Titre : | La Psychologie du Christ chez saint Bonaventure / auteur(s) : Augustin SEPINSKI - |
Éditeur : | Paris, J. Vrin |
Année : | 1948 |
Imprimeur/Fabricant : | Limoges, impr. de A. Bontemps |
Description : | Gr. in-8° (250 x 165), XII-267 p., planche |
Collection : | |
Notes : | Table des citations, table des noms, able des matières |
Autres auteurs : | |
Sujets : | Christologie |
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Lecture On-line : | non disponible |
Commentaire :AVANT-PROPOS DE L’AUTEUR« Il n'y a pas de doute, écrivait noblement saint Léon, que la grandeur de l'oeuvre de Dieu ne dépasse de beaucoup les ressources du discours humain. Mais ce qui rend difficile d'en parler est précisément ce qui interdit de s'en taire. Car ce n'est pas seulement à son essence divine, mais encore à sa nature humaine que s'applique la parole du prophète : Generationem eius quis enarrabit (Is., LIII, 8)? Aussi jamais la matière à louange ne fait-elle défaut, parce que les moyens du panégyriste sont toujours insuffisants. » De fait, sur cette humanité du Sauveur, la pensée chrétienne s'est de tout temps portée avec prédilection et peu à peu organisée en discipline plus ou moins systématique, depuis les aperçus fugitifs sur les perfections de l'Homme-Dieu que les Pères de l'Église ont rattachés aux textes de l'Évangile ou aux grands anniversaires liturgiques jusqu'aux modernes « vies de Jésus ». Sans avoir les scrupules positifs de l'historien ou les préoccupations pastorales du laudator dont parlait saint Léon, les théologiens, à leur tour, ont soumis à leurs investigations la figure de l'assumptus homo pour en reconstituer les traits. La psychologie du Christ forme, de ce chef, une partie considérable de nos traités De Verbo incarnato. Mais la « nature humaine » du Verbe fait chair, comme l'affirmait le grand pape, ne laisse pas d'être presque, aussi mystérieuse et ineffable que sa divinité. Aussi rien d'étonnant à ce que la théologie catholique ait abouti sur ce point à des systématisations différentes, dont les meilleures, au demeurant, ne relèvent pour une bonne part que de la probabilité. C'est surtout d'après les principes et les cadres de saint Thomas que la théologie courante aime aujourd'hui présenter cette psychologie de l'Homme-Dieu. Les sobres analyses du Docteur angélique ont même rencontré, chez les Monsabré, par exemple, les Schwalm, les Héris et les Hugon, d'abondants commentaires pour les mettre à la portée du moyen public. Sans marchander à cette exposition classique l'estime et le respect qui lui sont dus, il reste néanmoins permis de penser qu'elle n'épuise pas complètement le problème et que l'effort parallèle auquel se livrèrent, dans un esprit d'émulation plutôt que de concurrence, les grands docteurs contemporains de saint Thomas n'est pas indigne de considération. Aussi avons-nous cru qu'il ne saurait être inutile de consacrer une étude ex professo à l'œuvre de saint Bonaventure sur le sujet. Nul peut-être n'a plus profondément ressenti le « mystère » de Jésus : ne disait-il pas que le Verbe incarné est seul capable d'expliquer le mystère de l'Incarnation'? Ce qui ne l'empêche pas d'y appliquer ses multiples activités de prédicateur, de mystique, d'exégète et de théologien. Rassembler en une synthèse méthodique et critique ces matériaux dispersés pour les éclairer à la double lumière de la théologie du temps et des travaux divers dont cette matière a fait depuis l'objet : tel a été notre but. Nous avons été soutenu dans cette tâche par le désir de faire mieux apprécier la doctrine franciscaine en la personne d'un de ses principaux témoins et par l'espoir d'y intéresser un plus grand nombre de nos contemporains, qui auront peut-être la joie d'y découvrir, pour avancer dans la connaissance et l'amour du Christ, des éléments qu'ils ne soupçonnent pas. Amorcée dès 1937, mais interrompue du fait de la guerre et des charges professionnelles, cette étude n'a pu être reprise qu'au lendemain d'une expulsion douloureuse qui nous a conduit vers cette vieille cité lyonnaise où saint Bonaventure a trouvé la mort, épuisé par les labeurs incessants de l'étude et de l'apostolat. Nous avons la satisfaction de la présenter aujourd'hui à l'Alma Mater de Strasbourg dont nous avons partagé l'exil. Qu'elle soit l'humble expression de la gratitude qui nous anime à l'égard de nos anciens maîtres tant de la Faculté de théologie que de l'Institut de droit canonique. Dans cet hommage de reconnaissance il nous est particulièrement agréable de comprendre tout d'abord leur chef regretté Mgr Martin pour l'accueil toujours sympathique et encourageant que, pendant vingt ans, il n'a pas cessé de réserver aux franciscains de France et d'ailleurs, puis M. le Professeur Rivière pour les précieux conseils dont ce travail a bénéficié.
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