p.) : ill., couv. ill. en coul. ; 24 cm
Collection :
Notes : En appendice, choix de documents
Autres auteurs :
Sujets : Église et État -- France -- 1905-.... -- Sources
ISBN : 9782110061591
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Faisant suite à la rupture, en 1904, des relations séculaires entre la France et le Saint-Siège, la loi du 9 décembre 1905 abrogeait le concordat de 1801, supprimait le budget des cultes et confiait à des associations de droit privé le soin de pourvoir à l'exercice public du culte. La papauté condamna la loi et interdit aux catholiques la formation de telles associations. C'était l'impasse. Pourquoi cette opposition et comment sortir de cette situation ? On assistait au choc de deux cultures - la nouvelle culture laïque et la culture catholique traditionnelle - et de deux droits, civil et ecclésiastique. La reprise des relations diplomatiques en 1920 permit d'entamer des négociations qui furent longues et difficiles. Un accord paradoxal finit par aboutir, sans que soit modifiée la loi ni levée sa condamnation : des associations cultuelles diocésaines, adoptées par tous les diocèses à la satisfaction commune et toujours en vigueur. C'est ce dossier dans toute son ampleur - deux cents pièces sur un siècle - qui est ici constitué et publié à la demande du Premier ministre en accord avec le Saint-Siège et grâce aux facilités ouvertes. Riche dans l'ordre juridique, il est aussi fascinant sur le plan psychologique : souplesse de Briand, résistance des évêques, méfiance de la papauté, patience de Poincaré, souci catholique de savoir à quoi l'on s'engage et moyennant quelles garanties, " clair-obscur " général sur cette expérience inédite que constitue la séparation... Faut-il s'étonner si cette publication nous oblige à un réexamen en profondeur de bien des notions reçues ?

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