L'auteur | |
Naissance en 1902 à Mouch (Turquie), décès le 19 juin 2002 à Villejuif (Val-de-marne, France). Arménouhie Kévonian était la fille de la célèbre Gulizar, et de Mecho Kéram Der-Garabédian. Elle est née à Mouch, au début du siècle passé. C’est d’ailleurs ce lieu qu’elle va adorer durant toute sa vie, n’ayant qu’un seul souhait ; y retourner un jour, vivre de nouveau auprès des monastères, des paysans, ou encore des pèlerins. Ce sentiment porte un nom dans la langue arménienne : "Garod". Durant son enfance, elle accompagne son père à Constantinople à deux reprises. La première fois, après les réformes turques de 1908, quand Kégham Der Garabédian est élu député. La seconde fois, Arménouhie Kévonian va à Constantinople l’année qui précède le génocide, c’est-à-dire en 1914. À Constantinople, elle étudiera à l’école Yessayan, où elle exercera plus tard le métier d’enseignante. Durant ses années d’étude, elle aura la chance d’apprendre avec des professeurs tels qu’Adrouni, Sibil, Sirouni, Dirouhie Azarian (qui deviendra Missakian), Vartkess et bien d’autres. En 1919, après la mort de son père, elle se voue totalement à l’enseignement à Ghalati. Cet enseignement se fera dans une école exilée au fond de la cour de l’église Saint-Grégoire l’Illuminateur ("Sourp Krikor Loussavoritch"). Puis, elle travaillera également à Constantinople. C’est durant la même période qu’Arménouhie Kévonian commencera à chanter et à participer aux actions caritatives de Ghalati. Elle aura la chance d’être l’élève de Krikor Suni, et de Komidas (en ce qui concerne le chant). En 1925, comme elle le raconte très bien dans ses mémoires, elle commence à préparer et à aider la migration de certains Arméniens vers la France. Elle part elle-même en France en compagnie de trente familles de prêtres qui eux-mêmes s’étaient arrangés avec une entreprise de soie pour faciliter leur voyage. La première ville française qu’elle connaîtra sera donc Marseille, puis suite à cela, elle ira dans la capitale. Elle commencera par faire du secrétariat auprès du nonce du catholicossat Krikoris Balakian. Puis elle sera rédactrice au sein du journal Haratch, et c’est par le biais de ce journal qu’elle va faire la connaissance de Lévon Kévonian qui deviendra son époux. Arménouhie Kévonian n’eut pourtant qu’un seul but durant toute sa vie ; faire perdurer la carrière et le nom de son père, et ce à travers ses histoires, ses anecdotes, et ses chants. Elle a d’ailleurs eu l’occasion de chanter sur des scènes parisiennes, de Constantinople, de Beyrouth, des Etats-Unis, d’Alep, et bien sûr d’Arménie. Ses chansons seront enregistrées dans les années 1960 et regroupées en une cassette. En plus de ses qualités de chanteuse, Arménouhie Kévonian avait une très belle plume. Elle a su faire connaître et aimer la carrière de son père à travers ses articles dans le journal Haratch. Elle a d’ailleurs affirmé que 1953 est la date à laquelle elle s’est découvert une passion pour l’écriture, et que Schavarch Missakian est celui qui avait lu ses écrits en premier tout en lui donnant le goût de continuer. En 1946, elle dépeint l’histoire de sa mère à travers son ouvrage Gulizar. Ouvrage, qui, par son succès, s’est vu une nouvelle fois édité en 1993, traduit en français cette fois, sous le titre "Les Noces noires de Gulizar", aux Editions Parenthèses. |
|