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L'auteur | |
![]() | Naissance le 13 mars 1897 à Kars (alors Arménie occidentale), décès le 29 novembre 1937 à Erevan (Arménie). L’écrivain combattant de la liberté Il combattit les Turcs à Van en 1912. Il se battit pour les Soviets en Octobre 1917. Il agit pour rendre l’Arménie "communiste". Il fut, selon toute vraisemblance, tué par les Soviets. C’est le grand maître de la poésie arménienne, guerrier et diplomate et rebelle. Ses œuvres étaient classiques dès leur édition, et son héritage est celui d’un activiste. L’homme a appelé à prendre les armes, et les a prises lui-même. Issu d’une famille de marchands, il devint une de figures légendaires de la culture arménienne et de l’activisme anti-soviétique. Ses œuvres ont engendré des générations de patriotes arméniens et ont été traduites et lues par des peuples en aussi grand nombre qu’il traitait de sujets. Leader de l’élite littéraire de l’Union soviétique, le dynamisme et la musicalité de son art poétique lui valent une place à part comme un des poètes les plus inspirés – non pas poète arménien, mais poète – du vingtième siècle. Doué d’une forte conscience sociale, Tcharents traite de sujets comme la guerre civile en Russie et en Arménie, le monde communiste, la famine, la pauvreté, la Première guerre mondiale, la révolution bolchevique d’Octobre 1917 et la vie de tous les jours. D’abord, attiré par l’utopie communiste, il pousse ses compatriotes à combattre pour la victoire du communisme et du léninisme, en Arménie et dans le monde. Lorsque plus tard, il goûta aux réalités de la variante soviétique du communisme, il devint un anti-soviet notoire, augmentant graduellement l’aspect patriotique de ses œuvres. Sa dissidence le conduisit à son arrestation par le NKVD sur ordre de Moscou pendant la Grande purge, son emprisonnement et finalement sa mort à l’âge de quarante ans dans les cachots de la prison politique d’Erevan. Yeghishe Soghomonyan naquit le 13 mars 1897 à Kars (alors Arménie occidentale. En 1916, Yeghishe Tcharents part à Moscou suivre des cours de littérature à l’Institut Shaniavskii. Dès après la révolution d’Octobre 1917, il se met au service de l’Union soviétique, et se bat dans l’Armée rouge contre els nationalistes russes et arméniens de 1918 à 1921. Pendant cette période, il écrit des œuvres poétiques importantes, dont "Soma" (1918), et "Foules démentes" (Ambokhnere Khelagarvats, 1919), qui devint un des plus appréciés des poèmes d’inspiration soviétique sur la Révolution d’Octobre. Peu après, en juin 1921, Yeghishe Tcharents épouse Arpenik Ter Astvatsatrian, qui décèdera moins de sept ans après leur mariage. L’année suivant leur mariage, Tcharents publie un "Recueil de poèmes" (Ergeri Zhoghovatsu), en deux volumes, qui est diffusé dans toute l’Union soviétique .
Après le retour de Tcharents en Arménie, en 1925, il fonde avec un groupe d’autres talentueux écrivains arméniens, dont Gegham Sarian, Gurgen Mahari, Vagharshak Norents, Mkrtich Armen, et Aksel Bakunts, une société littéraire dénommée Association des écrivains arméniens prolétariens. [Malheureusement, un grand nombre de ses collègues furent déportés en Sibérie, ou fusillés - voire les deux – pendant l’ère stalinienne.] Dans les années qui suivent 1925, Tcharents publie son roman satirique, "Le Pays de Naïri" (Yerkir Nairi), qui obtient rapidement un grand succès public. Par la suite, Tcharents devient directeur des Editions nationales d’Arménie, tout en continuant sa carrière littéraire, et commence à traduire vers l’arménien des œuvres d’écrivains tels que Pouchkine, Nekrasov, Essenine, Maiakovskii, Goethe, Goriki, Verhaeren, Walt Whitman, et d’autres. Tcharents publie également des œuvres célèbres, comme "Rubayat", quatrains en hommage à l'immense Omar Khayyam (1927), "Aube épique" (Epikakan Lussapats, 1930), et "Livre de route" (Girk Chanaparhi, 1933). Cet ouvrage, le dernier qu’il ait écrit, contient ses réflexions sur le passé de l’Arménie, sur l’épopée populaire "David de Sassoun", des poèmes sur l’art, et des chants philosophiques. Dans un de ses plus fameux poèmes – ou le plus infâmant – intitulé "Le Message", faisant partie du recueil "Livre de route", Tcharents, sous couvert d’une apologie de Staline, transmet un message codé à ses compatriotes arméniens dans un acrostiche sur la deuxième lettre de chaque vers : "Oh peuple arménien, Ton salut ne viendra que de ta force collective" (Ov Hye Zhoghovourd, ko miak prkootyune ko havakakan uzhi mej eh). Le message, qualifié de "nationaliste" par le régime soviétique, est censuré et vaut à Tcharents de très vives critiques dans la presse arménienne communiste. Quelques-uns des plus loyaux partisans de Tcharents, dont de célèbres intellectuels arméniens comme l’architecte en chef d’Erevan Alexandre Tamanyan et le peintre Mardiros Sarian parlèrent en faveur de l’oeuvre de Tcharents. Mais peu après la publication du "Livre de route", Tcharents est arrêté, puis décède le 29 novembre 1937. Bien que les circonstances de sa mort n’aient pas été confirmées officiellement par le gouvernement arménien de l’époque, on dit qu’il suivait une grève de la faim, pendant laquelle il se serait cogné la tête contre les murs jusqu’à se tuer lui-même... Après un célèbre discours d’Anastase Mikoyan, un membre de l’élite gouvernementale à Moscou, le 11 mars 1954, Yegishe Tcharents fut réhabilité, ainsi que d’autres écrivains de l’Arménie soviétique, victimes de la terreur stalinienne. Les œuvres de Tcharents l’ont conduit au panthéon de la littérature arménienne. Et un grand nombre de ses textes et pensées sont devenus des slogans nationaux et des emblèmes de l’unité arménienne, au point d’avoir été reproduits dans cette intention sur des documents officiels. Thèse de doctorat sur l'auteur : Survivre en poésie dans un régime totalitaire : Yéghiché Tcharents, 1933-1937 (pour une tentative de traduction), d'Elisabeth Venturini (Mouradian), Thèse de doctorat en Littératures et civilisations, 2015 |
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