Bibliothèque de l'Eglise apostolique arménienne - Paris - MUTAFIAN , Claude     Retour à l'Index des auteurs en français    Accueil des catalogues en ligne

Bibliothèque de l'Église apostolique arménienne - Paris
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Claude MUTAFIAN
( n. 1942 )

L'auteur

Claude MUTAFIAN --- Cliquer pour agrandir
Naissance le 27 juillet 1942 à Clamart (Hauts-de-Seine, France)

Claude Mutafian, ancien élève de l’École Normale Supérieure, agrégé de l'Université, est maître de conférences en mathématiques à l'université de Paris XIII. II a enseigné dans diverses universités comme invité (Princeton, La Havane, Mexico, Erevan) et a publié plusieurs ouvrages de mathématiques. Il a réalisé le livre Chant d Arménie (1982) sur des textes et tableaux de son père Zareh Mutafian. Il est l'auteur de La Cilicie au carrefour des empires (1988), co-auteur (avec Patrick Donabédian) de Le Karabagh, une terre arménienne en Azerbaïdjan (1989). II a aussi écrit plusieurs articles sur l'opéra et sur l'histoire arménienne. Présent en Arménie dès le lendemain du séisme du 7 décembre 1988, Claude Mutafian y a été le responsable de SOS-Arménie-Croix Bleue des Arméniens de France de la mi-décembre 1988 à la mi-février 1989 (période d'urgence).

Docteur en histoire à l'Université Paris I, Panthéon-Sorbonne

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 Jérusalem et les Arméniens - Jusqu'à la conquête ottomane (1516)
Titre : Jérusalem et les Arméniens - Jusqu'à la conquête ottomane (1516) / auteur(s) : Claude MUTAFIAN -
Éditeur : Les Belles Lettres
Année : 2022
Imprimeur/Fabricant : Sepec - Peronnas (01)
Description : 18,5 x 24,5 cm, 518 pages, jaquette illustrée en couleurs, 940 Illustration couleurs
Collection :
Notes : Notes ; Abréviations bibliographiques ; Remerciements  ; Index sélectif des noms propres
Autres auteurs :
Sujets :
ISBN : 9782251452968
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Dans la division en quatre de la vieille ville de Jérusalem, le quartier chrétien et le quartier arménien sont contigus mais indépendants. Cette situation a priori paradoxale correspond bien à l'ancienneté et à l'importance de la présence arménienne. Jérusalem est en effet restée un mythe pour les Arméniens dès le IVe siècle, quand le christianisme a été proclamé religion nationale. Les relations des Arméniens avec la Ville sainte n'ont jamais cessé, pour culminer à l'époque des Croisades qui donnèrent l'occasion de fonder en Cilicie, à la fin du Xie siècle, un État arménien frontalier de la Syrie franque, converti en royaume un siècle plus tard. Jérusalem abritait alors le siège d'un Patriarcat arménien et l'activité culturelle y était particulièrement intense. En témoignent la quantité et la qualité des inscriptions, des sculptures, des mosaïques, des pièces d'orfèvrerie, ou encore des manuscrits superbement calligraphiés, ornés de miniatures qui comptent parmi les chefs-d’œuvre de l'art arménien. Sous la domination des Mamelouks, la culture arménienne continua à fleurir à Jérusalem, comme on peut le voir dans les nombreux récits des voyageurs européens qui n'omettaient jamais une section consacrée aux Arméniens.

À l'heure actuelle, Jérusalem est le plus important conservatoire de la culture arménienne hors d'Arménie. Présentant les relations arméno-hiérosolymitaines dans leur contexte historique et artistique, ce livre en est un reflet. L'abondance des cartes et des tableaux généalogiques en facilite la lecture. L'iconographie y joue un rôle fondamental, le texte étant essentiellement traité en légende des images, qu'il s'agisse de reproductions de miniatures, de monuments et d'œuvres d'art, ou encore de pages manuscrites d'historiens et de voyageurs.


Table des matières

Sommaire
Présentation
I. Le premier royaume d’Arménie (ca 320 av. J.-C.–428)
1.1. Tigrane le Grand en Palestine (Ier s. av. J.-C.)
1.2. L’Arménie christianisée (déb. IVe s.)
1.3. Un saint Grégoire d’Arménie à Jérusalem (IVe s.)
1.4. La lettre du patriarche Macaire de Jérusalem aux Arméniens (ca 335)
1.5. La première mention d’Arméniens à Jérusalem (386)
1.6. Mesrop Machtots et l’alphabet arménien (ca 405)
II. Entre la Perse et Byzance (428-VIIe s.)
2.1. Le concile de Chalcédoine (451)
2.2. Le monachisme arménien en Palestine (ca Ve-VIe s.)
2.3. Une inscription grecque concernant un couvent arménien
2.4. Les mosaïques arméniennes de Jérusalem (ca Ve-VIe s.)
2.5. La prise de Jérusalem par les Perses (614)
III. La domination arabe (VIIe s.-IXe s.)
3.1. La conquête arabe de Jérusalem (637)
3.2. Anania Chirakatsi (VIIe s.)
3.3. La liste d’Anastase (VIIe s. ?)
3.4. Une description latine des Lieux saints (ca 810)
IV. Du second royaume d’Arménie à la croisade (fin IXe s.-fin XIe s.)
4.1. La « Jérusalem du Vaspourakan » (déb. Xe s.)
4.2. La croisade d’un empereur arménien de Byzance (975)
4.3. La fin de la royauté en Grande Arménie (XIe s.)
4.4. Deux pèlerins arméniens à Jérusalem canonisés en Italie (XIe s.)
4.5. Le catholicos Grégoire II (fin XIe s.)
4.6. Des dynasties arméniennes au nord de la Syrie (fin XIe s.)
4.7. La première croisade en Asie (1097)
4.8. La prise de Jérusalem par les croisés (1099)
V. Les reines arméniennes de Jérusalem (XIIe s.)
5.1. Arda, première reine de Jérusalem (ca 1100‑1105)
5.2. Morfia, seconde reine de Jérusalem (ca 1118‑1126)
5.3. Mélisende, troisième reine de Jérusalem (1131‑1161)
VI. Les Arméniens et la Syrie franque (XIIe s.)
6.1. La principauté roubénide arménienne (XIIe s.)
6.2. Le catholicos Grégoire III au synode de Jérusalem (1141)
6.3. La chute d’Édesse (1144)
6.4. La cathédrale arménienne des Saints-Jacques (milieu XIIe s.)
6.5. Visiteurs de la Jérusalem franque (XIIe s.)
6.6. Le prince T‘oros II et Jérusalem (ca 1165)
6.7. Le prince Mléh contre les Francs (1169‑1175)
6.8. Le prince Ṙoubên II et Jérusalem (1181)
6.9. La prise de Jérusalem par Saladin (1187)
6.10. Les Arméniens et la chute de Jérusalem (fin XIIe s.)
VII. Fondation et apogée du dernier royaume d’Arménie (XIIIe s.)
7.1. La reconquête de Richard Coeur de Lion (1189‑1192)
7.2. Lusignan et la royauté de Chypre et de Jérusalem (1197‑1205)
7.3. Frédéric Ier et la fondation du dernier royaume d’Arménie (1190‑1198)
7.4. Léon Ier roi d’Arménie (1198‑1219)
7.5. Ṙit‘a, « régente » arménienne de Jérusalem (1214‑1220)
7.6. Les débuts du règne de Hét‘oum Ier (1226‑1243)
7.7. Frédéric II et la seconde Jérusalem franque (1229‑1244)
7.8. Pèlerins arméniens à Jérusalem (XIIIe s.)
7.9. Les Mongols en Asie occidentale (1220‑1260)
7.10. Mongols et Arméniens en Syrie et en Palestine (1260)
7.11. Les Mamelouks en Égypte et en Syrie (1250‑1268)
7.12. Léon II, dernier grand roi d’Arménie (1271‑1289)
7.13. La chute d’Acre et la fin de la Syrie franque (1291)
VIII. L’agonie du dernier royaume d’Arménie (XIVe s.)
8.1. La chute de Hṙomkla (1292)
8.2. Le roi Hét‘oum II à Jérusalem ? (1299)
8.3. Kérak et les Arméniens
8.4. Guy, premier roi Lusignan d’Arménie (1342‑1344)
8.5. Pierre Ier, éphémère roi de Jérusalem, de Chypre et d’Arménie (1368‑1369)
8.6. Léon V Lusignan, dernier roi d’Arménie, et son exil (1374‑1393)
8.7. La fin de la dernière famille royale d’Arménie (1375‑1393)
8.8. Les Lusignan et la royauté de Jérusalem, de Chypre et d’Arménie (1393‑1489)
IX. Sous la domination mamelouke (milieu XIIIe s.-début XVIe s.)
9.1. Décrets de tolérance (XIIIe-XIVe s.)
9.2. L’Arménie sur la route de Jérusalem (fin XIIIe-XVe s.)
9.3. Jérusalem arménienne sous les Mamelouks (XIIIe-XVe s.)
9.4. Jérusalem arménienne vue par les voyageurs européens (fin XIIIe-XVe s.)
9.5. Visiteurs arméniens de la Jérusalem mamelouke (fin XIIIe-XVe s.)
X. Les tensions religieuses
10.1. La confirmation du schisme arméno-romain
10.2. Les divergences avec les Églises chalcédoniennes (XIIIe-XVe s.)
10.3. Le problème de la « Fausse Pâque »
10.4. La confirmation des possessions arméniennes de Jérusalem (1239)
10.5. La lettre du catholicos Constantin Ier au pape Innocent IV (1248)
10.6. Heurts arméno-géorgiens à Jérusalem (XVe s.)
10.7. Le roi Hét‘oum II et le concile de Sis (1307)
10.8. Le patriarcat arménien de Jérusalem
10.9. De farouches opposants à Rome (XIIIe-XIVe s.)
10.10. La scission du catholicossat (1441)
XI. Manuscrits et enluminures
11.1. Une traduction faite à Jérusalem (879)
11.2. Les scriptoria de Jérusalem (1215‑1500)
11.3. Trésors arméniens de Cilicie à Jérusalem (XIIIe-XIVe s.)


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 La Saga des Arméniens de l’Ararat aux Carpates
Titre : La Saga des Arméniens de l’Ararat aux Carpates / auteur(s) : Claude MUTAFIAN -
Éditeur : Les Belles Lettres
Année : 2018
Imprimeur/Fabricant : impr. en Italie
Description : 18.5 x 24.5 cm, 448 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection :
Notes : Bibliographie p. 423-429, Index, 9 Cartes, 850 Illustrations couleurs
Autres auteurs :
Sujets : Arméniens -- Europe de l'Est -- Histoire
ISBN : 9782251447889
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Parmi les nombreuses diasporas arméniennes, celle d’Europe carpatique est particulièrement méconnue. Pour diverses raisons, un processus d’assimilation était en cours chez ces Arméniens de Roumanie, d’Ukraine occidentale et de Pologne, mais depuis la chute des régimes communistes on assiste à une vague de « revendication d’arménité ». Parallèlement, un intérêt croissant pour les études arménologiques se fait sentir dans les milieux académiques et artistiques de ces pays. Il est donc temps de se pencher sur cette page d’Histoire : quand et pourquoi des communautés arméniennes se sont-elles installées dans cette région, quels itinéraires ont-elles suivis, quels rapports ont-elles eus avec les autres groupes ethniques, qu’ont-elles apporté aux cultures locales ? On a cherché à concilier deux exigences : la rigueur scientifique et une présentation attrayante. Pour la première, les affirmations sont systématiquement accompagnées, en note, de la référence des sources et éventuellement de compléments bibliographiques. Quant à la seconde, elle repose sur une iconographie abondante et de qualité. Ainsi, plutôt que de donner dans le texte les sources premières – inscriptions, pages manuscrites ou imprimées – on a, autant que possible, reproduit les originaux, parfois des merveilles de calligraphie, avec en légende leur traduction et les commentaires adéquats. Quant aux monuments, il est intéressant de comparer des photographies actuelles avec des vues ou des gravures anciennes. Des tableaux, des portraits, des miniatures, des objets d’art, des cartes historiques ou encore des monnaies ajoutent une touche d’authenticité et permettent de donner en légende des compléments utiles.

Table des matières

I. Deux voyageurs arméniens en Europe orientale (début du XVIIe, début du XIXe siècle)
Il. Les Arméniens en Bulgarie et en Hongrie (Ve-XIIIe siècle)
III. Le mythe d'Ani
IV. Les Arméniens en Crimée
V. L'installation des Arméniens en Pologne et en Ukraine (XIVe-milieu du XVIIe siècle)
VI. L'arméno-kiptchak
VII. L'installation des Arméniens à l'est des Carpates (XIV-XVIe siècle)
VIII. Les persécutions des Arméniens en Moldavie (XVe-XVIe siècle)
IX. Des voïvodes arméniens de Moldavie (1572-1577)
X. Manuscrits arméniens en Moldavie (XVIe-XVIIe siècle)
XI. Le prosélytisme catholique en Europe carpatique (XVe-XVIe siècle)
XII. Les Arméniens en Pologne et en Ukraine occidentale (XVIIe siècle à nos jours)
XIII. L'installation des Arméniens en Transylvanie (XVIIe-début du XVIIIe siècle)
XIV. La Transylvanie et ses deux 'villes arméniennes' (XVIIIe siècle à nos jours)
XV. Les Arméniens à l'est et au sud des Carpates (XVIIe siècle à nos jours)
Notes Annexes
Abréviations bibliographiques
Index sélectif des noms propres
Remerciements
Atlas


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 100 - 1915/2015
Titre : 100 - 1915/2015 / auteur(s) : Hrair Hawk KHATCHERIAN -
Éditeur :
Année : 2015
Imprimeur/Fabricant : Imprimé en Chine - Shenzen Jinhao Color Printing Co. Ltd
Description : 25,5 x 32 cm, 516 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection :
Notes : Introduction de Claude Mutafian ; trilingue arménien, anglais, français
Autres auteurs : Claude MUTAFIAN [introduction] -
Sujets : Arménie occidentale, photographies de paysages et monuments religieux
ISBN : 97809919241
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Entourés tout au long de leur histoire par de puissants voisins souvent hostiles, les Arméniens se sont habitués à vivre sous la menace de l'anéantissement, tant physique que culturel. C'est certainement ce qui explique, au moins en partie, leur volonté acharnée de laisser des traces, de marquer leur territoire même quand il ne s'agissait que d'un passage. Bien entendu, une bonne partie de ces traces a disparu, que ce soit à la suite de dégradations naturelles ou de destructions, souvent systématiques. Il n'en reste pas moins qu'aucun observateur étranger n'est capable de masquer son étonnement en constatant la quantité de témoignages subsistant, que ce soit sur le territoire historique - la Grande Arménie de Ptolémée -, en Cilicie qui fut le théâtre du dernier royaume, ou en diaspora. En quoi consistent ces témoignages ? Il y a bien sûr les monuments, essentiellement les merveilleux monastères et églises de Grande Arménie et les spectaculaires forteresses ciliciennes, sentinelles d'un glorieux passé. Il y a aussi les monnaies qui, remontant à plus de deux millénaires, reflètent l'ancienneté de la présence arménienne sur ces terres. Tout aussi remarquables sont les objets d'art parvenus jusqu'à nous, qu'il s'agisse de tissus brodés, de vêtements ecclésiastiques, de tapis, de pièces d'orfèvrerie, de fresques murales, de sculpture sur bois ou sur pierre - en particulier les superbes « khatchkars », spécifiques à l'art arménien. Ces objets comportent très souvent des inscriptions où l'artiste donne de précieuses informations sur lui-même ou sur son époque : l'écrit n'est-il pas le moyen le plus sûr pour laisser une trace ? On trouve également de telles informations dans les colophons des quelque 20 à 30 000 manuscrits subsistants, dispersés dans des dizaines de bibliothèques à travers le monde. Cette dispersion généralisée des témoignages arméniens n'est pas due au hasard, elle s'explique à la fois par le phénomène diasporique et le désir de les conserver en sécurité face aux cruels aléas de l'histoire, dont le point culminant reste le génocide de 1915.

Claude Mutafian


2056
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 La Méditerranée des Arméniens - XIIe - XVe siècle
Titre : La Méditerranée des Arméniens - XIIe - XVe siècle / auteur(s) : Colloques - Sous la direction de Claude Mutafian ; Actes du colloque international sur le royaume arménien de Cilicie, tenu à Jérusalem en 2009
Éditeur : Geuthner
Année : 2014
Imprimeur/Fabricant : La Manufacture, 52200 Langres
Description : 16 x 24 cm, 398 pages, couverture illustrée en couleurs, nombreuses illustration en NB et couleurs ; 16 pl. couleurs + ill. en N&B
Collection : Orient chrétien médiéval
Notes : Textes des communications en français et en anglais. - Issus du colloque international, Jérusalem, juillet 2009. - Notes bibliographiques
Autres auteurs : Claude MUTAFIAN [introduction] -
Sujets : Colloques -- Méditerranée -- Arméniens
ISBN : 9782705338985
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

La juxtaposition des noms « Méditerranée » et « Arméniens » peut paraitre artificielle quand on évalue sur une carte la distance entre l’Arménie, enclavée à l’est de l’Asie Mineure, sans façade maritime, et la Méditerranée. Pourtant, les relations entre ces deux entités ont été intenses durant plusieurs siècles. En effet, pour des raisons liées aux invasions turques en Asie Mineure et à l’arrivée des croisés au Levant, il s’est créé au xiie siècle en Cilicie, dans l’angle nord-est de la Méditerranée, face à l’île de Chypre, une principauté arménienne, officiellement érigée en 1198 en un royaume d’Arménie hors du territoire de l’Arménie historique.

Ainsi muni d’une ample façade maritime, ce royaume eut d’étroits contacts tant avec les puissances commerçantes méditerranéennes, en particulier Venise et Gênes, qu’avec l’Orient latin frontalier. Il fournit au royaume latin de Jérusalem trois reines, dont les deux premières : il était dès lors logique d’organiser dans la Ville sainte un colloque international consacré aux divers aspects de cette « Méditerranée des Arméniens ». On y traita en juillet 2009 des rapports arméno-latins au Levant, des relations du royaume avec l’ensemble de l’Orient chrétien, avec le monde musulman et avec les Mongols arrivés dans la région au xiiie siècle, sans oublier les intenses échanges artistiques et commerciaux.

Après la chute de ce royaume, en 1375, une partie de la population arménienne se maintint en Cilicie, mais il y eut également un important flux migratoire dans diverses directions, en particulier vers les rivages aux mains des Génois, familiers des Arméniens, dont la Crimée que l’on peut considérer comme un prolongement de la Cilicie arménienne.

Les Arméniens et l’Orient latin
- DÉDÉYAN Gérard : L’attraction des Arméniens de l’Euphratèse vers Jérusalem à la première époque du royaume latin (1099/1100 – 1187)
- MUTAFIAN Claude : Les reines arméniennes de Jérusalem et la fondation de la cathédrale des Saints-Jacques
- CHEVALIER Marie-Anna : L’ordre de l’hôpital et la défense de l’Arménie : Enjeux d’une présence et moyens mis en œuvre
- COUREAS Nicholas: Friend or Foe? The Armenians in Cyprus as others saw them during the Lusignan Period (1191-1473)
- LA PORTA Sergio: King Lewon I: The Last Roman Emperor
- HALFTER Peter : La couronne d’Arménie : Un document récemment découvert, illustrant les relations entre l’empereur Frédéric II et le roi Hét‘oum Ier
- BOZOYAN Azat : La réception du droit franc en Arménie
- OUZOUNIAN Agnès : Les Assises d’Antioche ou la langue en usage : remarques à propos du texte arménien des Assises d’Antioche

Les Arméniens et l’Orient non latin
- TCHOBANIAN Pavel : La lutte des Arméniens pour la préservation des monastères de Jérusalem (XIIe-XVe siècle)
- SCHMIDT Andrea : Manuscrits arméniens de la chronique de Michel le Syrien dans le fonds patriarcal de Jérusalem
- AMITAI Reuven: Dangerous Liaisons: Armenian-Mongol-Mamluk Relations (1260-1292)
- STEWART Angus: Alliance with the Tartars: the Armenian kingdom, the Mongols and the Latins

Les aspects économiques
- BAIS Marco : Documents de la chancellerie du royaume d’Arménie en Cilicie : traductions et traducteurs
- BALARD Michel : Les Arméniens dans les comptoirs génois d’Orient
- JACOBY David: The Economy of the Armenian Kingdom of Cilicia: Some Neglected and Overlooked Aspects
- MAURER Herbert: The Metaphysics of Coffee

Les aspects artistiques
- BASMADJIAN Varvara : Quelques remarques sur la représentation du Jugement dernier dans la miniature arménienne (XIe-XVIe siècle)
- IMHAUS Brunehilde : L’église arménienne de Famagouste. Description et historique de sa réhabilitation (XIVe-XXe siècle)
- PRINGLE Denys: Crusader Castles and Fortifications: The Armenian Connection
- KOUYMJIAN Dickran: Vézelay, the Arabs and the Armenians
- HUMMEL Thomas: Levonian, a Pioneer in the History and Exploration of the Secular and Holy Sites of Van


1805
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 L'Arménie du Levant (XIe-XIVe siècle)
Titre : L'Arménie du Levant (XIe-XIVe siècle) / auteur(s) : Claude MUTAFIAN -
Éditeur : Les Belles Lettres
Année : 2012
Imprimeur/Fabricant : mpression & reliure SEPEC, 01960 Peronnace (Ftance)
Description : 1 152 pages, Coffret 2 volumes : Tome I :732 pages, Tome II : 412 pages, Formats : livres 29 x 23 cm, coffret 29,50 x 23,50 cm ; jaquette et étui ill. en couleurs
Collection :
Notes : Le vol. 2 contient de nombreux tableaux généalogiques. - Bibliogr. vol. 2, p. 305-352. Glossaire à la fin du vol. 1. Index à la fin du vol. 2 ; Thèse de doctorat : Histoire : Paris 1 : 2002
Autres auteurs :
Sujets : Arménie -- 1045-1522 (Domination turco-mongole)
ISBN : 9782251444253
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

L'année 1045 marqua la fin du dernier royaume d'Arménie en Grande Arménie, mais loin de disparaître l'Arménie se préparait paradoxalement à vivre la période la plus brillante de son histoire. Des principautés autonomes virent le jour sur la partie du territoire historique libérée du joug turc, pendant qu'un processus de renaissance étatique se développait en Cilicie, face à l'île de Chypre, aboutissant en 1198 à la fondation d'un "royaume d'Arménie hors d'Arménie".

Il y avait donc alors deux Arménie, liées face à l'irruption au Proche-Orient des Francs via les croisades au XIIe siècle puis des Mongols au XIIIe. Avec les États latins, dont ils adoptèrent plusieurs aspects administratifs, les Arméniens établirent des relations d'égal à égal où les liens matrimoniaux tenaient une place essentielle, tandis que face aux Mongols ils profitèrent de l'expérience des princes de Grande Arménie. par une subtile diplomatie tous azimuts tenant compte des éléments grecs, turcs et arabes, les rois d'Arménie en Cilicie se retrouvèrent au milieu du XIIIe siècle à la tête du plus puissant État chrétien en Orient, plaque tournante du commerce entre l'Europe et l'Orient. La floraison culturelle était spectaculaire, le royaume adaptant au moule arménien les apports francs tout en perpétuant ses traditions artistiques, pendant que la Grande Arménie se couvrait de superbes œuvres d'architecture.

Du XIIIe au début du XIVe siècle, les Arméniens étaient donc au centre de la galaxie eurasiatique. La décadence s'amorça avec le déclin du pouvoir mongol, la pénétration latine dans l'Église arménienne et la montée en puissance des Mamelouks égyptiens, qui mirent fin en 1375 à cette "Arménie du Levant" dont le dernier roi, d'ascendance poitevine, mourut en exil à Paris.

Au-delà des Arméniens et arménisants, cet ouvrage s'adresse à tous ceux qui s'intéressent aux croisades, aux Mongols, à l'Islam médiéval ou aux chrétiens d'Orient. Les publications récentes de sources inédites imposaient de revisiter tous les aspects de cette période fascinante et complexe. Les 84 tableaux généalogiques et les 74 cartes facilitent la lecture, et les 228 illustrations en couleurs reflètent le caractère cosmopolite de ce monde arménien médiéval.


Table des matières

Tome I:
Remerciements, Le sujet
SOURCES ET ÉTUDES
L'évolution des études
Les sources arméniennes
La tradition manuscrite, Les historiens antérieurs au XIIe siècle, Les historiens du XIIe siècle, Les historiens du XIIIe siècle, Les historiens du XIVe siècle, Les chroniques mineures, Les sources ecclésiastiques, Les autres sources, Les sources non arméniennes, Les sources occidentales, Les sources orientales chalcédoniennes, Les sources syriaques, Les sources arabes, Les sources persanes et extrême-orientales
ROUBÉNIDES ET FRANCS, LA GENÈSE D'UN ROYAUME (1045-1219)
1045-1098 : De l'Arménie à la Méditerranée , Les derniers royaumes de Grande Arménie (IXe-XIe siècle), La « migration étatique » des Arméniens, 1098-1135 : La mise en place d’un pouvoir arménien , L’échec des Arméniens en Euphratèse franque (1098-1118), L’affirmation des Roubénides en Cilicie normande (1098-1135), 1135-1187 : La consolidation du pouvoir roubénide, La résistance des Roubénides à la reconquête byzantine (1136-1169), Les succès de la diplomatie roubénide (1169-1187), 1187-1219 : Léon le Magnifique, La fondation du royaume (1187-1198), Léon Ier face à Antioche et à la papauté (1198-1219)
HÉTHOUMIDES ET MONGOLS, L’APOGÉE D’UN ROYAUME (1219-1289)
1219-1240 : L’avènement de la dynastie héthoumide , Les luttes pour la succession de Léon Ier (1219-1224), L’affirmation du roi Hét'oum Ier (1224-1240), 1220-1260 : L’Arménie face au pouvoir mongol , La conquête mongole de l’Asie occidentale (1220-1243), L’installation du pouvoir mongol (1243-1260), 1260-1289 : L’Arménie entre Mongols et Mamelouks , La diplomatie de Hét'oum Ier (1260-1270), La diplomatie de Léon II (1270-1289)
HÉTHOUMIDES ET MAMELOUKS, L’AGONIE D’UN ROYAUME (1289-1375),
1289-1335 : Le chant du cygne de l’alliance mongole, La succession de Léon II (1289), Les Mamelouks à l’assaut du Levant (1289-1292), Les derniers succès de l’alliance mongole (1291-1300), De Ghâzân à Aboû Sa'îd (1300-1335), 1289-1342 : L’Arménie entre l’Europe et les Mamelouks , Le retour à l’alliance latine (1289-1307), La crise arméno-chypriote (1306-1322), L’échec des appels à l’Europe (1307-1342), , 1342-1375 : La fin du dernier royaume d’Arménie , L’avènement des Lusignan d’Arménie (1342-1344), La chute du royaume (1344-1375), Le dernier roi en exil (1375-1393)
DYNASTIES ET ÉTATS EN GRANDE ARMÉNIE (Ve-XIIe siècle)
Les outils, La noblesse arménienne, Les grandes familles, Les dignités civiles, Les dignités militaires, Les dynasties historiques , Les Mamikonian, Les Kamsarakan, Les Artzrouni, Les Orbéli, Les Pahlavouni , Les débuts des Pahlavouni, Les Pahlavouni d’Ani, Les Pahlavouni de Bdjni, Les Hassanides, Les Pahlavouni d’Égypte, Les Bagratides et leurs États, Les Bagratides, Le royaume bagratide d’Arménie, Le royaume bagratide de Kars, Le royaume bagratide du Loṙi, La principauté bagratide du Tarôn, Les autres royaumes médiévaux , Le royaume Artzrouni du Vaspourakan, Le royaume de Siounie, Les royaumes de l’Artsakh
LES PRINCIPAUTÉS DE L’ARMÉNIE ZAKARIDE (XIIe-XIVe siècle)
Les principautés de l’Ayrarat, Les premiers Zakarides, Les princes Zak‘arê et Ivanê, La descendance de Zak‘arê, La descendance d’Ivanê, Les Vatchoutian d’Anberd, Les Khorassides de Bagnayr, Les principautés du Gougark‘ , Les Vahramian de Gag, Les dynasties du Djavakhk‘ , Les Sadounides de Mahkanaberd, Les Mamikonian de Dsègh, Les Oukanides de Haghbat, Les principautés de la Siounie , Les Orbélian de Siounie, Les Prochian du Vayots Dzor, Les principautés de l’Artsakh, Les Djalalides du Khatchên, Les Vakhtanguiens de Hat‘erk‘, Les Dopian de Khat‘ra
LES DYNASTIES DU ROYAUME D’ARMÉNIE (XIIe-XIVe siècle)
Les outils, Les Roubénides , Les Pahlavouni , Les Héthoumides et leurs fiefs , Lambron, Komardias, Papéṙon, Dchandchi, Néghir, Korykos, Kantchi, Servandik‘ar, Askouṙas, Des dynasties mineures, En Euphratèse, Du Tarôn en Cilicie, Les Artzrouni de Cilicie, Les unions internes en Cilicie
LA DIPLOMATIE MATRIMONIALE
Les alliances avec le Levant latin au XIIe siècle, Les unions avec Édesse et Antioche, Les deux premières reines de Jérusalem, Les quatre filles de Baudouin II, Les alliances du royaume d’Arménie avec les États latins , L’Europe, La principauté d’Antioche-Tripoli, Le royaume de Jérusalem, Le royaume de Chypre, Les Lusignan et la royauté d’Arménie, Les alliances avec les dynasties franques non régnantes , Les Ibelin, Les Toron et les Montfort, Les Bouillon, les Picquigny et les Mansel, Les alliances hors du monde latin
LES INSTITUTIONS CIVILES
Le nom de l’État , La « Petite Arménie », La terminologie correcte, La royauté , Le pouvoir royal, La législation, La cour, Les titulatures royales, La succession des rois d’Arménie, Les numéros d’ordre des rois, Les reines d’Arménie, La régence, L’administration, Les charges civiles dans le royaume, Les charges civiles en Grande Arménie
LES RELATIONS EXTÉRIEURES
La défense, L’armée, Les charges militaires dans le royaume, Les charges militaires en Grande Arménie, La diplomatie , Les échanges diplomatiques, La chancellerie royale, Les traités de paix, Le commerce, Les atouts commerciaux du royaume, Les partenaires commerciaux du royaume, Le commerce en Grande Arménie
LES INSTITUTIONS RELIGIEUSES
Les autorités ecclésiastiques , Les sièges catholicossaux, La fonction catholicossale, La succession catholicossale, La hiérarchie ecclésiastique, Les pouvoirs dissidents , Le catholicossat d’Aght‘amar (1113-1895), Le catholicossat d’Ani (1195), Le catholicossat de Roûm (1201-1227), Le patriarcat de Jérusalem (début XIVe siècle), Les relations entre l’Église et l’État , Les princes roubénides et le catholicossat, La royauté et le catholicossat,
LA DIPLOMATIE RELIGIEUSE
Les religions au Levant , Face à l’Église géorgienne , Face à l’Église nestorienne, Face à l’Église jacobite, Les rapports arméno-jacobites jusqu’au XIe siècle, Les rapports arméno-jacobites au XIIe siècle, Les Jacobites durant la royauté arménienne (XIIIe-XIVe siècle), Face à Byzance, Le contentieux arméno-grec jusqu’au milieu du XIIe siècle, La reprise du dialogue arméno-grec au XIIe siècle, Le dialogue arméno-grec durant la royauté (XIIIe-XIVe siècle), Face à Rome, Les rapports arméno-latins jusqu’à la fondation du royaume (1198), Le royaume d’Arménie en position de force face à Rome (1198-1289), La progression de l’influence romaine en Arménie (1289-1307), Face à Avignon, Les conciles de Sis et d’Adana (1307-1316), La pénétration catholique dans le monde arménien (1316-1334), Les dernières querelles entre Sis et Avignon (1334-1375), Les sièges ecclésiastiques latins , En Cilicie sous la juridiction d’Antioche (1099-1268), En Cilicie sous la juridiction de la papauté (1268-1400), En Crimée (XIVe siècle)
LES CENTRES CULTURELS
Villes et monastères, En Euphratèse, La Montagne Noire, Hṙomkla, En Cilicie , Sis, Tarse, Drazark, Skevṙa, Gṙnèr, Aknèr, Autres centres, En Arménie centrale , L’Archarounik‘, Ani, Hoṙomos, En Arménie occidentale , Le mont Sépouh, Erznka, En Arménie septentrionale , Sanahin, Haghbat, Gochavank‘ et Haghartzin, En Arménie orientale , L’Artsakh, Gladzor, Le Vayots Dzor, Tat‘èv, Le Nakhitchevan et les Uniteurs, En Arménie méridionale, Aght‘amar, Le Vaspourakan, Le Tarôn, Hors d’Arménie, Chypre, L’Italie, La Crimée, Soultâniyya, Jérusalem
CONCLUSION
Glossaire
Tome II:
Généalogies, Tableaux, Cartes, Illustrations, Bibliographie, Index sélectif des noms propres du tome I, Listes


Article de Florence G. Yérémian, France-Arménie, numéro 393, Janvier 2013

L'histoire arménienne ne se résume pas au Génocide ni à cette petite terre enclavée entre d'immenses empires. Il fut un temps glorieux où les Arméniens se trouvaient au centre de la galaxie eurasiatique. Du XIIe au XIVe siècle, le royaume d'Arménie connut en effet l'étrange destin de migrer hors de son territoire historique pour aller s'établir pendant près de deux cents ans en Cilicie. Parfaitement installé face à la Méditerranée, ce nouvel État arménien hors de ses terres vit alors fleurir un royaume cosmopolite baigné de coutumes latines, d'influences franques et d'alliances mongoles. Plaque tournante du commerce entre l'Orient et l'Occident, passage obligé des Croisés se rendant à Jérusalem, havre d'accueil et de prospérité culturelle, le royaume d'Arménie en Cilicie fut au XIIIe siècle le plus puissant État chrétien du Proche-Orient.
A travers deux somptueux volumes aux illustrations rares, l'historien Claude Mutafian retrace la situation inédite de cet "État migratoire" parallèlement à l'évolution de la Grande Arménie. Passant des Roubénides aux Héthoumides, il évoque minutieusement les centres culturels, les croisades, la puissance mongole ou les invasions mameloukes.
Afin de redonner sa juste valeur à cette période trop négligée de l'histoire arménienne, Mutafian a parcouru mille et un récits de voyageurs, décodé des colophons, fouillé des centaines d'ouvrages ecclésiastiques et des traductions de sources arabes, syriaques ou extrême-orientales. Epaulé par une poignée d'amis polyglottes et érudits, il a, entre autres, pu reconstituer plus de 84 généalogies mettant en avant la diplomatie des rois d'Arménie qui eurent l'intelligence de privilégier les alliances matrimoniales avec les puissances étrangères.
Dans un souci didactique, l'historien a également illustré son propos de nouvelles photographies et de 74 cartes géographiques afin de guider ses lecteurs à travers les multiples épisodes de cette période historique en perpétuelle évolution.
Voici donc une «bible» non seulement pour les arménophiles mais également pour tous les amoureux des croisades, des Mongols, de l'Islam médiéval et du Christianisme.
Florence Gopikian-Yérémian



Ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de mathématiques, Claude Mutafian s'est progressivement penché sur l'Arménie médiévale à laquelle il a déjà consacré quinzaine d'ouvrages et d'expositions. Afin de sceller définitivement son statut d’historien longtemps contesté, il a soutenu une thèse doctorale à âge de soixante ans ! De cette thèse découle aujourd'hui un fabuleux ouvrage en deux volumes dédiés à l'Arménie du Xie au XIVe siècle.
FA En 2002, vous avez soutenu une thèse à la Sorbonne relative à la diplomatie en Cilicie. Cet acte était-il le sésame nécessaire pour faire partie du club très fermé des historiens de France ?
Claude Mutafian : Tout a commencé lorsque je me suis opposé à l'élection de Veinstein qui visait la chaire de turcologie au Collège de France. Sa position négationniste allait à l'encontre de toute l'éthique de cette institution et pourtant l'administrateur, Gilbert Dagron, a réfuté mes critiques en argumentant qu'étant sans diplôme je n'étais qu'un "historien d'occasion". Cela m'a fait bondir : j'ai donc soutenu une thèse qui m'a gratifié du titre de docteur en histoire et du droit de parole ad vitam aeternam au sein de ce milieu qui ne vit qu'à travers l'étalage de ses titres universitaires.
FA Comment êtes-vous passé d'une simple thèse à un double opus de 1152 pages ?
C .M.Ma thèse portait essentiellement sur la diplomatie en Cilicie. Au départ, le catholicos Aram 1er m'a proposé de la publier telle quelle mais j'ai souhaité la compléter. De fil en aiguille, j'ai élargi la thématique à la Grande Arménie médiévale en incluant non seulement les aspects politico-diplomatiques mais aussi la religion, la culture, la généalogie... Par chance, les éditions Les Belles Lettres m'ont proposé d'éditer mon ouvrage et après sept ans de labeur ce coffret a vu le jour.
FA Vous le dédiez à votre grand-mère maternelle Mariam. Quel a été son parcours ?
C .M.Je ne l'ai pas connue mais ma mère m'en a souvent parlé comme d'une femme très forte qui a su sauver et élever ses quatre enfants pendant le Génocide. Dans son malheur, elle a eu l'aplomb de passer pour une sage-femme et de faire naitre le fils d'un responsable turc qui, pour la remercier, l'a épargnée. Mes ancêtres maternels étaient originaires de Césarée, mais mes parents sont nés au bord de la mer Noire. Comme beaucoup d'Arméniens, les plus chanceux ont fait le trajet vers Constantinople puis Marseille. Quant à moi, je suis né à Clamart.
FA Vous avez enseigné les maths pendant plus de quarante ans aux quatre coins du monde (Princeton, La Havane, Mexico, Erevan). À quel moment avez-vous attrapé le virus de l'histoire ?
C .M.J'ai toujours aimé l'histoire mais ma mère a préféré que je suive la voie royale des mathématiques pour trouver un métier. Lorsqu'en 1977 je me suis rendu avec mon épouse Marie en Turquie, nous étions en voiture et au retour nous sommes passés par la Cilicie dont j'ai découvert les forteresses. Tout est parti de là. J'y suis retourné en 1979 et mes recherches ne se sont plus arrêtées.
FA Comment s'explique la migration étatique depuis la Grande Arménie vers la Cilicie ?
C .M.En 1045, le territoire historique de la Grande Arménie est pris par les Byzantins, puis par les Turcs, et une migration s'enclenche vers la Cilicie. Grâce à une étonnante adaptation et une aisance diplomatique, de grandes familles comme les Roubénides et les Héthoumides vont réussir à recréer un royaume d'Arménie au Levant hors de l'Arménie historique et à le maintenir de 1198 à 1375.
FA Quel est l'épisode le plus glorieux de cette période ?
C .M.Peut-être le voyage du roi Héthoum 1er en Mongolie. Après que les Mongols ont traversé la Grande Arménie, l'un des princes arméniens est allé à Sis prévenir Héthoum qu'aucune résistance n'était possible face à ces envahisseurs. Afin de protéger son royaume, le roi s'est déguisé et au péril de sa vie il est allé rencontrer le Khan pour sceller une alliance ! C'est le seul souverain chrétien qui ait osé pactiser avec les Mongols !
FA Quels furent les principaux apports francs ?
C .M.Outre les structures féodales et juridiques, un apport original concerne les alliances matrimoniales. Il faut arrêter d'imaginer des idylles romantiques entre les seigneurs francs et les princesses arméniennes, la réalité fut toute autre : lorsque les Croisés se sont installés en Orient, les seigneurs ont voulu se marier. Le problème fut qu'ils ne pouvaient épouser que des dames nobles et chrétiennes : les femmes syriaques ne correspondaient pas à ces critères (car les Syriens n'avaient aucune structure nobiliaire), les Grecques non plus (suite à la scission de 1054 avec l'Église grecque). Il ne restait donc que des princesses arméniennes, nobles, bonnes chrétiennes et jolies pardessus le marché. Étant donné la diplomatie des rois ciliciens, les affaires matrimoniales allèrent bon train entre Francs et Arméniens pour le bonheur des deux partis !
FA L'une des prouesses de votre livre est l'ensemble des 84 tableaux généalogiques où sont réactualisées toutes les alliances.
C .M.Il y a peu d'ouvrages sur les généalogies arméniennes. J'ai repris l'ensemble des données connues et mené une étude comparative avec des sources nouvelles : inscriptions, colophons, manuscrits en d'autres langues. Cela m'a permis de corriger une foule d'erreurs et de compléter de la façon la plus exacte possible les unions entre Arméniens et non Arméniens, les ascendances, les enfants illégitimes ou même les projets avortés de mariage.
FA Pourquoi y a-t-il si peu d'études sur le royaume d'Arménie en Cilicie ? C'est pourtant une période exceptionnelle !
C .M.D'un point de vue occidental, les textes dédiés à l'Arménie cilicienne sont mensongers. Ils présentent les Arméniens du Levant comme un peuple plein de zèle et dévoué aux Croisés. En ce qui concerne l'Arménie, durant l'ère soviétique il était impossible de mettre en avant un glorieux passé historique sans être traité de nationaliste. À partir de l'indépendance de 1991, des études intéressantes ont été menées notamment par Levon Ter Petrossian.
FA Quels aspects de l'histoire médiévale arménienne reste-t-il à approfondir ?
C .M.Un mystère demeure : à l'inverse des multiples forteresses arméniennes qui parsèment la Cilicie (Yilanlikale, Vahka, Lambron ...) aucun couvent ou monastère arménien médiéval n'a pu y être localisé. On n'a retrouvé ni ruine ni récit de voyageur permettant de situer ces monuments. C'est paradoxal car beaucoup de pèlerins sont passés dans ces contrées pour se rendre à Jérusalem. Il m'est d'avis que tous ces lieux de culte ont été abandonnés vu qu'il n'y avait plus aucun pouvoir centralisé dans cette région. Ils ont progressivement été rasés par les tribus turcomanes et les envahisseurs successifs. Étant donné qu'aucune fouille n'y est possible aujourd'hui, nous ne pouvons en dire d'avantage.
Florence G. Yérémian, France-Arménie, numéro 393, Janvier 2013


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 Arménie, la magie de l'écrit
Titre : Arménie, la magie de l'écrit / auteur(s) : Catalogues - Claude MUTAFIAN -
Éditeur : Somogy
Année : 2007
Imprimeur/Fabricant : RE.BUS, La Spezia, Italie
Description : 432 pages, 24,6 x 28 cm, 380 illustrations, jaquette illustrée en couleurs
Collection :
Notes : Exposition, Marseille, Centre de la Vieille Charité, 27 avril-22 juillet 2007] / [réalisée par la Maison arménienne de la jeunesse et de la culture de Marseille] ; [catalogue] sous la direction de Claude Mutafian
Autres auteurs :
Sujets : Catalogue d'exposition
ISBN : 9782757200575
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

L’alphabet arménien fut créé entre 400 et 405 par le prêtre et moine Mesrop Machtots (361-440), qui dotait ainsi son peuple de 36 lettres d’un alphabet dont chacun s’accorde aujourd’hui à reconnaitre la perfection. Il permit à l’arménien de devenir une langue écrite, le grabar.
La Bible fut le premier texte à être traduit en grabar par Mesrop Machtots lui-même. Si le moine avait originellement distingué 36 sons dans le langage parlé, l’alphabet arménien compte actuellement 39 lettres.
Cette exposition rassemble un ensemble de manuscrits richement enluminés, de documents, de livres anciens, de céramiques, de tapis avec inscriptions arméniennes prêtés par l’Arménie, Venise, Vienne, Jérusalem, mais aussi par la Bibliothèque nationale de France, les Etats-Unis, la Russie, etc. Un livre catalogue de 328 pages comportant plus de 300 illustrations est édité à cette occasion par les éditions Somogy (Paris).

L’exposition est organisée sous l’égide de la Maison arménienne de la Jeunesse et de la Culture de Marseille. Avec le soutien du Crédit Agricole.

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 Les douze capitales d'Arménie
Titre : Les douze capitales d'Arménie / auteur(s) : Catalogues -
Éditeur : Cofimag
Année : 2007
Imprimeur/Fabricant : Paris : Acta reprographie impr
Description : 1 vol. (64 p.) : ill. en noir et en coul., plans, couv. ill. en coul. ; 24 x 27 cm
Collection : Catalogue d'exposition
Notes : Ouvrage publié dans le cadre de l'exposition à la Conciergerie, à Paris
Autres auteurs : Claude MUTAFIAN [contribution] - Max SIVASLIAN [contribution] - Maxime K. YEVADIAN [contribution] -
Sujets : Capitales -- Arménie -- Expositions
ISBN : 9782907070096
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Editions COFIMAG, 61, avenue de La Grande Armée, 75116 Paris, Tél. +33 (0)145000921
Les douze capitales d'Arménie : [exposition, Paris], La Conciergerie, du 15 décembre 2006 au 18 mars 2007 (prolongée jusqu'au 22 avril 2007) / organisée par le Centre des monuments nationaux, avec le concours du Musée d'histoire de l'Arménie, Erevan ; catalogue par Claude Mutafian et Mourad Hasratian.
La Conciergerie, 2 boulevard du Palais, 75001 Paris - Tél. +33 (0)153406080

Exposition "Les Douze capitales d'Arménie" : mise en valeur du patrimoine architectural arménien avec une part importante consacrée à sa capitale actuelle : Erevan. D'autres éléments éthologiques provenant des collections du Musée d'Histoire d'Arménie complètent cette exposition par les usages et traditions


Cette exposition présentée à la Conciergerie par le Centre des monuments nationaux dans le cadre d' « Arménie, mon amie » année de l'Arménie en France, est le fruit d'une collaboration franco-arménienne.

COMMISSARIAT GÉNÉRAL
Narek Sargsian, professeur d'architecture, Erevan
Sylvie Clavel, administratrice de la Conciergerie
Isabelle Chalet-Bailhache, chargée d'offre culturelle à la Conciergerie

COMMISSARIAT SCIENTIFIQUE
Mourad Hasratian, directeur de la section architecture à l'Institut d'Art, Erevan Claude Mutafian, docteur en histoire, Paris
PHOTOGRAPHIES : Zaven Sargssian et de Félix Ter-Martirosov, Vram Hakobian, Victor Adian, Max Sivaslian, M. Yevadian
SCÉNOGRAPHIE : Alain Daronian
GRAPHISME : Valérie Charlanne

Cette exposition est réalisée avec le concours du Musée d'histoire d'Arménie à Erevan et avec le soutien de la Direction de l'Architecture et du Patrimoine, Mission des affaires internationales et européennes.
Le Centre des monuments nationaux remercie Nelly Tardivier-Henrot et Vigen Sargssian, commissaires généraux d'« Arménie mon amie », l'Union Arménienne de France des Architectes et Concepteurs et son Président Manuel Deirmedjian, Alain Daronian, Anelka Grigorian, Directrice du Musée d'Histoire, Erevan, Jean V Guréghian, Peggy Garinet, Samuel Haroutunian ainsi que Patrick Dubois, secrétaire général du Musée national des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée pour le prêt des vitrines.

Le Centre des monuments nationaux remercie tout particulièrement Monsieur Albert Magarian qui a offert ce catalogue avec le soutien de Monsieur Fayolle.

MAQUETTE : ART'MONY Graphic - 85, rue Mouffetard 75005 Pa ris
IMPRESSION : ACTA Reprographie - 149, rue de Bercy 75012 Paris
EDITIONS : COFIMAG - 61, avenue de la Grande Armée 75116 Paris


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 Le génocide des Arméniens - 90 ans après
Titre : Le génocide des Arméniens - 90 ans après / auteur(s) : Claude MUTAFIAN -
Éditeur : Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France (CCAF)
Année : 2005
Imprimeur/Fabricant :
Description : 20 x 15 cm, 36 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection :
Notes :
Autres auteurs :
Sujets : Génocide arménien
ISBN :
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Les Arméniens étaient présents depuis des millénaires en Asie Mineure. Leur nombre à la fin du XIXe siècle était d'environ deux millions. En un quart de siècle, ils ont pratiquement disparu. Cataclysme naturel ? Épidémie ? La réponse tient en un mot, défini par l'ONU en 1948 : génocide. Une volonté systématique et planifiée de la part des dirigeants turcs, traduite par des massacres en masse ou sporadiques et culminant en 1915 par le premier génocide du XXe siècle. Deux questions se posent. Pourquoi ? Comment ? Bien vite, une troisième s'y ajoute : comment expliquer qu'au début du XXIe siècle cette tragédie qui a rayé de la carte le nom d'un peuple entier ne soit pas encore reconnue par l'Histoire ?

Édité par Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France (CCAF)
34, avenue des Champs-Élysées
75008 Paris
http://www.ccaf.info
contact@ccaf.info


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 Atlas historique de l'Arménie - Proche-Orient et Sud-Caucase, du VIIIe siècle avant J.-C. au XXe siècle
Titre : Atlas historique de l'Arménie - Proche-Orient et Sud-Caucase, du VIIIe siècle avant J.-C. au XXe siècle / auteur(s) : Claude MUTAFIAN - Cartographie d'Eric VAN LAUWE
Éditeur : Autrement
Année : 2001
Imprimeur/Fabricant : 18-Saint-Amand-Montrond : Impr. Clerc
Description : 17 x 25 cm , 143 pages, couv. ill. en couleurs ; 41 cartes et 20 reproductions anciennes
Collection : Atlas. Mémoires
Notes : Ouvrage publié avec le concours de la Fondation Calouste Gulbenkian, Lisbonne
Autres auteurs :
Sujets : Arménie -- Géographie historique -- Cartes
ISBN : 9782746701007
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Toujours à la charnière entre les grands empires, parfois constituée en Etat, parfois partagée entre ses puissants voisins, l'Arménie offre un spectaculaire miroir du rapport de forces dans ce Proche-Orient dont le rôle a toujours été décisif. On trouvera tout d'abord dans cet ouvrage une histoire de l'Arménie dans son contexte politique, à travers une série de cartes couvrant près de trente siècles : à partir du VIIIème siècle av. J. -C., une carte par siècle, reflétant l'état de la région à une date précise. Le fond géographique étant constant, on voit ainsi défiler les mondes hellénistique, romain, byzantin ou ottoman à l'ouest, la Perse ou l'Islam à l'est, les Etats caucasiens au nord, le monde syro-mésopotamien au sud. Face à chaque carte, un texte expose le contexte historique de la création, de l'évolution ou de la chute des différents Etats. Une seconde série présente une douzaine de cartes correspondant à des thèmes relatifs à la culture ou à la diaspora arméniennes. L'ouvrage s'achève par des reproductions de cartes anciennes, qui traduisent la perception de l'Arménie et de ses voisins chez les géographes du Moyen Age et de la Renaissance. Au-delà de l'Arménie, cet atlas s'adresse à tous ceux qui s'intéressent à l'Antiquité, à l'Islam, aux mondes iranien et turc et surtout au public, de plus en plus vaste, concerné par l'histoire du Proche-Orient et du Sud-Caucase, ne serait-ce que pour mieux comprendre l'actualité.

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 Roma - Armenia
Titre : Roma - Armenia / auteur(s) : Catalogues - Claude MUTAFIAN - Catalogue de l'exposition à la Chapelle Sixtine au Vatican, du 25 mars au 16 juillet 1999
Éditeur : Edizione De Luca, Italie
Année : 1999
Imprimeur/Fabricant : Imprimé en Italie
Description : 24 x 30 cm, 366 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection :
Notes : Catalogue de l'exposition à la Chapelle Sixtine au Vatican, du 25 mars au 16 juillet 1999
Autres auteurs :
Sujets : Catalogue -- Arménie -- Vatican
ISBN :
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Cet ouvrage retrace la "tumultueuse histoire d'amour", comme la qualifie Claude Mutafian, qu'ont vécue Rome et l'Arménie durant deux millénaires. Il constitue le catalogue de la magnifique exposition qui s'est tenue à la Chapelle Sixtine du Vatican du 25 mars au 16 juillet 1999. Il faut souligner la qualité de l'iconographie qui rassemble, outre les objets de la manifestation, des photos et des cartes. Les textes, qui sont l'oeuvre d'une quarantaine de spécialistes arméniens, italiens, français et suisses sont remarquables de clarté et permettent à un large public de découvrir toutes les facettes des échanges ininterrompus entre le pays de l'Ararat et la péninsule italienne. Un ouvrage de référence à se procurer absolument..

Elisabeth Baudourian, Nouvelles d'Arménie Magazine, numéro 45, Juillet-Août 1999


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 Un aperçu sur le génocide des Arméniens
Titre : Un aperçu sur le génocide des Arméniens / auteur(s) : Claude MUTAFIAN -
Éditeur : sevig press
Année : 1995
Imprimeur/Fabricant : Imprimerie Borel, Paris
Description : 32 pages, 15 x 20 cm, couverture en couleurs, Cartes, Bibliographie
Collection :
Notes : Comité pour la commémoration du 24 avril 1915
Autres auteurs :
Sujets :
ISBN : 2909002039
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

En Asie Mineure, les Arméniens étaient présents depuis des millénaires et leur nombre à la fin du XIXe siècle était d'environ deux millions. En un quart de siècle, ils ont pratiquement disparu. Cataclysme naturel ? Épidémie ? Non, la réponse tient en un mot, défini par l'ONU en 1948 : génocide. Une volonté systématique et planifiée de la part des dirigeants turcs, traduite par des massacres en masse ou sporadiques et couronnée en 1915 par le premier génocide du XXe siècle. Deux questions se posent immédiatement. Pourquoi ? Comment ? Bien vite, une troisième s'y ajoute : comment expliquer qu'à la fin du XXe siècle, cette tragédie qui a rayé sur une carte le nom d'un peuple entier ne soit pas encore enregistrée par l'Histoire ? C'est à ces trois questions que ce texte essaie de répondre.

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 Le Royaume arménien de Cilicie : XIIe-XIVe siècle
Titre : Le Royaume arménien de Cilicie : XIIe-XIVe siècle / auteur(s) : Claude MUTAFIAN - Avec la collab. de Catherine Otten, Lilith Zakarian, Krikor Chahinian et... S.S. Karekine II,...
Éditeur : CNRS Editiond
Année : 1993
Imprimeur/Fabricant : Impr. en Italie
Description : 157 p. ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. 30 cm
Collection :
Notes :
Autres auteurs :
Sujets : Cilicie Turquie -- Histoire -- 1080-1375 Royaume de Petite-Armenie * Armeniens -- Turquie -- Cilicie Turquie -- Histoire
ISBN : 9782271051059
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

A l'occasion de l'exposition à la Chapelle de la Sorbonne, Claude Mutafian publie chez CNRS Editions un ouvrage intitulé Le Royaume arménien de Cilicie. Ces deux événements ont permis de lever le voile sur un Etat qui constitua, de 1080 à 1375, une pièce essentielle sur l'échiquier levantin, tant politiquement que commercialement et qui, cependant, reste peu connu. En effet, les Occidentaux ont toujours eu tendance à considérer ce royaume, qu'ils nommaient Petite Arménie comme un appendice des croisades. Quant aux Arméniens, ils ont souvent sous-estimé cet Etat parce qu'il ne se trouvait pas sur le territoire de l'Arménie historique, et lorsqu'ils en évoquent les grandes heures telles que le catholicos Nerses Chnorhali ou l'enlumineur Toros Rosline, c'est la plupart du temps hors de leur contexte cilicien. Or, la lecture de ce livre nous enseigne que cet Etat constitue l'une des périodes les plus brillantes de l'histoire arménienne et qu'en raison de cette période de floraison des lettres et des arts le XIle siècle est appelé l'Âge d'argent.

Préfacé par Levon Ter Petrossian, président de la République d'Arménie et historien de formation, l'ouvrage retrace cette extraordinaire épopée en cinq chapitres:
- La gestation du royaume (1097-1198)
- Trois grands souverains (1198-1289)
- Le déclin et la chute du royaume (1289-1375)
- Regards de voyageurs (1375~1939)
- Civilisation.
Cette dernière partie a été réalisée par Catherine Otten pour les échanges commerciaux (pages 119-126), Lilith Zakarian pour les arts, Krikor Chahinian pour la littérature (pages 140-146), et Sa Sainteté Karekine II, Catholicos le la Grande Maison de Cilicie pour l'Eglise.

Ce livre se caractérise par une remarquable iconographie (photographies, cartes) judicieusement complétée par de nombreux tableaux. D'autre part, les nombreuses reproductions d'une qualité exceptionnelle en font un véritable ouvrage d'art.

Elisabeth Baudourian, Les Nouvelles d'Arménie, numéro 6, Décembre 1993


Préface de Levon Ter-PetrossianPrésident de la République d’Arménie
Malgré l'important rôle qu'il a joué entre les mondes franc et byzantin d'un côté, islamique et mongol de l'autre, le Royaume arménien de Cilicie reste peu connu. Les historiens de l'art apprécient certes son enluminure, mais la première étude sur ses impressionnantes forteresses n'a paru qu'il y à moins de vingt ans. Quant à son histoire, si elle intéresse les spécialistes et a fourni matière à de nombreux articles, force est de constater que, depuis le monumental Sissauan d'Alichan à la fin du siècle dernier, il y eut bien peu d'études globales.

L'Occident a toujours eu tendance à considérer cette "Petite Arménie"-terme impropre s'il en est-comme un simple appendice, voire un avatar, des Croisades. Quant aux Arméniens, ils sous-estiment souvent cet Etat sous prétexte qu'il ne se trouvait pas sur le territoire arménien historique; ils en retiennent les grandes figures, comme Chnorhali, Rosline ou le connétable Sempad, mais sans les replacer dans leur contexte cilicien.

A la lecture de ce livre, on se persuadera au contraire de deux vérités. D'une part, cet Etat qui dura trois siècles au bord de la Méditerranée est partie intégrante de l'histoire et de la culture arméniennes, constituant même l'un de ses chapitres les plus brillants: le XIIe siècle n'est-il pas appelé l'Age d'argent des lettres arméniennes? D'autre part, la Cilicie arménienne eut une existence et un développement propres, grâce à des dirigeants d'une exceptionnelle lucidité, comme Mleh, Léon Ier ou Hethoum Ier, qui surent conserver sans aucune concession de fond leur identité politique, religieuse et culturelle; ils manoeuvrèrent habilement entre leurs différents voisins, n'hésitant pas, le cas échéant, à reconnaître une vassalité purement formelle vis-à-vis de Byzance, des Seljoukides, des Mongols, du Saint-Empire ou de la papauté. Rappelons simplement le "coup de génie" du roi Hethoum Ier, qui n'a pas hésité à parcourir des milliers de kilomètres, dont une bonne partie en territoire ennemi, afin de concrétiser cette alliance mongole qui allait éviter à son royaume la destruction précoce infligée par les Mamlouks égyptiens aux Etats francs voisins.

A côté de pareils dirigeants politiques, il y eut aussi d'extraordinaires guides spirituels et des mécènes éclairés comme les catholicos Chnorhali et Constantin Ier, la reine Guerane ou l'archevêque Jean, frère de Hethoum Ier.

Le fait de ne pas être ancré sur le territoire historique aurait pu constituer un handicap, ce fut au contraire une situation favorable. Au milieu d'une population composite, les Arméniens de Cilicie surent "faire le tri" et profiter de ce qu'il y avait de meilleur dans chaque élément: la tradition étatique des Grecs, la technique militaire et la structure féodale des Francs, le fonds scientifique et patristique des Syriens dont j'ai moi-même étudié le rôle.

Il est temps de redonner à ce royaume et à sa culture la place qu'ils méritent tant dans l'histoire arménienne que dans le contexte eurasiatique médiéval. Les circonstances sont propices. Le sixième centenaire de la mort à Paris du roi arméno-franc Léon V Lusignan fournit l'occasion d'une exposition consacrée à la Cilicie arménienne, qui retrace pour la première fois la trajectoire diplomatique, commerciale et culturelle du royaume. Sa chute en 1375 marqua la fin de l'Arménie en tant qu'Etat. Mise à part la brève république de 1918-1920, la renaissance étatique se fit attendre plus de six siècles: en ce sens, l'actuelle république d'Arménie fondée en 1991 peut être considérée comme l'héritière du royaume cilicien.

Nous sommes convaincus que ce livre, avec son abondante et remarquable iconographie, jouera son rôle dans la remise en valeur de cette épopée. La participation de S. S. Karekine II, successeur direct des dirigeants spirituels du royaume, en est une garantie.

Levon Ter-Petrossian, président de la république d'Arménie.


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 L'Arménie éternelle, Poésie
Titre : L'Arménie éternelle, Poésie / auteur(s) : Albert ANDONIAN - préface de Claude Mutafian
Éditeur : Bureau Dendy
Année : 1992
Imprimeur/Fabricant :
Description : 96 pages, 11 x 18 cm
Collection :
Notes : Ce recueil traduit par Albert Andonian a été édité avec l'appui financier de l'Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée et la participation active de son Président P. Pilibossian
Autres auteurs : Claude MUTAFIAN [préfacier] -
Sujets : Poésie
ISBN :
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Préface

En Arménie, on rencontre un poète à chaque pas, on récite des poésies à la moindre occasion. Tcharentz ou Sévak y sont vénérés par toutes les couches de la population, ce qui déroute le visiteur français qui n'a entendu déclamer Lamartine que dans des réunions d'intellectuels, et encore...
Pour faire connaître cette richesse millénaire de l'Arménie, il faut la traduire. Et pour cette tâche difficile, il faut avoir soi-même un tempérament de poète, une sensibilité trempée dans l'atmosphère arménienne, ainsi qu'un don inné pour les langues. Albert Andonian réunit ces qualités. Il nous offre ici une "roseraie" de la poésie arménienne", qui initiera les uns et enthousiasmera les autres

Claude Mutafian


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 Artsakh : histoire du Karabagh
Titre : Artsakh : histoire du Karabagh / auteur(s) : Patrick DONABEDIAN - Claude MUTAFIAN - Préface de Gérard Chaliand
Éditeur : Sevigpress
Année : 1991
Imprimeur/Fabricant : Imp. La Bayeusienne Graphique - 14 Bayeux
Description : 174 p. ill. en noir et en coul. 22 cm
Collection :
Notes : Précédemment paru sous le titre : "Le Karabagh, une terre armenienne en Azerbaidjan" , Cartes ; Bibliogr. p. 133-140
Autres auteurs :
Sujets : Haut-Karabakh Azerbaidjan -- Histoire * Haut-Karabakh Azerbaidjan -- Politique et gouvernement
ISBN : 2909002004
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

C'est sous les envahisseurs turco-mongols que l'antique province arménienne d'Artsakh prit le nom de Karabagh. Jusque-là, elle avait été l'avant-poste oriental de l'Arménie et la base de son expansion culturelle vers l'ancienne Albanie du Caucase.
Semi-indépendant jusqu'au milieu du XIIIe siècle, puis annexé par le khan turc du Karabagh, le Haut-Karabagh arménien avait en vain attendu la réalisation de ses aspirations après la conquête russe du XIXe siècle. Allait-il être enfin libéré pas l'armée rouge après 1917 ? Tel n'était pas l'intérêt supérieur de la révolution monadiale et de son exportation vers l'Orient turc.
Rattaché de force à l'Azerbaïdjan et soumis pendant 70 ans à la discrimination, le Haut-Karabagh arménien fut le premier, en février 1988, à exiger l'application de la perestroïka aux questions nationales. Mais l'autoritarisme brutal de Moscou et ses atermoiements allaient plonger la région dans l'impasse des conflits interethniques. Aujourd'hui seule une démarche pluraliste, respectueuse des spécificités nationales, pourra rétablir le dialogue entre des peuples destinés à vivre ensemble.

Table des matières

PRÉFACE par Gérard Chaliand 55
INTRODUCTION 77
HISTOIRE DU KARABAGH DE L'ANTIQUITÉ AU XIXe SIÈCLE par Patrick Donabédian
Le Karabagh et le Haut-Karabagh 99
Les provinces orientales de l'Arménie jusqu'au Ve siècle 1010
L'Artsakh et l'Outik dans l'Albanie 1212
Les descendants d'Arran 1313
Église et langue en Albanie 1414
Suite de l'« épisode albanien », occupation arabe 1616
Le temps des royaumes et l'invasion seldjoukide 1818
Ambiguïté du terme « albanien » 2121
Les princes de Khatchen après les Seldjoukides 2222
Un grand prince arménien sous les Mongols 2424
La longue épreuve des occupations mongole et turkmène 2626
Les méliks arméniens sous l'occupation persane 2828
Renaissance de l'idée d'indépendance 3030
XVIIIe siècle : entrée des Turcs au Haut-Karabagh 3131
Arméniens et Turcs au Karabagh 3333
XIXe siècle : entrée en scène de la Russie 3535
Sous l'administration russe 3636
Ambiguïté du terme « azerbaïdjanais » 3838
Bref aperçu d'histoire de l'art 3939
Notes
LE KARABAGH AU XXe SIÈCLE par Claude Mutafian
La Transcaucasie russe 6060
Le tournant du siècle 6262
La « guerre arméno-tatare » 6262
De 1906 à 1918 6464
Le sauvetage du Karabagh arménien 6666
La Grande-Bretagne contre le Karabagh 6969
La destruction de Chouchi 7474
L'Azerbaïdjan soviétisé 7878
La fin de la République d'Arménie 8282
L'Arménie soviétisée 8383
Le Karabagh séparé de l'Arménie 8585
La Région Autonome du Haut-Karabagh 8888
La politique azérie 9090
Le Kurdistan rouge 9191
L'exode des Arméniens du Karabagh 9292
Les premières tentatives de retour à l'Arménie 9494
L'ère de la perestroïka 9797
Une année historique : 1988 9999
L'impasse 104104
Notes 107107
EN GUISE DE CONCLUSION 117117
DOCUMENTS ANNEXES 120120
BIBLIOGRAPHIE 133133
CARTES GÉOGRAPHIQUES 141141
— Le monde arménien en 1900 (Lynch) 142-143142-143
— La Grande Arménie et les provinces d'Artsakh et d'Outik aux ier-ve siècles (P. Donabédian) 144-145144-145
— Le Marzpanat d'Albanie et les provinces d'Artsakh et d'Outik aux Ve-VIIe siècles (P. Donabédian) 146146
— Le Proche-Orient et la Transcaucasie actuels (C. Mutafian) 147147
— La Transcaucasie actuelle (C. Mutafian) 148-149148-149
— La Région Autonome du Haut-Karabagh (P. Donabédian et C. Mutafian) 150150
— Principaux types d'églises répandus en Artsakh, carte et planche (S. Karapetian) 151-155151-155
ILLUSTRATIONS 156-172156-172


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Beaux-livres
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 Zareh Mutafian : 1907-1980
Titre : Zareh Mutafian : 1907-1980 / auteur(s) : Claude MUTAFIAN -
Éditeur : Paris - 16 rue de l Esperance, 75013 : Imprimerie A.D.E.R.
Année : 1990
Imprimeur/Fabricant : Paris : Impr. Ader IMPRIMEUR: 77-Brie-Comte-Robert : Impr. Royer
Description : 40 p. ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. 30 cm
Collection :
Notes : Par Claude Mutafian d'après la déclaration de dépôt legal Texte en arménien et en français Bibliogr. p. 40
Autres auteurs :
Sujets : Mutafian Zareh 1907-1980 -- Expositions
ISBN :
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Article paru à l'occasion d'une Rétrospective
La mer, qu'on voit danser...
La couleur, disait Fernand Léger, est "une matière indispensable à la vie, comme l'eau et le feu". Plus que quiconque, Zareh Mutafian, décédé en 1980 à l'âge de 73 ans, semble lui avoir donné raison, tout au long de sa carrière mais plus particulièrement dans la dernière phase de son oeuvre. La vie et la lumière émanent de sa peinture qu'on a pu découvrir, ou redécouvrir grâce à la rétrospective présentée du 9 au 26 janvier 1998 à la mairie du XVIIIe arrondissement de Paris (83 tableaux, peintures à l'huile, gouaches et pastels et une douzaine de dessins).
Pourtant, né près de Samsun sur les bords de la mer Noire en Asie Mineure, l'enfance du peintre fut bouleversée par le génocide. Orphelin dès 8 ans, il connut le dépaysement au sens propre du terme. D'abord recueilli en Grèce, il eut le privilège d'être sélectionné en 1924 pour faire des études en Italie.
Confié aux pères mekhitaristes, il approfondit ses connaissances en littérature, en musique (violon) et dessin. Il apprend à connaître les peintres vénitiens avant de rejoindre l'Académie des Beaux-Arts de Milan. Veronèse, Le Titien ou Giotto lui laisseront une empreinte indélébile. Ses nombreux portraits de l'époque (celui du père Arsène Ghaziguian, par exemple), ses paysages firent l'objet d'une première exposition en 1933. Ils sont quelque peu sombres, même si Mutafian y maîtrise la lumière, le chagrin de l'enfance traumatisée étant encore omniprésent.
En Suisse, il commence la même année une période plus claire: gris et nuageux (Le lac Léman), le ciel s'allège progressivement (Environs de Genève).
Il s'installe définitivement à Paris en 1939: s'intéressant à l'impressionnisme, au fauvisme et au nabisme, il peint d'abord des "classiques": scènes au bord de la... Seine, à Argenteuil et autres paysages inspirés par Monet, Manet, Caillebotte ou Bouvard.
Ses portraits s'enrichissent de touches chaudes, par exemple celui du docteur Archag Boghossian, et de ceux qu'il consacre à ses enfants, Marie-Madeleine et Claude avec une sensibilité qui n'est pas sans rappeler celle de Mary Cassatt. Ses Baigneuses, ses bois et sous-bois évoquent respectivement Renoir et Pissarro par leur composition. Mais très tôt, l'art de Zareh Mutafian se personnalise par sa palette lumineuse. Les personnages ont tendance à disparaître, un peu comme si le peintre gommait leur présence pour mieux vibrer avec le décor somptueux s'offrant à lui. Lui rappelant son rivage natal, la côte bretonne lui inspire ses plus belles toiles tandis qu'un voyage en Arménie en 1967 donne naissance à des tableaux où les églises arméniennes (Etchmiadzine, Amberd...) sont reines.

En France, le ciel et la mer continuent à s'embraser - et s'embrasser - pour le plaisir de tous. En 1976, sur invitation du Sénat, il présente ses marines à l'Orangerie (sa dernière exposition parisienne). New-York verra sa toute dernière exposition en 1979.
Zareh Mutafian aurait été certainement très touché de cette rétrospective, véritable marque d'affection des siens. Du ciel, qu'il a tant loué par ses couleurs flamboyantes, il adresse ainsi un petit clin d'oeil chaleureux à ses admirateurs d'un jour ou de toujours.

Roselyne Vartouhi Davidian, France-Arménie, numéro 175, Février 1998


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 Les Arméniens, Histoire d'une chrétienté
Titre : Les Arméniens, Histoire d'une chrétienté / auteur(s) : Gérard DEDEYAN - Ouvrage publié avec l’aide de la fondation Calouste Gulbenkian, la fondation Nourhan Fringhian - Musée Arménien de France, l'Union Générale Arménienne de Bienfaisance
Éditeur : privat
Année : 1990
Imprimeur/Fabricant : Maury imprimeur - Millau
Description : 122 p. 25cm
Collection :
Notes :
Autres auteurs : Aïda BOUDJIKANIAN-KEUROGHLIAN [contribution] - Frédéric FEYDIT [contribution] - Claude MUTAFIAN [contribution] - Jean-Daniel SAHAGIAN [contribution] - Anahide TER MINASSIAN [contribution] - Yves TERNON [contribution] - Jean-Michel THIERRY [contribution] - Monseigneur Norvan ZAKARIAN [contribution] -
Sujets : Arménie -- Histoire -- Christianisme
ISBN : 9782708953567
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Depuis 1988, ils ont été au coeur de l'actualité : les Arméniens de la République d'Arménie sont sans doute les premiers en URSS à exiger une démocratisation de la vie politique qui, à leurs yeux, doit passer par l'autodétermination des habitants du Karabagh, cette terre arménienne en Azerbaïdjan.
Dans le même temps, un épouvantable séisme les met une nouvelle fois à l'épreuve. Pour que les Arméniens de la Diaspora prennent davantage conscience de leur identité, pour que leurs concitoyens des pays d'accueil les connaissent dans ce qu'ils ont d'essentiel, un livre à la fois bref, attrayant et solide au plan scientifique s'est avéré indispensable.

Sous la forme d'un album abondamment illustré, "Les Arméniens, histoire d'une chrétienté", rassemble une équipe d'universitaires de renom, mais aussi d'éminents responsables religieux qui présentent tour à tour leurs Eglises ; c'est-à-dire, dans l'ordre d'importance : les Arméniens apostoliques (90 %) ; les Arméniens catholiques (9 %) ; les Arméniens évangéliques ou protestants (1 %).
Cette démarche, éclatante de démonstration d'oecuménisme interne, dépeint de façon vivante une communauté originale restée, semble-t-il, proche du christianisme primitif.
Nul doute qu'à travers ce pèlerinage aux sources de l'arménité, le lecteur ne comprenne mieux l'étonnante capacité des Arméniens à faire face aux épreuves de l'histoire, comme à effectuer une intégration harmonieuse dans tous les pays, qu'ils soient ou non de tradition chrétienne, où la tourmente les a dispersés.


Critique
Le jeudi 15 novembre 1990 à la salle Nourhan Fringhian, rue Jean Goujon, et le vendredi 16 à l'Eparchie, rue Thouin, les éditions Privat et les auteurs ont présenté au public et aux journalistes Les Arméniens, Histoire d'une Chrétienté. Ce livre collectif, au format 24x32, est le premier d'une série que Privat, probablement le plus grand éditeur français hors Paris, entend consacrer aux "minorités" religieuses, ethniques, le cas échéant carcérales ! L'intention est claire : en même temps procurer aux Arméniens un résumé exact de leur histoire (et de fait ce résumé n'est pas entaché de préjugés chauvins) et donner d'eux à leurs compatriotes français une présentation claire, lisible, à la fois "grand public" et intellectuellement exigeante. Ce sont d'ailleurs, comme il est à peu près de règle dans tous les domaines de connaissance, les meilleurs spécialistes qui font les meilleurs vulgarisateurs; dans le cas présent le linguiste Frédéric Feydit, les historiens Yves Ternon, Gérard Dedeyan, Anahide Ter Minassian, Dickran Kouymjian, Claude Mutafian, l'archéologue et historien de l'art Jean-Michel Thierry, la géographe Aida Boudjikanian. I1 était important pour sa diffusion que le prix du livre restât au-dessous de deux cents francs, ce qui explique suffisamment la fréquence et hétérogénéité des documents en noir et blanc et le caractère un peu brouillé de plusieurs clichés couleur. Les Fondations Fringhian et Gulbenkian et l'UGAB, ont contribue à sa publication.

L'économie du livre se présente ainsi. Deux brèves introductions, l'une du R.P. Michel Riquet, S.J., l'autre de Gérard Dedeyan, le maître d'oeuvre. Suivent les chapitres historiques, qui occupent à peu près les deux tiers de l'espace total. Le dernier tiers est constitué par les chapitres, relativement très nourris, consacrés aux trois Eglises, l'apostolique, majoritaire (90 % des fidèles), la catholique (9 %), dont le rite est reste arménien, l'évangélique (1%), et rédigés respectivement par Mgr Norvan Zakarian, Mgr Mesrob Djourian et le Pasteur Jean-Daniel Sahagian. Pour quelqu'un qui n'est pas né Arménien, le destin (au sens non providentiel du mot) du peuple arménien apparaît comme la concentration exceptionnelle de traits qui se trouvent ailleurs dispersés. ou diversement réalisés.

J'en recense quelques uns: le rapport étroit, en Pologne par exemple, entre identité nationale, résistance de cette identité, et institutions religieuses, l'existence constamment renouvelée, comme pour les Grecs anciens, pour les Juifs, ou les Libanais, ou les Palestiniens, de diasporas, et par voie de conséquence d'une part la déterritorialisation de masses entières de population, d'autre part leur rapport symbolique à une patrie prise dans l'acception "terre des ancêtres", enfin, dans ce cas précis, une relative rechristianisation de cette derniers; le passage au XlXeme siècle, comme en Grèce, de la katharevoussa (*) à la demotiki (*) en tant que langue littéraire; I'occidentalisation, comme pour les Juifs, les Libanais, les Maghrébins; le génocide enfin, si patent qu'il gêne et irrite certains Juifs soucieux de conserver un caractère unique, la colère de Dieu contre son peuple, à l'holocauste...

Les problèmes les plus sensibles pouvaient difficilement être traités dans un ouvrage aussi oecuménique que celui-ci. J'en citerai de nouveau trois, par ordre décroissant de généralité. L'un, extrêmement répandu, réside dans un certain embarras où se trouve l'incroyant lorsque son identité nationale a été maintenue pour l'essentiel par une religion et son Eglise; je crois qu'il est aisé de faire de cette dimension, en principe superfétatoire, une richesse. Un autre, extrêmement commun lui aussi, puisqu'il touche un très grand nombre d'immigrés et errants Immigrés, tient à la faible possibilité, pour tout individu ainsi déterminé, de concilier dans tous les cas deux allégeances, deux fidélités fortement distinctes; cette difficulté cependant parait moins grande pour les Arméniens que pour d'autres "minorités". Le dernier problème, auquel, par le truchement d'une citation d'Y. Ternon, A. Boudjikanian fait une rapide allusion, se situe dans le retard d'accommodation des partis politiques anciens de la diaspora à la victoire électorale du MNA et à son accession au pouvoir en Arménie "soviétique"; il s'agit cette fois d'une situation spécifique, qu'A. Ter Minassian a pu exposer avec plus de liberté dans son article d'Hérodote.

Placés in fine, une bibliographie et surtout, initiative heureuse dans ce genre de publication, un index permettent au lecteur de prolonger les apports d'un petit ouvrage plaisant.

(*) Katharevoussa : langue des puristes, proche du grec ancien ; Demotiki : la langue employée par le peuple

Michel Gauthier-Darley (1923-2002), dans France-Arménie, numéro 96, Décembre 1990


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 Le Karabagh - Une terre arménienne en Azerbaidjan
Titre : Le Karabagh - Une terre arménienne en Azerbaidjan / auteur(s) : Patrick DONABEDIAN - Claude MUTAFIAN -
Éditeur : Paris - 68 rue de Babylone, 75007 : Groupement pour les droits des minorités
Année : 1989
Imprimeur/Fabricant : Paris : Impr. du Sommet
Description : 95 p.-[4] p. de pl. en coul. ill., couv. ill. en coul. 22 cm ; Cartes, Couverture en couleurs : Monastère de Dadivank (1214)
Collection : Les rapports du GDM
Notes : Bibliogr. p. 89-94
Autres auteurs :
Sujets : Haut-Karabakh Azerbaidjan -- Histoire * Haut-Karabakh Azerbaidjan -- Politique et gouvernement
ISBN : 2906589101
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :


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 L'Arménie, vous connaissez ?
Titre : L'Arménie, vous connaissez ? / auteur(s) : Isabel DER AGOPIAN -
Éditeur : Paris - 16 rue de l Esperance, 75013
Année : 1989
Imprimeur/Fabricant : Paris : Impr. Ader
Description : 128 p. ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. 16 x 11 cm
Collection :
Notes : Bibliogr. p. 123-124
Autres auteurs : Claude MUTAFIAN [préfacier] -
Sujets : Arménie -- Histoire * Arménie -- Descriptions et voyages
ISBN : 2950369308
Lecture On-line : non disponible

Commentaire :

Retrace l'histoire de l'Arménie, du royaume de Tigrane le Grand au génocide de 1915. La 2e partie de l'ouvrage est un guide touristique de l'Arménie soviétique.

Préface

Cet ouvrage est avant tout le fruit de l'enthousiasme. Une jeune Française d'origine arménienne découvre brusquement ce sol qui a pour nom Arménie, héritage de son propre passé. Elle y retourne, elle s'en imprègne, et décide d'écrire. Non pas un récit de voyage comme il y en a tant, mais du concret : pourquoi y a-t-il des dizaines de guides touristiques sur la Suède et pas un seul sur l'Arménie ? Isabel der Agopian souhaite combler cette lacune.
A peine son travail est-il prêt, c'est la catastrophe : le 7 décembre 1988. Une partie de l'Arménie redevient poussière, l'autre partie est en deuil. Est-il alors décent de persévérer ? Plus que jamais, car maintenant s'ajoute une dimension symbolique. Le drame a suscité tout-un mouvement d'intérêt pour l'Arménie ; ce livre pratique, agréable et bien documenté devrait contribuer à l'accélérer en encourageant les candidats au voyage qui verront que la vie continue malgré l'adversité.

Claude MUTAFIAN


Table des matières

Préface3
Avant-propos5
Géographie7
Histoire11
Chronologie37
La langue arménienne et l'alphabet42
La vie quotidienne des Arméniens d'Arménie46
— La famille47
— L'enfant et l'école48
— Les sports50
— Les spectacles51
Erevan - Visite de la ville57
Erevan - Point info74
Les environs et les circuits traditionnels91
Les voyages individuels106
1988121
Bibliographie123
Table des matières125


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