Bibliothèque de l'Eglise apostolique arménienne - Paris - ADJEMIAN , Boris     Retour à l'Index des auteurs en français    Accueil des catalogues en ligne

Bibliothèque de l'Église apostolique arménienne - Paris
15, rue Jean-Goujon - 75008 Paris || Père Jirayr Tashjian, Directeur
Téléphone : 01 43 59 67 03
Consultation sur place du mardi au jeudi, de 14 heures à 17 heures


Boris ADJEMIAN
( n. 1973 )

L'auteur

Boris ADJEMIAN --- Cliquer pour agrandir
Naissance en 1973 à Marseille

Historien, directeur de la Bibliothèque Nubar de l'UGAB depuis 2013. Rédacteur en chef d'Études arméniennes contemporaines (https://journals.openedition.org/eac/),
Membre de la rédaction et du comité de lecture de Vingtième Siècle. Revue d'histoire, chercheur affilié à l'Institut des mondes africains (IMAf).

Ses travaux actuels portent sur les diasporas, l'histoire et les mémoires des immigrations et des violences de masse.


Photo de l'auteur par Vazken K. Davidian
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 Les Petites Arménies de la Vallée du Rhône
Titre : Les Petites Arménies de la Vallée du Rhône / auteur(s) : Boris ADJEMIAN -
Éditeur : Lieux Dits
Année : 2020
Imprimeur/Fabricant : Birograf (Serbie)
Description : 25,5 x 30 cm, 272 pages, jacquette illustrée en couleurs
Collection :
Notes : 250 illustrations ; Bibliographie p. 263-264. Index
Autres auteurs :
Sujets : Diaspora arménienne -- Communautés en France
ISBN : 9782362191985
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

L’histoire des immigrations arméniennes en France traverse tout le vingtième siècle et reste d’actualité. La vallée du Rhône et ses environs en ont été un réceptacle majeur : non pas un couloir où l’on ne ferait que passer, mais une terre d’élection. À Romans, Valence, Montélimar, Aubenas, Saint-Martin d’Hères, Grenoble, Décines, Vienne, Lyon, Saint-Étienne ou Saint-Chamond, les immigrants et leurs descendants se sont enracinés.
Après le temps des ghettos et du rejet, ils ont créé des Petites Arménies, tantôt éphémères et tantôt pérennes, dont nous percevons aujourd’hui l’héritage. Boris Adjemian écrit l’histoire de ces enracinements. Son livre retrace la succession des immigrations, entre l’arrivée des rescapés du génocide dans l’entre-deux-guerres, les départs en chantant vers l’Arménie soviétique et leurs retours amers, les nouvelles générations venues de Turquie, de Syrie et du Liban des années 1950 aux années 1980, puis plus près de nous les immigrants de l’Arménie indépendante.
Au fil d’une histoire à taille humaine attentive aux réécritures de la mémoire et aux passés dans le présent, il interroge les multiples manières dont, ici ou là en diaspora, on vient à jeter l’ancre.

2025
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 La fanfare du négus
Titre : La fanfare du négus / auteur(s) : Boris ADJEMIAN - Les Arméniens en Éthiopie (XIXe-XXe siècles)
Éditeur : École des Hautes Études en Sciences Sociales
Année : 2013
Imprimeur/Fabricant : Paris : Éd. de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales
Description : 1 vol. (350 p.-[16] p. de pl.) : ill., cartes, couv. ill. ; 24 cm
Collection : En temps & lieux, ISSN 1962-7505 ; 47
Notes : Thèse soutenue en co-tutelle. - Bibliogr. p. 314-328. Glossaire. Index ; Texte remanié de : Thèse de doctorat : Histoire : EHESS : 2011. Titre de soutenance : Immigrants arméniens, représentations de l'étranger et construction du national en Éthiopie, XIXe-XXe siècle : socio-histoire d'un espace interstitiel de sociabilités ; Tesi di dottorato : Storia : Naples, Università degli studi di Napoli l'Orientale : 2011
Autres auteurs :
Sujets : Arméniens -- Éthiopie -- 19e siècle -- 20 e siècle
ISBN : 9782713224157
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Lire un article de Boris Adjémian à propos de la Fanfare arménienne du Négus, paru dans "Vingtième Siècle. Revue d'histoire", 2013/3, numéro 119


Combien de fois ai-je entendu dire que "les Arméniens étaient les plus proches des Éthiopiens". Que, contrairement à la plupart des Blancs en Éthiopie, ils n'étaient pas considérés comme des "étrangers" ? A partir de l'exemple de la minuscule communauté arménienne et du non moins minuscule épisode de la création d'une fanfare de 40 orphelins rescapés du génocide de 1915, Boris Adjemian met en lumière le silencieux ouvrage d'un enracinement paradoxal, qui place les individus à mi-chemin du national et de l'étranger. En 1924, 40 enfants rescapés du génocide de 1915 sont recrutés par le ras Tâfâri, alors prince héritier et régent de l'Empire d'Ethiopie, pour former la fanfare officielle et c'est le chef d'orchestre de cette fanfare qui compose le premier hymne officiel du nouvel Etat. En focalisant sa recherche sur "la fanfare du négus", Adjemian nous fait comprendre le rôle surprenant joué par ces immigrants étrangers dans l'invention de l'hymne national éthiopien et la place exceptionnelle qu'occupe dans les récits de vie qu'il a recueillis, le thème des Arméniens "amis des Rois". Comment les traces de la présence arménienne continuent-elles à modeler le présent éthiopien ? Que nous dit l'histoire d'une poignée d'immigrants et de leurs descendants sur la construction sociale de l'étranger et du national dans une société africaine qui n'a pas connu la colonisation ? Voici une originale et passionnante porte d'entrée pour explorer à la fois l'histoire de l'Ethiopie et de la construction de l'Etat national contemporain, réfléchir sur le concept de diaspora, les rapports entre mémoire collective et individuelle. Au-delà du cas des Arméniens d'Ethiopie, il nous invite à repenser la question de l'intégration des étrangers dans l'État-nation.


Article d’Anahide Ter Minassian, France-Arménie, numéro 405, Février 2014

Une communauté arménienne, petite par le nombre, a existé en Ethiopie de 1860 à la fin du XXe siècle. L'ouvrage de Boris Adjémian, « La Fanfare du négus », fait connaitre l'importance politique et culturelle de ces Arméniens discrets mais amis des rois du pays.
Les premiers Arméniens arrivèrent d'Arabkir en Éthiopie dans les années 1860, suivis après 1909 des Arméniens d'Aïntab, et des apatrides arméniens après 1915. C'est l'histoire de cette communauté qui n'a pas dépassé 1 200 personnes au XXe siècle, puis sa disparition au rythme des épreuves traversées par l'Éthiopie, de l'annexion italienne (1936) au régime du Dârg (1974-1991), qui constituent la trame du !ivre de Boris Adjémian, « La Fanfare du négus. Les Arméniens en Ethiopie (XIXe-XXe siècles) ». Boris Adjémian est un jeune chercheur en sciences sociales, responsable depuis peu de la bibliothèque Nubarian de Paris. Cette Fanfare est issue de sa thèse de doctorat d'histoire soutenue en 2011, qui selon les termes du préfacier, Gérard Noiriel, « a ouvert des perspectives nouvelles dans le champ des études sociohistoriques sur les diasporas ».

L'Éthiopie (ou Abyssinie), le royaume africain du Nil bleu peuplé de multiples ethnies, christianisé au IVe siècle, possédant un alphabet syllabaire, une langue liturgique, le guèze, et une langue royale, l'amharique, était connue de longue date des Arméniens. État immense aux limites incertaines, n'ayant cessé de lutter contre l'Islam ou de composer avec lui, l'Éthiopie a connu la gloire au début du XIIIe siècle quand le roi Lalibela a fondé une métropole éponyme et un extraordinaire complexe d'églises monolithes creusées dans le sol, en étroite liaison avec l'Église copte au Caire et à Jérusalem. C'est précisément à Jérusalem que, fin avril 1924, le ras Täfäri (régent puis négus (1) en 1928), rencontre le docte patriarche Yéghiché Tourian (19211930). Découvrant les orphelins arméniens recueillis à Jérusalem, il propose «d'adopter» les jeunes musiciens de l'orphelinat, signe un contrat avec le patriarche et fait transférer à Addis-Abeba, les arba ledjotch (les «40 gamins») (2). Une fanfare royale est créée afin de renforcer le prestige du pouvoir éthiopien et l'hymne, composé par son chef Kévork Nalbandian, sera joué jusqu'à la révolution militaro-marxiste de 1974 ! La Fanfare du négus concrétise son «thème puissant» : l'amitié exceptionnelle liant les rois d'Éthiopie à ces Arméniens, «blancs », chrétiens et polyglottes, qui ne sont pas vus comme des färändji (étrangers), mais perçus comme des habäsha (Abyssins) ayant contribué à la modernisation du pays, au moment où ces rois défendent leur pays contre les entreprises de colonisation européenne.

Cette thèse n'est pas une histoire narrative soucieuse de chronologie et de documents d'archives. C'est un ouvrage d'anthropologie historique fondée sur une enquête de terrain menée en Éthiopie et analysée grâce à des outils conceptuels pluridisciplinaires forgés dans les universités occidentales. A la recherche d'une communauté arménienne dont il ne reste que les «traces» à Addis-Abeba (une église, des registres paroissiaux, deux cimetières, un bâtiment scolaire), Boris Adjémian a su capter la confiance des derniers témoins. Il s'est fait remettre la précieuse collection de photos de Mouchegh Terzian. Il a dialogué en 1997 et 1999, avec un informateur prodigieux, Avédis Terzian (1904-2000), et à la veille de sa mort, a enregistré sa parole dont il se dit "co-producteur". Il en résulte un "Grand Récit" qu'il qualifie d’ »autobiographie collective » (3). Elle commence avec les pionniers Boghos Markarian, Sarkis Terzian, «l'orfèvre des rois» Dikran Ébéyan, et continue avec les photographes officiels Bédros Boyadjian et Levon Yazedjian. Cette « autobiographie collective » se déroule sur trois générations, dans un espace immense allant de Massaoua à Harar, et de Diré Daoua à Addis Abéba, la capitale de Ménélik II (1889-1913). Pour décrypter ce mémorial, Boris Adjémian, qui ambitionne d'être un théoricien des diasporas, utilise, de façon presque dogmatique, les travaux de Maurice Halbwachs sur les cadres sociaux de la mémoire et s'inspire de son livre-culte, « La Topographie légendaire des évangiles en Terre Sainte. Étude de mémoire collective ».
« La Fanfare du négus » est un écrit passionnant, doté d'une iconographie fascinante et riche en détails sur les activités (interprètes, agents, trafiquants d'armes, orfèvres, artisans, tisserands, photographes, etc.) des Arméniens d'Éthiopie. Enracinés, certes, dans la société nationale éthiopienne, ils ont choisi des épouses arméniennes, structuré leur communauté et conservé jusqu'à la fin du XXe siècle une identité propre, comme l'atteste ce foisonnement de prénoms arméniens portés par les hommes et les femmes rencontrés au cours des pages.
Anahide Ter Minassian
La Fanfare du négus, Editions EHESS, 2013, Paris, 351 pages, 26 euros.
(1) Roi des rois.
(2) Une expression qui, selon moi, s'inscrit dans la mémoire arménienne des karasoun manouk de Sébastia, ces martyrs de la foi célébrés par l'Église arménienne.,
(3) Sera l'objet d'une publication intégrale.


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