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Bibliothèque de l'Église apostolique arménienne - Paris
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François NAU
( 1864 - 1931 )

L'auteur

 
Naissance le le 13 mai 1864 à Thil (Lorraine, France), décès le 2 septembre 1931 à Paris (France).

Prêtre catholique, mathématicien et spécialiste du syriaque et d'autres langues orientales.
Professeur à l'Institut catholique de Paris.

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Rangement
Bible, etc.
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 Histoire et sagesse d'Ahikar l'assyrien (fils d'Anael, neveu de Tobie)
Titre : Histoire et sagesse d'Ahikar l'assyrien (fils d'Anael, neveu de Tobie) / auteur(s) : François NAU - traduction des versions syriaques avec les principales différences des versions arabes, arménienne, grecque, néo-syriaque, slave et roumaine
Éditeur : Paris : Letouzey et Ané
Année : 1909
Imprimeur/Fabricant :
Description : 1 vol. (308 p.) ; in-8, plusieurs tables des matières, analytique, des noms, des passages d ela Bible
Collection : Documents pour l'étude de la Bible. Les Apocryphes de l'Ancien Testament
Notes :
Autres auteurs :
Sujets :
ISBN :
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

CHAPITRE PREMIER

Analyse du livre.
C'est une double collection de sentences ou proverbes insérée dans une histoire : Ahikar, scribe de Sennachérib et de Sarhédom, adopte Nadan, le fils de sa sœur, l'élève et lui adresse une première série de sages maximes pour compléter son éducation. Nadan n'en profite pas et, craignant d'être déshérité par son oncle, il imagine, à l'aide de lettres écrites en son nom, de le faire passer pour un conspirateur et de le faire condamner à mort. Fort heureusement, le bourreau est un ami d'Ahikar, et il n'exécute pas l'ordre donné.
Peu après, le roi d'Egypte demande au roi d'Assyrie de lui envoyer un homme qui puisse répondre à toutes ses questions et bâtir un palais dans les airs.
Ahikar seul peut suffire à cette tâche. Il va en Egypte, répond aux questions du Pharaon et, à son retour, il demande que Nadan lui soit livré. Il lui fait donner la bastonnade, afin de faire entrer la sagesse « par les épaules puisqu'elle n'avait pu entrer par les oreilles, » et il lui adresse une seconde série de maximes.
Ces deux séries de maximes (in, 1-95, et xxxnr, 9G-142) ont autant d'importance que l'histoire : elles constituent la Sagesse cTAhikar, par analogie avec la Sagesse de Salo-mon et la Sagesse de Jésus, fils de Sirach ; aussi certains manuscrits les fout figurer seules dans leur titre : « Les maximes et la sagesse d'Ahikar *. » Parfois même on les a extraites de l'histoire pour les éditer à part 2. D'autres manuscrits ne mettent dans leur titre que « Histoire d'Ahikar 3 ». d'autres enfin : « Histoire, c'est-à-dire sagesse d'Ahikar 4. » Nous avons choisi comme seul titre adéquat : « Histoire et sagesse d'Ahikar. »
La première série (m, 1-95) est toute didactique, par exemple (ni, 6) : « Mon fils ne désire pas la beauté du dehors, car la beauté disparaît et passe, mais une bonne mémoire et un bon renom demeurent à jamais. » Elle s'inspire des Proverbes de Salomon et elle est une des sources de l'Ecclésiastique.
La seconde a pour but de mettre en relief l'ingratitude de Nadan ; elle ne se compose presque que de comparaisons, que l'on pourrait appeler des similitudes ou des paraboles, par exemple (xxxin, 109) : « Mon fils, tu m'as été comme un chaudron auquel on a mis des oreilles d'or sans débarrasser son fond de sa noirceur; » (xxxnr, 113): «Mon fils, tu m'as été comme un chien saisi par le froid qui fut se chauffer chez des potiers (ou : chez des boulangers) et qui, lorsqu'il eut chaud, chercha à aboyer et h les mordre; ils se mirent à le frapper. Il aboya, et eux, craignant d'être mordus, le tuèrent. » Cette seconde partie est apparentée aux plus anciens recueils de fables ; elle sert de trait d'union entre les plus anciens apologues — par exemple : Juges, ix, 8-15 ; II Samuel, xu, 1-4— et les apologues et paraboles de l'ancienne littérature juive, pour aboutir peut-être aux paraboles du Nouveau Testament.
Ces deux séries de maximes, d'après Clément d'Alexandrie reproduit plus tard par Eusèbe, ont été apportées de Babylonie en Grèce par Démocrite, au ve siècle avant notre ère, et ont pu servir de modèle : les premières nux pensées de Démocrite et de Ménandre dont il nous reste quelques fragments (infra, III, n), et les dernières à quelques fables ésopiques, ce qui a conduit plus tard à prêter à Esope l'histoire d'Ahikar et à créer, à l'aide d'Ahik;ir et d'Esope, un nouveau sage fabuliste qu'on a nommé Loqman (infra, VI).
L'histoire elle-même comprend deux parties : d'abord le rôle d'Ahikar en Babylonie, où il est chancelier des rois Sennachérib et Sarhédom, sa chute causée par Nudan et la punition de celui-ci — cette partie seule a été utilisée dans la version grecque du livre de Tobie ; ensuite le voyage d'Ahikar en Egypte pour construire un château dans les airs et résoudre les énigmes que lui proposera le Pharaon. Cette dernière partie se rattache aux plus anciennes énigmes, comme Juges, xiv, 12-14 : « Du dévorant est sortie la nourriture et du fort a procédé la douceur i • » elle a été largement exploitée ou même transcrite dans l'ancienne littérature juive.
Ce court résumé, dont les assertions seront justifiées dans la suite de l'Introduction, suffit à montrer l'intérêt de l'Histoire d'Ahikar qui est apparentée à tant d'ouvrages de la Bible et de la littérature profane.


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