Bibliothèque de l'Eglise apostolique arménienne - Paris - STIERLIN , Henri     Retour à l'Index des auteurs en français    Accueil des catalogues en ligne

Bibliothèque de l'Église apostolique arménienne - Paris
15, rue Jean-Goujon - 75008 Paris || Père Jirayr Tashjian, Directeur
Téléphone : 01 43 59 67 03
Consultation sur place du mardi au jeudi, de 14 heures à 17 heures


Henri STIERLIN
( 1928 - 2022 )

L'auteur

Henri STIERLIN --- Cliquer pour agrandir
Naissance le 2 avril 1928 à Alexandrie (Égypte), décès le 10 septembre 2022 à Genève (Suisse)

près des études classiques en Suisse, il publie à Paris ses premiers titres à l’âge de 20 ans ; comme comparatiste, il se spécialise dans l’histoire de l’art et de l’architecture. Il réalise un travail de sémiologie qui souligne le caractère emblématique des monuments. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur les civilisations antiques et sur l'architecture de l'islam.
Chevalier de la Légion d'honneur en 2004 au titre de la Francophonie.

Site web de l'auteur : www.stierlinhenri.com/

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Rangement
Beaux-livres
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 Orient byzantin
Titre : Orient byzantin / auteur(s) : Henri STIERLIN - de Constantinople à l'Arménie et de Syrie en Ethiopie / par Henri Stierlin ; photos par Anne et Henri Stierlin
Éditeur : Seuil
Année : 1988
Imprimeur/Fabricant : Impr. en Autriche
Description : 232 p. : ill. en noir et en coul. ; 32 cm, 209 planches couleur, 46 plans et cartes
Collection : L'Art antique au Proche-Orient . ; [3]
Notes : Bibliogr. p. 224-226. Index
Autres auteurs :
Sujets :
ISBN : 9782020102452
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

L'adoption par Constantin du christianisme, confirmée par la décision de Théodose de faire du culte chrétien la religion d'Etat de l'Empire, auront sur l'avenir du monde romain des conséquences considérables. En récusant le paganisme, déjà influencé par les cultes d'Asie (Cybèle, Attis, Hadad, Mithra, Isis, Allah, etc.), au profit d'une foi née en Palestine, dans la communauté juive, Byzance allait consacrer l’orientalisation de la pensée occidentale. Les effets culturels et esthétiques de ce choix seront incalculables. Ils affecteront largement l'Europe médiévale.
Mais c'est dans les provinces orientales de l'Empire qu'il faut en analyser les conséquen¬ces artistiques, à l'exclusion de la Grèce, des pays des Balkans et de Ravenne ou de la Sicile. Car le style byzantin d'Orient, qui éclot très tôt à Constantinople, en Asie Mineure et en Syrie du Nord, et qui revêt des formes particu-lières dans l'Egypte copte et en Ethiopie, ainsi que dans le royaume d'Arménie, s'épanouit sous des formes provinciales en Cappadoce, avant de connaître un extraordinaire renou¬veau dans la capitale avant la chute devant les assauts des Ottomans. Cette évolution qui peut être suivie sur un millénaire — du IVe au XIVe siècle de notre ère — se caractérise par un refus progressif des modes d'expression classi¬ques. La mutation qui s'opère alors et qui a pour but de désincarner la représentation et de la figer dans l'éternité des fonds d'or est d'une grande originalité. Elle influera sur les arts médiévaux d'Occident... Parmi les œuvres et sites retenus dans cet ouvrage, il faut mentionner, à Constantino¬ple, la basilique impériale de Sainte-Sophie, les églises Saints-Serge-et-Bacchus ou de Sainte-Irène, la citerne de Yérabatan Saray, ainsi que les monuments byzantins de Djérash, d'Ephèse et de Hiérapolis. En Syrie, les sanc¬tuaires de Saint-Siméon ou de Qalblôzé sont représentatifs d'un style sobre que l'on retrouve en Anatolie, à Djambazdé et à Alahan. Dans la Cappadoce rupestre subsiste une magnifique peinture murale en de grands cycles religieux qu'illustrent les églises de Karanlik Kilise, d'Elmali Kilise ou de Tokali Kilise à Goereme, ou les fresques de Saint-Théodore à Tagar et d'Eski Gùmiis. L'archi¬tecture médiévale arménienne, avec l'église des Saints-Apôtres à Kars ou l'église de la Sainte-Croix d'Aghtamar, sur le lac de Van, permet à une stéréotomie remarquable de donner toute sa mesure. Dans le royaume de Trébizonde, l'église Sainte-Sophie de Trébi-zonde est contemporaine de l'art typique de Constantinople dans son expression médiévale: par exemple, les églises nommées aujourd'hui Kalenderhané Djami, Fenari Isa Djami ou Mollah Zeyrek Djami, qui ont subsisté parce qu'elles furent transformées en mosquées. IPen va de même pour la Fethiyé Djami et la Kahriyé Djami, avec leurs somptueuses mosaïques. Enfin, l'art copte, qui compte des sculptures et des tissus figuratifs, trouve un écho lointain dans l'Ethiopie de Lalibéla, où il faut citer les églises de l'Emmanuel, de Bêta Maryam, du Sauveur, d'Abba Libanos ou de Saint-Georges, entièrement taillées dans la roche. Manuscrits, croix de procession, argenterie et étoffes précieuses photographiées à la Fondation Abegg, à la Bibliothèque de Top Kapi d'Istanbul, et au Musée d'art et d'histoire de Genève, complètent cette iconographie.
Tout ce matériel, réuni spécialement pour cet ouvrage, a été réalisé lors de plusieurs missions photographiques de l'auteur en Turquie, en Syrie, en Jordanie, en Egypte et en Ethiopie. Il permet d'illustrer une ample synthèse des arts chrétiens allant de l'Antiquité à l'époque médiévale dans le monde oriental et d'évoquer la continuité qui existe, malgré la crise iconoclaste, dans les manifestations de l'esthétique sacrée à Byzance reliant le paganisme au christianisme. On y souligne aussi la profonde évolution des formes consécutive à l'orientalisation du langage artistique, avec les conséquences extrêmes du mouvement qui s'était déjà amorcé dans les «Cités du désert» à la fin de l'Antiquité.

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