Aram a quinze ans lorsqu’il doit fuir son Arménie chérie avec sa mère, Maryk, pour échapper à la mort. Nous sommes en 1915, année où le gouvernement turc a décrété l’extermination du peuple arménien. Ils marchent des jours et des jours dans un pays dévasté par la guerre, pour échouer en Arménie russe où ils seront finalement à l’abri. Puis c’est l’exil : d’abord la Grèce, sur la petite île de Symi où Aram devient pêcheur de corail, puis Marseille, lieu de refuge pour la communauté ; il faut fuir les fantômes. Là-bas, la vie continue : Maryk finira par refaire sa vie et Aram par rencontrer l’amour. Il va alors tout consigner dans un carnet que lui avait offert son père, Vahé, un grand poète connu et respecté de tous, mort aux mains des Turcs. Pour perpétuer sa mémoire. La mémoire d’un peuple marqué à jamais. La mémoire d’une tuerie sans précédent.
Après Le violon d’Auschwitz, Maria Àngels Anglada s’attaque à un autre grand drame humain du xxe siècle : le génocide arménien. Mêlant encore une fois fiction et réalité, en s’inspirant de la vie du grand poète Daniel Varoujan et en insérant des poèmes et des témoignages authentiques, elle brouille la frontière entre l’histoire et l’Histoire. Noble et sensible, sa plume saisit l’horreur et la tempête avec justesse, montrant comment la poésie peut parfois éloigner l’ignominie, mais ne peut pas toujours lutter contre la haine