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Bibliothèque de l'Église apostolique arménienne - Paris
15, rue Jean-Goujon - 75008 Paris || Père Jirayr Tashjian, Directeur
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SIAMANTO
( 1878 - 1915 )

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L'auteur

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Naissance le 15 aout 1878, à Akn, sur les rives de l'Euphrate, assassiné en aout 1915.

Atom Yarjanian, est un écrivain, un poète et une personnalité influente de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Il est tué par les autorités ottomanes lors du génocide arménien.
Né à Agn, sur les rives de l'Euphrate, Yarjanian fait ses études à l'école Nersesian de sa ville natale sous la direction de l'évêque Karekin Srvantsdiants (1840-1892), qui reconnait son talent littéraire et lui donne le pseudonyme de Siamanto (du nom du héros d’un de ses textes).
Il se rend à Constantinople en 1892 avec son père, commerçant, et poursuit ses études à l'école Mirijanian du quartier de Kum Kapu et à l'école Berbérian de Scutari. Après les massacres hamidiens de 1895-1896, fuyant l'atmosphère suffocante de Constantinople, il se rend en Grèce, puis en Égypte.
En 1897, Siamanto part en Europe pour poursuivre ses études, séjournant quelque temps à Genève, puis à Paris, où il étudie les lettres à la Sorbonne pendant trois ans. En Europe, il collabore au magazine Droshak et écrit certains de ses plus beaux poèmes. Il publie son premier volume, Fils d'Arménie (Հայորդիներ) en 1902 à Paris. Quatre autres volumes sont publiés lors de son séjour en Europe.
En 1909, après l'adoption de la Constitution ottomane de 1908, Siamanto retourne à Constantinople, où il écrit pour la revue Azatamart et publie le volume Nouvelles rouges pour mon ami (Կարմիր լուրեր բարեկամէս) après le massacre d’Adana en 1909. En décembre 1909 il part aux États-Unis et prend la direction du quotidien Hairenik. Là, en 1910, Siamanto publie Invitation de la patrie (Հայրենի հրաւէր) où il écrit sur son devoir envers la patrie et encourage les Arméniens vivant à l'étranger à retourner dans leur patrie.
En 1911, il revient à Constantinople après de courts séjours à Londres et Paris et poursuit ses activités littéraires et politiques. À l'occasion du 1 500e anniversaire de la création de l'alphabet arménien, en 1913, il publie son dernier volume, Mesrob Mastot (Սուրբ Մեսրոպ), à Constantinople. Il voyage à travers la Transcaucasie, où il rencontre ses amis arméniens.
Siamanto retourne à Constantinople où il est arrêté puis tué en août 1915, étant parmi les premières victimes du génocide. Il avait 37 ans.

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 Siamanto - Ténèbres
Titre : Siamanto - Ténèbres / auteur(s) : SIAMANTO -
Éditeur : Éditions de la Coopérative
Année : 2023
Imprimeur/Fabricant : Imprimerie Pulsio, Paris
Description : 15 x 21 cm, 208 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection :
Notes : Édiiton bilingue français-arménien
Autres auteurs :
Sujets : Poésie arménienne contemporaine -- Génocide arménien
ISBN : 9791095066606
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

La fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle marquent pour le peuple arménien le passage de l’oppression au martyre. C’est à cette période que le pouvoir ottoman décide de les éliminer du territoire de l’empire. Entre 1894 et 1896, les massacres ordonnés par le sultan Abdulhamid, puis les massacres d’Adana en 1909, sont comme une répétition générale du génocide. Les Turcs mettent finalement à profit la Première Guerre mondiale pour exterminer plus d’un million d’Arméniens en quelques années, dans des conditions d’une cruauté inouïe.

Siamanto est le pseudonyme d'Adom Yaerdjanian (1878-1915) né à Akn, ville arménienne de l'Empire ottoman située au bord de l'Euphrate. Après des études à Constantinople, il vient à Paris où il étudie à la Sorbonne de 1897 à 1900. D'abord proche des milieux symbolistes, il commence à publier des poèmes très originaux inspirés par son angoisse pour les massacres qui endeuillent sa patrie. Son premier recueil paraît en 1902 chez un éditeur arménien installé à Paris. En 1909, il s'installe à Boston pour y diriger un journal en langue arménienne. En 1911, il retourne à Constantinople et fait encore quelques voyages à Paris. Il est arrêté en avril 1915 lors d'une rafle des intellectuels arméniens de Constantinople organisée par le gouvernement turc, puis déporté et torturé. Il meurt en août 1915 sans qu'on connaisse la date la exacte de sa mort.
Cette destinée tragique, que partagèrent tant d’Arméniens, est celle d’un des plus grands poètes de son époque. La poésie de Siamanto frappe avant tout par son intensité extraordinaire, une véhémence qui s’exprime par la profusion des images et une puissance vraiment visionnaire des évocations. Hanté jour et nuit par le martyre subi par son peuple, Siamanto semble se révolter contre l’idée de l’oubli où pourraient sombrer tant de souffrances. Sa douleur est d’autant plus bouleversante qu’il est aussi un jeune homme plein d’énergie, qui veut croire en l’espoir d’une rébellion, voire d’une libération, malgré le destin qui l’accable.
Seuls quelques poèmes de cette œuvre hors norme avaient été jusqu’ici traduits en français dans des anthologies de la poésie arménienne. Nous publions aujourd'hui, en édition bilingue, la première traduction française d’un choix important de poèmes, qui suit l’évolution de l’œuvre de Siamanto au cours de son parcours fulgurant. Une préface et des notes de la traductrice, Ani Sultanyan, introduisent le lecteur dans l’univers du poète, même s’il suffit de le lire pour se convaincre de sa grandeur. Cette anthologie est accompagnée de quelques photos particulièrement rares. La présence du texte original en regard de la traduction se justifie non seulement par la rareté des éditions arméniennes accessibles, mais aussi par la beauté typographique des caractères arméniens.

Extrait

Ô champs arméniens ancestraux et impassibles des matins pleins de bonté ! Et vous, champs d’un blond ardent, vergers riches et pâturages radieux ! Vous, gorges tortueuses de marbre, prairies de fleurs, jardins nobles et pleins de fruits ! Vous qui créez le vin pur des oublis et notre pain quotidien perpétuel et sacré, Vous, paradis ineffables des plantes, des oiseaux, des fleurs et des gazouillements, Aujourd’hui, à l’heure solitaire de mes souvenirs, de mon deuil abandonné et de ma chimère, Je vous évoque de nouveau, je vous vis amèrement et je pleure sur vous désespérément… (« Mourant de faim », strophe 1)


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