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Bibliothèque de l'Église apostolique arménienne - Paris
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Sirarpie DER NERSESSIAN
( 1896 - 1989 )

L'auteur

 
Naissance le 5 septembre 1896 à Contantinople (Turquie), décès le 5 juillet 1989 à Paris (France)

SIRARPIE DER NERSESSIAN portrait d'une savante

Sirarpie Der Nersessian a vu le jour à Istanbul au début du XXe siècle. Issue d'une de ces familles qui formaient l'élite intellectuelle et l'ossature administrative de l'Empire Ottoman, elle trouvait là, sans doute sans être pleinement consciente, les conditions optimales pour concevoir l'œuvre à laquelle elle devait consacrer sa vie. La ville (à l'époque encore, plus justement nommée Constantinople qu'Istanbul) était, l'a-t-on assez répété, un carrefour entre l'Orient et l'Occident; c'était aussi le trait entre le passé et le présent.

Le passé, c'était le Sultanat osmanli en pleine décomposition morale et politique, survivant dans la nostalgie de sa gloire ancienne. C'était aussi le souvenir de Byzance qui, en dépit d'un silence d'un demi-millénaire pesait toujours dans la conscience des chrétiens comme des musulmans et surtout à Constantinople où il était entretenu par la présence même des monuments, murailles, citernes, églises maquillées en mosquées et par l'activité du patriarcat grec orthodoxe.

Le présent, c'était bien entendu l'influence européenne, à Constantinople, essentiellement française, véhiculée par les écoles, universités et journaux, d'honneurs et de distinctions internationales, elle se trouve, sans avoir rien sollicité, la spécialiste reconnue et incontestée en matière d'iconographie (ou d'iconologie, comme on dit plus volontiers aujourd'hui) byzantine et arménienne.

Ceci nous mène naturellement à l'œuvre de Mlle Der Nersessian. Nous ne pensons pas nécessaire de développer ici une bibliographie complète; nous croyons plus significatif d'en donner les orientations et les aspects. C'est avant tout l'analyse raisonnée et comparative des miniatures de manuscrits arméniens mais aussi byzantins qui est exposée en de nombreux ouvrages et articles (cf. ses Études byzantines et arméniennes, Louvain, 1973, 2 vol.) depuis sa thèse de Doctorat sur des manuscrits de Venise. Elle a consacré d'autre part à l'église de la Sainte Croix d'Aghtamar une importante monographie. Son ouvrage, The Armenians, London, 1969, est une excellente mise au point répondant aux questions que peut se poser le grand public sur les Arméniens et leur culture. Mais c'est sans doute son travail le plus récent, l'Art Arménien, Paris, 1977, qui exprime le mieux l'étendue et la sûreté de ses connaissances (nous nous permettons de renvoyer à notre critique parue dans la Revue des Études Arméniennes, tome XIII, pp. 439-042).

Les ouvrages de Mlle Der Nersessian sont toujours d'une lecture aisée. Le style est rigoureux sans être rébarbatif. Les phrases sont courtes et le vocabulaire classique sans les néologismes dont on abuse quelque peu aujourd'hui.

Sur le fond, on ne peut lui faire le reproche, parfois adressé à certains chercheurs arméniens qui peuvent avoir tendance, par ignorance ou chauvinisme, à surestimer l'importance de la culture arménienne et minimiser les influences extérieures. Connaissant parfaitement les autres arts orientaux chrétiens, elle sait donner à l'art arménien sa juste place.

La communauté arménienne avait alors une situation ambiguë et, par certains côtés, contradictoire. Le catholicos d'Etchmiadzine avait supplanté, comme chef de l'église grégorienne, son rival de Sis (celui d'Aghtamar venait de disparaître), mais il résidait dans l'Empire russe et subissait, qu'il le veuille ou non, l'influence tsariste. Par contre le Patriarcat arménien de Constantinople (à qui il faudrait rendre justice pour ses efforts méconnus en faveur des Arméniens de la Turquie Orientale) pouvait être considéré comme inféodé au pouvoir osmanli. Ne s'enfermant pas dans cette sorte d'alternative, certains Arméniens se tournèrent résolument vers l'Occident sans renier pour autant leurs croyances et leur culture.

C'est à Paris qu'après ses études secondaires, Mlle Der Nersessian est venue compléter sa formation. Elle y trouvait en effet un milieu universitaire très orienté vers les recherches sur l'histoire et l'art byzantins ainsi que sur la culture arménienne. Élève de G. Millet, elle soutint sa thèse de Doctorat en 1936, mais participait déjà, comme chargée de conférences à l'enseignement de l'Art Oriental aux Hautes Etudes. Comme professeur titulaire elle passera ensuite plusieurs fructueuses années aux États-Unis d'Amérique et plus spécialement au célèbre centre de Dumbarton Oaks avant de revenir en France définitivement. Ici elle n'a pas suivi l'habituelle carrière universitaire; néanmoins, comblée

Sirarpie Der Nersessian aurait pu mettre un terme à une carrière aussi pleine, aussi riche. En dépit de maintes difficultés, elle a repris son étude sur les manuscrits de Cilicie, œuvre capitale qu'elle est la seule à pouvoir mener à bien. Qu'elle sache que ses disciples et ses amis s'en réjouissent, comme s'en réjouiront les amateurs d'art.

Cependant son œuvre, si attachante qu'elle soit n'explique qu'en partie le respect et la sympathie qu'on éprouve à son endroit. Mlle Der Nersessian reçoit en effet ses visiteurs, quels qu'ils soient, avec chaleur, bonne humeur, s'intéresse à leurs recherches, leurs travaux, se montre toujours disponible pour les aider. Nous nous souvenons de la façon dont elle nous a accueillis quand il y a 20 ans sur les conseils du professeur A. Grabar, nous avons sollicité son avis sur nos découvertes en Cappadoce et en Arménie. Maintenant encore nous savons qu'elle nous donnera, le cas échéant, une opinion réfléchie et profitable sur des problèmes difficiles que nous lui poserons. Nous remarquons aussi combien elle est sensible à l'enthousiasme des jeunes chercheurs, ne tentant nullement de le tempérer, bien au contraire, mais sachant le canaliser. Cette connivence naturelle et sans complaisance avec la jeunesse est sans doute le plus sûr garant de la fraîcheur de pensée d'une savante à qui nous souhaitons encore longue et fructueuse carrière.

J.M. Thierry, France-Arménie, numéro 33, Mars 1985


Innombrables études et articles

Deux exemples arméniens de la Vierge de Miséricorde
Études byzantines et arméniennes, Louvain, 1973, pp. 585-596.
Feuillets dispersés d'un Évangile du Vaspurakan
Handes Amsorya, 1976, nos. 1-12, pp. 89-110.
La Bible d'Erznka de l'an 1269 : Jérusalem no. 1925
Études byzantines et arméniennes, Louvain, 1973, pp. 603-609.
Le carnet de modèles d'un miniaturiste arménien
Études byzantines et arméniennes, Louvain, 1973, pp. 665-672.
Le Psautier arménien illustré
Études byzantines et arméniennes, Louvain, 1973, pp. 637-651.
Le Reliquaire de Skevra et l'orfèvrerie cilicienne aux XIIIe et XIVe siècles
Études byzantines et arméniennes, Louvain, 1973, pp. 705-721.
Le Synaxaire arménien de Grégoire VII d'Anazarbe
Études byzantines et arméniennes, Louvain, 1973, pp. 417-435.
Les portraits de saint Grégoire l'Illuminateur dans l'art byzantin
Études byzantines et arméniennes, Louvain, 1973, pp. 55-60.
Miniatures ciliciennes
Études byzantines et arméniennes, Louvain, 1973, pp. 510-515.
Note sur la Bible no. VR 1011 du Musée de l'Ermitage
Études byzantines et arméniennes, Louvain, 1973, pp. 597-601.
Notes sur quelques reliures du XVIe-XVIIe siècle
Études byzantines et arméniennes, Louvain, 1973, pp. 723-725.
Quelques observations sur la miniature arménienne
Atti del Primo Simposio Internazionale di Arte Armena-1975, Saint-Lazare-Venise, 19 78, pp. 143-148.
Toros Roslin et l'Évangile de Zeytoun,
Études byzantines et arméniennes, Louvain, 1973, pp. 559-562.
Un Évangile cilicien du XIIIe siècle
Études byzantines et arméniennes, Louvain, 1973, pp. 563-575.
Un Évangile cilicien illustré
Études byzantines et arméniennes, Louvain, 1973, pp. 577-583.
Manuscrits arméniens illustrés des Xlle, Xllle et XlVe siècles de la Bibliothèque des Pères Mekhitaristes de Venise, 2 vols., Paris, 1936.

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Rangement Beaux-livres
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 Aghtamar
Titre : Aghtamar / auteur(s) : Sirarpie DER NERSESSIAN -
Editeur : Istituto di Materie Umanistiche, Milano
Année : 1974
Imprimeur/Fabricant : Grafiche Editoriali Ambrosiane, Milano
Description : 27,5 x 27,5 cm, 113 pages, jaquette illustrée en couleurs, table des matières
Collection :
Notes : Bilingue arménien/italien
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ISBN :
Lecture On-line : non disponible

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Texte de Sirarpie Der-Nersessian

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