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Bibliothèque de l'Église apostolique arménienne - Paris
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Roupen ZARTARIAN
( 1874 - 1915 )

L'auteur

Roupen ZARTARIAN --- Cliquer pour agrandir
Naissance en 1874 à Tigranakert, décès le 16 août 1915 à Diyarbakır (Turquie)

Un des intellectuels victimes de la rafle des intellectuels arméniens du 24 avril 1915 à Constantinople


Roupen Zartarian was born in 1874, in Siverek province of Tigranakert. When he was two, they moved to Kharberd. He got his primary education at National College of Kharberd, and later, he graduated from Tlgadintsi School.
At the age of 18, he started his teaching career and nearly ten years worked in the sphere of education. First, he was a teacher at Tlgadintsi School, then for about 3 years he worked at the school of French ecclesiastics.
In 1903, he was arrested by the Turkish government and was jailed together with a few other teachers. After his release, he had to settle in the city of Plovdiv in Bulgaria. There he founded the Newspaper “Razmig” (1906).
In 1908, he moved to Istanbul, and a year later, he published Daily Newspaper “Azadamart” as its Editor in Chief. At the same time, he started to work as a visiting teacher in the Central School.
Roupen Zartarian was one of the most brilliant literary figures of the country and had an extremely artistic nature. He was an esthete and an extremely meticulous linguist, which brilliantly mastered the Western Armenian and highly cared for language and style.
Zartarian was also a courageous journalist and a loyal national figure. He used pseudonyms Ezhtahar, Jehovah’s Eye, etc.
Zartarian was the author of “Tsaygaloys” collection (1910), which in 1912, was published in French in Paris, “Seven Singers” (1911), “He who has the Spirit of a Sultan” (1913) .
He also wrote prose, poetry and novels (“Black Rooster Crowed,” “Leap,” “For life,” “Love of House”, “Mountain Boy”, “Repentance”), fairy tales and literary articles.
He was martyred during the Genocide in 1915, at the age of 41. He was married and had children.

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Rangement général
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 Clarté nocturne
Titre : Clarté nocturne / auteur(s) : Roupen ZARTARIAN - ["Tsaygalouiss"]. Traduit de l'arménien par Archag Tchobanian, Édouard Colangian et Grigor Essayan. Préface de Gaston Bonet-Maury. [Notice bio-bibliographique par Frédéric Macler.]
Éditeur : E. Leroux,
Année : 1913
Imprimeur/Fabricant : Alençon, Gro Supot
Description : In-16, XX-173 p.
Collection : Petite bibliothèque arménienne, sous la direction de F. Macler
Notes : Recueil de contes et de nouvelles, dont certains ont été publiés dans le "Mercure de France", t. XVIII, 1896. - Les p. 169-173 mq. - Petite bibliothèque arménienne, 5. - *Voir à Zardarian (Rouben) un autre ouvrage de cet auteur. - Petite bibliothèque arménienne, publiée sous la direction de M. F. Macler. V. - Petite Bibliothèque arménienne, n° 5
Autres auteurs :
Sujets : Nouvelles
ISBN :
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Préface

Il y a un siècle environ, Byron écrivait de Venise ces mots : « Il serait peut-être difficile de trouver les annales d'une nation moins entachées de crimes que celles des Arméniens. Leurs vertus ont été celles de la paix, et leurs vices ceux de l'oppression. »
Il y a dans ces lignes du grand poète philhellène, une vue très juste du caractère arménien. En les jugeant, on ne devrait jamais oublier que c'est une nation qui, depuis des siècles, a été, comme le peuple d'Israël, la victime des puissants empires voisins ; qui a lutté avec courage pour son indépendance et sa religion et a fini par être partagée par les monarchies environnantes. Un morceau est échu à la Perse, un autre à la Russie, et le troisième à la Turquie: C'est la Pologne de l'Asie Mineure!
Mais, comme la Pologne, l'Arménie ne veut pas mourir. Ce qui la maintient toujours vivante et réclamant sa place au soleil, parmi les nations civilisées, c'est le culte de sa littérature et sa fidélité à sa religion nationale, l'Église catholique grégorienne. On sait qu'en Orient, religion et nationalité ne font qu'un. Ce n'est pas ici le lieu de parler des deux cultures qui ont présidé aux origines de la littérature arménienne: la culture syriaque et la grecque. Il suffira de rappeler que c'est à des versions arméniennes que nous devons la conservation, en tout ou partie, de plusieurs œuvres des Pères de l'Église.
La renaissance de cette littérature, dans les temps modernes, date des travaux des Mekhitharistes, ces savants religieux établis à Venise (depuis le début du XVIIIe siècle) et ci Vienne. Mais, après l'hellénisme, c'est pour les lettres françaises que les Arméniens ont toujours montré une vraie prédilection. .le me souviens encore, dans mon adolescence, d'avoir assisté .à des représentations de pièces de Scribe et de Labiche, données par des élèves de l'Ecole arménienne de Paris. Les Arméniens, en effet, comptent des auteurs dramatiques de talent, tels que Chirvanzadé, Aharonian, et l'on assure que l'acteur Adamian a surpassé Rossi et Salvini dans le rôle de Hamlet.
On peut diviser les écrivains modernes en deux groupes : ceux de l'Arménie russe, comme Toumanian, Chirvanzadé, etc. ; et ceux de l'Arménie ottomane, par exemple : Baronian, Minas Tchéraz, Tchobanian. C'est au second qu'appartient l'auteur des poèmes et légendes réunis sous le titre de Clarté Nocturne, et qui forment le cinquième volume de la Petite Bibliothèque arménienne, publiée par Frédéric Macler. C'est ce dernier, brillant élève et successeur du savant Auguste Carrière, à l'École des langues orientales vivantes, qui a suscité cette série de versions françaises d'œuvres arméniennes.
Le premier volume nous a donné La Possédée, de Chirvanzadé, drame poignant traduit par Tchobanian; le second, les Nouvelles Orientales, de Minas Tchéraz ; le troisième, Contes et Légendes, traduits par M. Macler; le quatrième, intitulé Vers la Liberté..., des poèmes de M. A haronian. Les amis français des Arméniens doivent au jeune orientaliste une sérieuse reconnaissance.
Le cinquième volume, Clarté Nocturne, renferme un choix de morceaux en prose et en vers, composés par M. Roupen Zartarian. Le poète est né à Kharpout, chef-lieu d'une province de l'Arménie turque, située sur une colline, baignée par une branche de l'Euphrate et dominant une plaine fertile. Les missionnaires américains protestants y ont fondé un collège florissant, et qui, pendant les massacres hamidiens de 1895-1896, a servi d'asile à maint fugitif. On crut même, à cette époque, que le jeune patriote arménien avait été l'une des victimes. Heureusement, il n'en était rien ; mais Zartarian dut s'exiler de son pays et mener une vie errante en Asie-Mineure, puis en Bulgarie, partageant son temps entre ses fonctions de professeur dans des collèges arméniens, et de publiciste. On trouvera plus loin la notice que M. Frédéric Maclera consacrée à sa vie et à ses œuvres. La plupart de ses poèmes et de ses nouvelles sont employés à célébrer la beauté pittoresque de son pays natal et à protester contre la tyrannie du gouvernement turc et les cruautés des kurdes. Signalons-en les principaux morceaux :
Voici, d'abord La Fiancée du Lac. C'est la légende d'une jeune femme qui, amoureuse des eaux d'un beau lac voisin de son village, allait souvent les contempler au clair de lune et regarder un oiseau mystérieux, planant au-dessus. Le mari, jaloux, averti par une vieille commère, la soupçonne d'avoir donné rendez-vous à un amant. Un soir, il la suivit et l'étrangla. Mais le lac se vengea : Un jour, ses eaux débordèrent et engloutirent tout le village.
A la Biche des Montagnes est un poème en prose qui célèbre la plus tendre, la plus sentimentale, la plus délicate des créatures; peut-être aussi la plus indépendante, qui vit dans les montagnes, indomptable, toujours dans l'enthousiasme. Le poète en fait le symbole de l'âme arménienne, éprise de liberté et heureuse dans la paix de la nature,
L'Arbre solitaire est une idylle en l'honneur d'un arbre qui vit fièrement, isolé des autres », seul avec son ombre et ses mystères, regardant ce qu'il y a de pur et de limpide au ciel et invitant les oiseaux ci se reposer dans ses branches. La silhouette qu'en trace Zartarian est digne d'être comparée d ce laurier centenaire, accroché au roc vertical, dans les gorges du Loup, si bien décrit par Maeterlinck( rl,
Tout n'est pas riant dans ces poèmes. Après les clartés d'aube, voici les ombres du tableau.
Le Tableau nous représente deux vieillards habitant une masure dont le plafond en terre battue laisse suinter la pluie, qui tombe torrentielle. Et ce pauvre vieux et sa femme sont obligés de monter sur la terrasse qui forme le toit, et de drainer à grand-peine le lourd rouleau de pierre, afin de rendre étanche le plafond de leur chambre à coucher.
Dans La Mort n'existait ras, le poète chante un paradis perdu, où l'amour de la vie, l'harmonie des créatures régnait partout et où la mort était inconnue. Tout â coup, un ange, descendu du ciel, vient annoncer â un vieillard, qui joue aux osselets avec ses petits-enfants, que désormais son existence heureuse sera limitée par la mort. Mais, quand même, le désir de vivre demeure immortel chef l'homme!
Telles sont les plus belles pièces de ce volume de R. Zartarian. Elles révèlent chez l'auteur, â travers le voile de la traduction, un véritable cœur de poète, sensible aux beautés de la nature, fidèle au pays natal, épris de liberté, de justice et de bonheur, mais tout endolori par les souffrances de sa patrie et les épreuves de l'exil.
Gaston BONET-MAURY


Table des matières

PRÉFACEV
NOTICE BIO-BIBLIOGRAPHIQUEXIII
INTRODUCTION DE L'AUTEURXIX
I. Les Pétrifiés 11
II. La Fiancée du Lac5
III. Fleurs ! Rouges Fleurs !9
(Traduction d'Archag Tchobanian.)
IV. Paysage de premier Printemps16
V. A la Riche des Montagnes22
VI. la Rue 3030
VII. L'Arbre solitaire 4343
VIII. Tableau54
IX. Nostalgie63
X. Gazouillis inarticulés74
XI. Une Goutte d'eau81
(Traduction d'Édouard Colangian.)
XII. La Mort n'existait pas92
XIII. La Poule noire chanta106
XIV. Goulouchguer et son Cimetière162
XV. Les Dieux167
(Traduction le Grigor Essayan)


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