Bibliothèque de l'Eglise apostolique arménienne - Paris - BOUDJIKANIAN-KEUROGHLIAN , Aïda     Retour à l'Index des auteurs en français    Accueil des catalogues en ligne

Bibliothèque de l'Église apostolique arménienne - Paris
15, rue Jean-Goujon - 75008 Paris || Père Jirayr Tashjian, Directeur
Téléphone : 01 43 59 67 03
Consultation sur place du mardi au jeudi, de 14 heures à 17 heures


Aïda BOUDJIKANIAN-KEUROGHLIAN

L'auteur

 
Directrice administrative du CIMA/AMIC, Comité International Medical Arménien

Bureau central

2340 Ch. Lucerne, # 30,
Ville Mont-Royal, Qc.
Canada H3R 2J8
Tél: (514) 739 8950
Télécopie: (514) 738 2622

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 Les Arméniens, Histoire d'une chrétienté
Titre : Les Arméniens, Histoire d'une chrétienté / auteur(s) : Gérard DEDEYAN - Ouvrage publié avec l’aide de la fondation Calouste Gulbenkian, la fondation Nourhan Fringhian - Musée Arménien de France, l'Union Générale Arménienne de Bienfaisance
Éditeur : privat
Année : 1990
Imprimeur/Fabricant : Maury imprimeur - Millau
Description : 122 p. 25cm
Collection :
Notes :
Autres auteurs : Aïda BOUDJIKANIAN-KEUROGHLIAN [contribution] - Frédéric FEYDIT [contribution] - Claude MUTAFIAN [contribution] - Jean-Daniel SAHAGIAN [contribution] - Anahide TER MINASSIAN [contribution] - Yves TERNON [contribution] - Jean-Michel THIERRY [contribution] - Monseigneur Norvan ZAKARIAN [contribution] -
Sujets : Arménie -- Histoire -- Christianisme
ISBN : 9782708953567
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Depuis 1988, ils ont été au coeur de l'actualité : les Arméniens de la République d'Arménie sont sans doute les premiers en URSS à exiger une démocratisation de la vie politique qui, à leurs yeux, doit passer par l'autodétermination des habitants du Karabagh, cette terre arménienne en Azerbaïdjan.
Dans le même temps, un épouvantable séisme les met une nouvelle fois à l'épreuve. Pour que les Arméniens de la Diaspora prennent davantage conscience de leur identité, pour que leurs concitoyens des pays d'accueil les connaissent dans ce qu'ils ont d'essentiel, un livre à la fois bref, attrayant et solide au plan scientifique s'est avéré indispensable.

Sous la forme d'un album abondamment illustré, "Les Arméniens, histoire d'une chrétienté", rassemble une équipe d'universitaires de renom, mais aussi d'éminents responsables religieux qui présentent tour à tour leurs Eglises ; c'est-à-dire, dans l'ordre d'importance : les Arméniens apostoliques (90 %) ; les Arméniens catholiques (9 %) ; les Arméniens évangéliques ou protestants (1 %).
Cette démarche, éclatante de démonstration d'oecuménisme interne, dépeint de façon vivante une communauté originale restée, semble-t-il, proche du christianisme primitif.
Nul doute qu'à travers ce pèlerinage aux sources de l'arménité, le lecteur ne comprenne mieux l'étonnante capacité des Arméniens à faire face aux épreuves de l'histoire, comme à effectuer une intégration harmonieuse dans tous les pays, qu'ils soient ou non de tradition chrétienne, où la tourmente les a dispersés.


Critique
Le jeudi 15 novembre 1990 à la salle Nourhan Fringhian, rue Jean Goujon, et le vendredi 16 à l'Eparchie, rue Thouin, les éditions Privat et les auteurs ont présenté au public et aux journalistes Les Arméniens, Histoire d'une Chrétienté. Ce livre collectif, au format 24x32, est le premier d'une série que Privat, probablement le plus grand éditeur français hors Paris, entend consacrer aux "minorités" religieuses, ethniques, le cas échéant carcérales ! L'intention est claire : en même temps procurer aux Arméniens un résumé exact de leur histoire (et de fait ce résumé n'est pas entaché de préjugés chauvins) et donner d'eux à leurs compatriotes français une présentation claire, lisible, à la fois "grand public" et intellectuellement exigeante. Ce sont d'ailleurs, comme il est à peu près de règle dans tous les domaines de connaissance, les meilleurs spécialistes qui font les meilleurs vulgarisateurs; dans le cas présent le linguiste Frédéric Feydit, les historiens Yves Ternon, Gérard Dedeyan, Anahide Ter Minassian, Dickran Kouymjian, Claude Mutafian, l'archéologue et historien de l'art Jean-Michel Thierry, la géographe Aida Boudjikanian. I1 était important pour sa diffusion que le prix du livre restât au-dessous de deux cents francs, ce qui explique suffisamment la fréquence et hétérogénéité des documents en noir et blanc et le caractère un peu brouillé de plusieurs clichés couleur. Les Fondations Fringhian et Gulbenkian et l'UGAB, ont contribue à sa publication.

L'économie du livre se présente ainsi. Deux brèves introductions, l'une du R.P. Michel Riquet, S.J., l'autre de Gérard Dedeyan, le maître d'oeuvre. Suivent les chapitres historiques, qui occupent à peu près les deux tiers de l'espace total. Le dernier tiers est constitué par les chapitres, relativement très nourris, consacrés aux trois Eglises, l'apostolique, majoritaire (90 % des fidèles), la catholique (9 %), dont le rite est reste arménien, l'évangélique (1%), et rédigés respectivement par Mgr Norvan Zakarian, Mgr Mesrob Djourian et le Pasteur Jean-Daniel Sahagian. Pour quelqu'un qui n'est pas né Arménien, le destin (au sens non providentiel du mot) du peuple arménien apparaît comme la concentration exceptionnelle de traits qui se trouvent ailleurs dispersés. ou diversement réalisés.

J'en recense quelques uns: le rapport étroit, en Pologne par exemple, entre identité nationale, résistance de cette identité, et institutions religieuses, l'existence constamment renouvelée, comme pour les Grecs anciens, pour les Juifs, ou les Libanais, ou les Palestiniens, de diasporas, et par voie de conséquence d'une part la déterritorialisation de masses entières de population, d'autre part leur rapport symbolique à une patrie prise dans l'acception "terre des ancêtres", enfin, dans ce cas précis, une relative rechristianisation de cette derniers; le passage au XlXeme siècle, comme en Grèce, de la katharevoussa (*) à la demotiki (*) en tant que langue littéraire; I'occidentalisation, comme pour les Juifs, les Libanais, les Maghrébins; le génocide enfin, si patent qu'il gêne et irrite certains Juifs soucieux de conserver un caractère unique, la colère de Dieu contre son peuple, à l'holocauste...

Les problèmes les plus sensibles pouvaient difficilement être traités dans un ouvrage aussi oecuménique que celui-ci. J'en citerai de nouveau trois, par ordre décroissant de généralité. L'un, extrêmement répandu, réside dans un certain embarras où se trouve l'incroyant lorsque son identité nationale a été maintenue pour l'essentiel par une religion et son Eglise; je crois qu'il est aisé de faire de cette dimension, en principe superfétatoire, une richesse. Un autre, extrêmement commun lui aussi, puisqu'il touche un très grand nombre d'immigrés et errants Immigrés, tient à la faible possibilité, pour tout individu ainsi déterminé, de concilier dans tous les cas deux allégeances, deux fidélités fortement distinctes; cette difficulté cependant parait moins grande pour les Arméniens que pour d'autres "minorités". Le dernier problème, auquel, par le truchement d'une citation d'Y. Ternon, A. Boudjikanian fait une rapide allusion, se situe dans le retard d'accommodation des partis politiques anciens de la diaspora à la victoire électorale du MNA et à son accession au pouvoir en Arménie "soviétique"; il s'agit cette fois d'une situation spécifique, qu'A. Ter Minassian a pu exposer avec plus de liberté dans son article d'Hérodote.

Placés in fine, une bibliographie et surtout, initiative heureuse dans ce genre de publication, un index permettent au lecteur de prolonger les apports d'un petit ouvrage plaisant.

(*) Katharevoussa : langue des puristes, proche du grec ancien ; Demotiki : la langue employée par le peuple

Michel Gauthier-Darley (1923-2002), dans France-Arménie, numéro 96, Décembre 1990


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 Les Arméniens dans la région Rhône-Alpes
Titre : Les Arméniens dans la région Rhône-Alpes / auteur(s) : Aïda BOUDJIKANIAN-KEUROGHLIAN - Essai géographique sur les rapports d'une minorité ethnique avec son milieu d'accueil préface de Renée Rocherort
Éditeur : revue de geographie de lyon
Année : 1978
Imprimeur/Fabricant : Aubin Imprimeur, Lyon
Description : 16 x 24 cm, 214 pages, Table des abréviations, Bibliographie
Collection :
Notes : Thèse, Hors Série
Autres auteurs :
Sujets : France -- Diaspora arménienne -- Région Rhône-Alpes
ISBN :
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

L'auteur de ce petit livre s'est sans doute sentie à la fois très proche des Arméniens de la région Rhône-Alpes par sa culture. et très différente par sa propre position dans la diaspora. De là ce curieux mélange d'objectivité scientifique et de sympathie qui rend constamment attrayante la lecture de cet ouvrage de haut niveau scientifique, centré de façon très simple sur une question fondamentale : comment peut-on être Arménien en France. c'est-à-dire garder son identité culturelle tout en s'intégrant au milieu d'accueil ?
Il n'a pas été facile à Mme A. Boudjikanian-Keuroghlian de réunir les éléments d'une réponse statistiquement fondée sur des séries de données cohérentes : les Arméniens sont citoyens français et la désinence en tan de leurs patronymes ne permet pas forcément le repérage facile des descendances, principalement lorsqu'elles sont féminines. Du moins l'enquête fait-elle apparaître une caractéristique méconnue de l'immigration arménienne qui est non pas liée aux seules années 20 et au contrecoup du génocide, mais extrêmement continue avec une recrudescence marquée entre 1960 et 1970. Cela représente un total de 150000 Arméniens fixés en France dont 20 000 dans la région Rhône-Alpes. Parallèlement on est passé. en quelques années, de l'exode à la migration et des localisations Imposées aux filières organisées.
Contrairement à ce que l'on pourrait attendre, cet apport quasi continu de sang neuf n'a pas permis au groupe de maintenir l'originalité démographique affirmée au cours des premières années : ainsi de la fécondité qui est passée en trente ans de 226 0/00/ à 90 0/00 cette dernière valeur correspondant au taux français. La nuptialité a connu une évolution de même type, avec une dominante quasi exclusive d'endogamie en 1930 et un passage progressif à l'exogamie, nettement prépondérante depuis quelques années.
La spécificité arménienne reste pourtant un peu plus affirmée sur deux points. Tout d'abord, la localisation des ménages qui reste à peu près conforme à ce qu'elle était en 1926 avec le maintien de grosses communautés à Lyon et dans l'Est lyonnais (Décines. Vaulx-en-Velin). Valence, Vienne et Saint-Etienne-Saint-Chamond. En dépit d'une certaine tendance au desserrement. ces communautés gardent encore leur implantation initiale dans les centres-villes. notamment à Valence. La spécificité reste également bien marquée au niveau des C.S.P. par rapport au milieu d'accueil avec une proportion légèrement moindre d'ouvriers (Lyon 44.3 % contre 50.5 %). une faiblesse marquée au niveau des professions libérales (Lyon 3.2 % contre 7.5 %) et une dominante relative d'artisans et de commerçants (Lyon 28.4 % contre 12.3 %). cette dernière caractéristique pouvant être considérée comme une conséquence lointaine de la crise de 1929 et des licenciements qui l'avaient accompagnée.
Cette touche d'originalité ne va pas à l'encontre d'une tendance continue à l'intégration. selon un processus dont le temps fort serait le passage à la langue française dans les relations familiales, faisant suite à la scolarisation en français, le passage sous les drapeaux et un éventuel mariage mixte. Que reste-t-il, au terme de ce processus, de l'originalité culturelle du groupe ? Une certaine nostalgie. estime Mme Boudjikanian-Keuroghlian. dont témoigne par exemple la fréquence des vacances en Arménie soviétique et surtout les tentatives de retour qui ont suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cette sensibilité arménienne, tantôt précise. tantôt diffuse. s'appuie sur force groupements qui vont de la ligue patriotique à l'association sportive. en passant par les églises et les cercles culturels. Elle se fait sans doute plus vive à l'occasion des commémorations, mais elle tendrait tout de même à s'estomper. n'étaient les liens encore maintenus d'un pays ou d'un continent à l'autre. entre les divers maillons d'une diaspora qui reste encore longue à se souvenir. Ce sont ces fils ténus que l'auteur s'est appliquée à démêler et à faire ressortir au terme d'une dernière enquête sur le vécu des Arméniens. Recherche émouvante, plus encore mélancolique. mais qu'il convient d'apprécier sur le plan scientifique qui reste celui du processus d'assimilation.
Il est évident que la portée d'une telle étude dépasse le cadre de la région Rhône-Alpes. Il n'empêche que la connaissance de la minorité arménienne dans cette région peut être considérée comme un problème résolu.
Jacques Bethemont
Bethemont Jacques. A. Boudjikanian-Keuroghlian, Les Arméniens dans la région Rhône-Alpes. In: Revue de géographie de Lyon, vol. 53, n°4, 1978. pp. 381-382.

Table des matières

Préface, par René Rochefort 3
Avant-propos 5
Introduction 7
Première partie
Les courants de 'l'immigration arménienne, installation et répartition dans la région Rhône-Alpes 21
Chapitre I. — D'un exode de réfugiés à une migration d'espoir 23
A- Les conditions historiques de l'implantation 23
B - La géographie des premières années d'installation 34
Chapitre II. -- L'origine géographique des premiers émigrants, la nouvelle immigration 49
A - L'Arménien cet inconnu 49
B - Origines et modalités de l'immigration récente 51
Chapitre III. — La situation actuelle 63
A - Pour une évaluation numérique 63
B - L'évolution de la localisation 69
Deuxième partie
Les caractères démographiques de la population arménienne 85
Chapitre I. — La structure par âges 87
A - Une population d'adultes-jeunes en 1926 87
B - Une population vieillie et stagnante en 1968 88
C - Les disparités inter et intra-urbaines 89
Chapitre II. — La natalité, son évolution, ses disparités 93
A - Une forte natalité primitive en 1926 94
B - Baisse de la natalité, du paupérisme (1933-1939) au malthusianisme (1955-1968) 95
Chapitre III. — Mortalité et longévité 101
A - Des taux relativement modérés, une mortalité infantile forte (1924-1938) 101
B - L'âge de la mort, la longévité 104
Chapitre IV. — Le mariage des Arméniens 107
A - Une forte nuptialité (1925-1935) 107
B - Le mariage mixte, du « complexe de l'étranger » à la francisation des mœurs 109
Chapitre V. — L'accroissement démographique naturel, la famille arménienne 115
A - L'accroissement naturel 115
B - La famille arménienne 117
Troisième partie
Activités et catégories socio-professionnelles 119
Chapitre I. — Evolution des professions en France 121
A - Les chances à l'arrivée 121
B - La génération des manœuvres, le sous-prolétariat arménien 123
C - La crise économique de 1929-32, ses conséquences sur la communauté arménienne 128
B - La montée de la génération des techniciens 129
Chapitre II. — Les catégories socio-professionnelles en 1968 131
A - La population active 131
B - L'ascension socio-professionnelle de la communauté 132
Chapitre III. — La diversité selon les agglomérations 145
A - Les différences intercommunautaires 145
B - Similitudes et dissemblances des catégories socio-professionnelles arméniennes et françaises 147
Chapitre IV. — Types et portraits d'arméniens 151
I - L'Arménien rhônalpin le plus célèbre, M. Napoléon Bullukian 151
II - Une famille de commerçants, les Bahadourian 155
Quatrième partie
Comment être Arménien en France
Chapitre I. — Les associations, la vie politique, culturelle et sportive 161 A - L'organisation de la vie communautaire 162
B - La vie politique 166
C - La vie culturelle et sportive 170
Chapitre II. — L'assimilation et les générations d'émigrés 175
A - Le niveau d'instruction 175
B - Les générations d'Arméniens français 178
Chapitre III. — Typologie de l'Arménien rhônalpin 183
A - Les arméniens rhônalpins 183
B - Relations entre les diverses communautés de la diaspora 187
Conclusion 193
Table des abréviations 198
Bibliographie 199


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